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 Qui était vraiment Marie-Madeleine ?

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LucJos
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MessageSujet: Qui était vraiment Marie-Madeleine ?   Qui était vraiment Marie-Madeleine ? Icon_minitimeJeu Fév 01 2018, 09:46

Qui était vraiment Marie-Madeleine ?

La réponse de Régis Burnet
Né en 1973, Régis Burnet est ancien élève de l'École normale supérieure et professeur de Nouveau Testament à l'Université
catholique de Louvain-la-Neuve. Il est également présentateur sur la chaîne de télévision catholique KTO depuis dix ans.
Historien spécialiste du christianisme, Régis Burnet a publié plusieurs livres sur les origines du christianisme.

Madeleine est une figure féminine et populaire des Évangiles.
Apôtre des apôtres, modèle de confiance, elle est celle qui a aimé Jésus d’un amour d’amitié unique,
qu’il ne faut pas avoir peur d’assumer. La Madeleine est bien plus riche que tout ce que l’on a dit !


(1/6)

Dans les Évangiles et la tradition patristique, trois femmes ont été identifiées avec Marie-Madeleine :
Marie de Magdala, Marie de Béthanie, et la pécheresse anonyme.
Il existe un débat parmi les exégètes sur l’assimilation de ces trois femmes à Marie-Madeleine. Mais l’enseignement de l’Église
sur cette belle figure unifiée reste d’actualité : Marie-Madeleine est la grande repentie, contemplative et apôtre.

Les démons de Marie de Magdala.

Marie de Magdala est la femme guérie de sept démons que nous présente saint Luc (Luc 8, 2). Les quatre évangiles la nomment ensuite au tombeau, le matin de la Résurrection. C’est saint Jean qui en fait la première à recevoir l’apparition de Jésus ressuscité le matin de Pâques (Jean 20, 15-18). Marie de Magdala évolue dans le même cercle que la femme de l’intendant du roi Hérode : c’est une femme d’un haut niveau social, qui assiste de ses deniers les femmes et les disciples qui suivent Jésus.

Que retenir de cette possession démoniaque ? Les sept démons ont suscité des interprétations diverses. La Tradition les associe au péché. Une certaine exégèse féministe a récemment souligné l’ambivalence des figures de possédées féminines, arguant du caractère de fuite que pouvait offrir la maladie aux femmes en résistance face aux contraintes sociales de leur temps.

L’onction par le parfum.

La deuxième femme que l’on associe à Marie-Madeleine est une anonyme que l’on rencontre chez saint Luc (Luc 7, 36-50). Il s’agit de la femme venue oindre les pieds du Seigneur avec du parfum. Elle approche Jésus en larmes et répand le parfum à ses pieds en signe de repentir profond. Ses péchés sont pardonnés parce qu’elle a «montré beaucoup d’amour».

Mais l’histoire se corse. Une deuxième onction par le parfum est en effet rapportée par saint Jean qui l’attribue à Marie de Béthanie, la sœur de Marthe et de Lazare (Jean, 12, 1). Cependant cette onction diffère du geste de la femme pécheresse : Marie de Béthanie oint les pieds de son Seigneur par amour, en une sorte de préfiguration des parfums utilisés pour  la sépulture de Jésus. La scène se déroule d’ailleurs quelques jours avant la Passion. Marie ne pleure pas et le Christ ne la pardonne pas : il loue son geste comme une glorification de son corps encore vivant parmi les hommes.

Marie de Magdala et Marie de Béthanie.

