Pédophilie : Un nouveau verdict éminent pour le cardinal Pell

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Citation :: Pédophilie :
Un nouveau verdict éminent
pour le cardinal Pell

Par Jean-Marie Guénois
Publié le 19/08/2019

Le prélat australien, condamné à la prison ferme pour agression sexuelle, a fait appel. Les juges vont se prononcer sur un dossier qui présente certaines faiblesses.

Journée cruciale, mercredi, pour le cardinal George Pell. À 78 ans, l’ancien archevêque de Sidney et de Melbourne, en Australie, mais aussi ancien ministre de l’Économie du pape et ancien membre de son conseil le plus rapproché - le fameux «C9» qui assiste le pape François dans le gouvernement de l’Église - saura si l’appel qu’il a opposé à sa condamnation, le 11 décembre 2018, à six ans et demi de prison pour agression sexuelle par un jury populaire de Victoria, sera rejeté, ou aboutira à son acquittement voire à un nouveau procès.

L’information devrait tomber à 1h30 du matin, mercredi, heure française. Elle aura beaucoup du poids car il n’est pas impossible, selon plusieurs sources, que les juges professionnels de la cour d’appel remettent en cause le jugement du jury populaire émis en décembre 2018, faute de preuves sur les faits reprochés à ce cardinal qui a toujours clamé son innocence.

Quel que soit le verdict, la nouvelle aura un retentissement mondial tant ce procès comme ce prélat combatif sont devenus emblématiques du règlement public du scandale de la pédophilie chez certains membres du clergé de l’Église catholique. Sans aucune complaisance devant une possible culpabilité du cardinal, beaucoup estiment, à Rome comme dans l’Église, que la pression médiatique et politique a été telle sur les douze membres du jury qu’ils auraient voté la culpabilité à l’unanimité pour se conformer à une opinion majoritairement anti-Pell en Australie. Sans suffisamment tenir compte du dossier juridique qui ouvre de nombreux doutes quant à la réalité des faits reprochés.

Le débat sur l’équité de ce jugement de décembre 2018, rendu par un jury non professionnel, s’est nourri d’une polémique liée au premier procès du cardinal Pell, lancé le 15 août 2018, lors duquel le jury populaire n’avait pas pu se mettre d’accord sur la culpabilité du cardinal - il aurait même voté majoritairement l’acquittement selon des sources autorisées. Ce qui avait conduit les autorités judiciaires à reprogrammer un autre procès pour décembre, avec cette fois un jury populaire de douze personnes, choisies pour aboutir, affirme la défense du cardinal, à assurer sa condamnation.

Le travail des juges en cour d’appel a porté sur le refus du premier jury de condamner le cardinal et sur l’unanimité du second à le désigner coupable, le tout à seulement six mois d’écart. La révision du procès a notamment visé la réalité des faits reprochés au cardinal. D’où cette possibilité, non négligeable pour lui, mais non acquise à ce jour, d’un renversement de situation.

Que reproche-t-on en effet au cardinal George Pell, actuellement emprisonné et qui clame son innocence? Il a été accusé par un jeune australien, qui était enfant de chœur dans la cathédrale Saint-Patrick de Melbourne, de l’avoir forcé, lui et un de ses confrères, à des activités sexuelles dans la sacristie de la cathédrale, pourtant portes ouvertes, juste après une grande messe solennelle, en 1996 ou 1997 - la date est incertaine. Il venait alors d’être nommé archevêque de cette ville et aurait surpris les deux jeunes en train de boire du vin de messe.

La seconde victime présumée, aujourd’hui décédée, n’a jamais accusé le cardinal. Elle aurait même garanti à sa mère, avant de mourir, qu’aucune de ces accusations n’était fondée.

L’unique plaignant accuse le cardinal d’avoir récidivé, un mois plus tard, en quittant subitement une procession de messe publique, pour l’agresser une nouvelle fois dans les mêmes conditions. Ce plaignant a mis des années pour accuser le cardinal. Il a été entendu lors du premier procès mais pas lors du second, où un enregistrement de ce premier témoignage a été diffusé au jury. En revanche, aucun des multiples témoins, plus d’une vingtaine de personnes, prêtres, enfants de chœur et accompagnants du cardinal, de deux messes solennelles lors desquelles auraient pu se dérouler les faits, n’a pu observer quelque chose d’anormal. Selon eux, le nouvel archevêque était constamment en public et il a salué longuement la foule à la fin de ces messes sur le parvis.

Toute la défense du cardinal Pell consiste donc à démontrer, point par point, l’impossibilité matérielle, pour un archevêque d’une grande ville, de se trouver seul dans une pièce avec deux enfants de chœur, à l’issue d’une messe solennelle de dimanche.

Source : https://www.facebook.com/yves.floucat

Stan

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