La superposition de ces trois femmes n’est pas absurde. Il importe de souligner que les Pères de l’Église et la Tradition ont exprimé des vues différentes et que la question est encore débattue. Dans la Tradition patristique occidentale, ces trois personnages des évangiles n’en sont qu’un. La similarité des deux onctions laisse penser qu’elles ont été réalisées par une seule femme. La pécheresse anonyme qui, chez saint Luc, oint les pieds du Christ de ses larmes, serait Marie de Béthanie, qui répète ensuite chez saint Jean le même geste d’onction des pieds de Jésus en souvenir de sa conversion avant la Passion. La présence de Marie-Madeleine lors de l’ensevelissement du Christ et son association aux parfums pour embaumer le corps mort rendent séduisante l’assimilation de ces femmes oignant le Christ de parfum à Marie-Madeleine.

Cette tradition est particulièrement vivace à la Sainte-Baume en Provence : le sanctuaire y est consacré à Madeleine, venue, nous dit-on, en ce lieu, avec Lazare et Marthe, son frère et sa sœur. Cette tradition identifie donc fermement Marie de Béthanie à Marie-Madeleine. La grotte où la sainte aurait passé les trente dernières années de sa vie, aujourd’hui encore gardée par les Dominicains, est un haut lieu de la dévotion à Marie-Madeleine. De récentes découvertes de reliques témoignent en la faveur de l’ensevelissement d’une femme du Ier siècle dans la grotte de la Sainte-Baume.

Un débat qui dure.

Mais une autre branche de la Tradition, proche de la liturgie des églises orientales et soutenue par l’exégèse contemporaine, hésite à assimiler Marie, sœur de Marthe, à Marie de Magdala. Les tenants de cette tradition mettent en avant le fait que les noms  différencient ces femmes : la première est originaire de Magdala, petite bourgade près de Tibériade, quand la seconde vient de Béthanie, en Judée, à 100 km de là. Qui plus est, Marie de Béthanie apparaît dans une famille visiblement proche de Jésus, puisqu’il s’arrête chez eux sur la route vers Jérusalem : elle ne joue pas le rôle de la femme pécheresse. La liturgie de l’Église catholique, enfin, distingue ces deux femmes, puisque sainte Marie-Madeleine est fêtée le 22 juillet et sainte Marie de Béthanie, le 29, avec Marthe et Lazare.

Notons que l’identité de ce personnage n’engage pas de dogme de foi, et fait jouer des autorités différentes ! C’est à Grégoire le Grand, pape du VIe siècle, que l’on doit la fusion de ces trois femmes en une. La superposition peut s’expliquer par un contexte de fortes divisions au sein de l’Église, qui trouvait en cette nouvelle Marie-Madeleine, amie de Jésus, une figure de pardon et de repentance. Mais le succès de cette figure dans la foi populaire n’a pas empêché certains pères de l’Église d’être prudents.  Origène et Jérôme, aux IIIe et IVe siècles, ne faisaient pas l’assimilation. Au XVIe siècle, les humanistes proto-réformateurs français s’emparent du «cas Marie-Madeleine». Jean Lefebvre d’Etaples, un des précurseurs de la réforme protestante resté fidèle à l’Église, est une des grandes figures de cette affaire.

Réconcilier, ou opposer ? Peut-être qu’il ne s’agit pas de cela ici. Distinguer les différentes Marie n’est pas un handicap pour notre foi. L’Église nous donne à méditer, avec Marie-Madeleine, une repentie, une contemplative et une grande évangélisatrice : avec ou sans Marie de Béthanie, Marie de Magdala reste une grande figure de foi.

A suivre...

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MessageSujet: Re: Qui était vraiment Marie-Madeleine ?   Qui était vraiment Marie-Madeleine ? Icon_minitimeVen Fév 02 2018, 08:07


(2/6)

Marie-Madeleine grandit dans la Tradition.
La progression de son culte est un cas intéressant d’hagiographie, c'est-à-dire de formation d’une tradition autour de la vie d’une sainte.
La femme de Magdala rencontre un succès foudroyant auprès, successivement, des moines, des nobles et des pauvres.


Des moines…

L’histoire de la sainte rencontre d’abord un franc succès dans les milieux monastiques. Une Vie écrite au VIe siècle assimile Marie-Madeleine à une autre Marie appelée «Marie l’Égyptienne». Le personnage est fictif mais son destin devient intéressant parce qu’il rejoint le fil de la vie de la sainte. Marie se retrouve ainsi envoyée au désert après la résurrection du Seigneur. Elle y est nourrie par des anges, ses cheveux poussent pour couvrir sa nudité et un prêtre vient la voir pour lui donner la communion. Ce récit lègue à la légende de Marie-Madeleine ses éléments les plus colorés; il associe également, et de manière très forte, la sainte à l’ascétisme, à l’Eucharistie et à la pénitence.

…des nobles…


Autour de l’an mil, le destin de Marie-Madeleine va croiser celui des élites européennes. C’est la découverte de la vie de Marie l’Égyptienne par Geoffrey, abbé de Vézelay, qui est à l’origine de l’enthousiasme foudroyant de la noblesse guerrière française pour la figure de la sainte. Geoffrey développe la dévotion pour les reliques de la sainte : les miracles se multiplient et la réputation du sanctuaire associé à Marie-Madeleine ne cesse de grandir. Vézelay, étape du chemin de Saint-Jacques, devient un point de rendez-vous des chevaliers au départ de la croisade.

…et des pauvres.

Troisième et dernier chapitre de la formation de cette tradition : la découverte des reliques de la sainte, au XIIIe-XIVe siècle, près de la Sainte-Baume. Le site provençal faisait déjà l’objet d’une dévotion à la sainte : la légende voulait que Marthe, Lazare et Marie de Béthanie y aient accosté au Ier siècle de notre ère. Lazare aurait été le premier évêque de Marseille, Marthe aurait affronté la monstrueuse Tarasque, et Marie de Béthanie/Magdala se serait retirée dans une grotte à la Sainte-Baume. Au tournant du XVe siècle, le sanctuaire est confié aux dominicains et les miracles fleurissent là aussi. Trait caractéristique : ce sont des miracles populaires et très semblables à ceux que la Vierge opèrera au XIXe siècle. Patronne des accouchées, des femmes perdues ou forcées, des enfants abandonnés, Marie-Madeleine acquiert en effet une aura populaire que la Vierge Marie n’a pas encore, en cette fin de Moyen Âge.

Une dévotion française.

Moines, nobles, pauvres, et… Français. De Vézelay à la Sainte-Baume, Marie-Madeleine devient une sainte française. Non que son culte ne franchisse pas l’Hexagone ! Mais bien parce qu’une dévotion particulière envers cette figure s’enracine en France. Il n’est que d’y voir les nombreuses chapelles, églises et sanctuaires consacrés à sainte Marie-Madeleine : la dévotion provençale est devenue une dévotion française.

A suivre...

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MessageSujet: Re: Qui était vraiment Marie-Madeleine ?   Qui était vraiment Marie-Madeleine ? Icon_minitimeSam Fév 03 2018, 07:24


(3/6)

L’image d’une Marie-Madeleine sulfureuse est récente.
Elle n’a aucun fondement
dans les Écritures ou la Tradition : le fruit d’un esprit de «petit blasphème» anticlérical et
positiviste au XIXe siècle, elle est érigée au rang de thèse scientifique au XXe siècle et popularisée par des œuvres de fiction
au demeurant assez médiocres.


Mode anglaise.

La première pincée de soufre est jetée au XVIIe siècle dans les milieux royaux anglais. Le basculement est subtil et progressif : il était ainsi de mode dans la tradition picturale anglaise de représenter les favorites des souverains en Marie-Madeleine pénitente, le rapprochement des situations autorisant la peinture de nus.

Et décadence artistique.

De latent, ce trouble érotisme devient manifeste au XIXe siècle dans le mouvement décadent. La sexualisation de grandes figures bibliques est un des traits de ce courant littéraire : Flaubert avec Salammbô et Hérodiade, Oscar Wilde avec Salomé, les Allemands avec Judith… Marie-Madeleine rejoint assez logiquement un panthéon d’héroïnes féminines sacralisant le triomphe de la libération sexuelle contre la femme au foyer.

Ces œuvres d’art étaient volontiers blasphématoires, parfois moqueuses – mais toujours fictives. Tout autre a été le XXe siècle, prenant ces images au pied de la lettre. Il n’existait aucune tradition, ni biblique ni scientifique, pour appuyer de telles interprétations. Les thèses du Da Vinci Code, qui font de Marie-Madeleine l’épouse du Christ, sont un produit de cette tradition non-historique : elles sont entièrement fictives.

(4/6)

Dans la tradition chrétienne, et telle que nous la révèle les Écritures,
Marie-Madeleine reçoit le nom d’apôtre des apôtres.
C’est une référence à son rôle unique de témoin de la résurrection et d’évangélisatrice des apôtres.


La résurrection annoncée par une femme.

Marie-Madeleine est appelée apôtre des apôtres dès le IIe siècle de notre ère. Ce titre ne figure pas dans les Écritures, mais il apparaît de manière récurrente dans les écrits de saint Hippolyte de Rome, théologien du IIIe siècle. L’expression renvoie à l’annonce de la résurrection par Marie-Madeleine, après la rencontre avec Jésus au matin de Pâques. C’est à Marie, une femme, que le Christ a choisi de se révéler ressuscité, et c’est elle qui en a fait l’annonce aux apôtres. Marie-Madeleine, d’une certaine manière, lance l’évangélisation !

Un signe précieux de l’historicité des évangiles.

Que ce soit elle, une femme, qui occupe un rôle aussi central dans le récit de la résurrection, suffit d’ailleurs à attester de la véracité du texte : dans la société patriarcale de l’époque, une telle mise en valeur de la femme ne pouvait que créer un embarras très fort. Il y aurait eu mille autres manières d’inventer une résurrection, plus triomphale, et plus en phase avec les codes socio-culturels de l’époque.

A suivre...

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MessageSujet: Re: Qui était vraiment Marie-Madeleine ?   Qui était vraiment Marie-Madeleine ? Icon_minitimeLun Fév 05 2018, 04:29


(5/6)

Marie-Madeleine est aussi une figure d’amitié très forte.
Elle porte à Jésus un amour fidèle, qui n’a pas besoin d’être sexuel pour être profond.
Sa conversation avec Jésus dans le jardin de la résurrection révèle son attachement au corps de son Seigneur,
qui en fait un exemple de confiance et de foi.

Au XVIIe siècle,
le cardinal Pierre de Bérulle avait trouvé les mots pour parler de l’amitié très forte qui liait Jésus à Marie-Madeleine.
La relation d’amour qui existait entre eux se résumait à ces mots du Christ : «Elle a beaucoup aimé».
«Les regards les plus doux» du Christ ont été sur cette âme, tirée «de la mort» et de «la vanité». Et Bérulle de faire
de Marie-Madeleine «la» disciple mystique du Christ par excellence.


L’amour du Christ.

L’amour d’amitié qui lie Marie-Madeleine à Jésus a été vécu dans une fidélité et une affection uniques dans les évangiles, dont aucun des autres disciples ne sera capable sous cette forme. La profondeur et l’originalité de cette amitié dans le plan divin apparaissent bien lorsque l’on met en regard deux trios de personnages, présents lors des moments cruciaux du ministère de Jésus. Le récit de la Cène fonctionne autour de Jean, le disciple fidèle parfait, Pierre, celui qui a chuté dans sa fidélité, et Judas, qui a renié sa fidélité au Christ. Au matin de la résurrection, devant le tombeau vide, le trio se ré-agence. Pierre reste le centre de gravité : il voit, et il est surpris. De part et d’autre, Jean et Marie-Madeleine ont deux réactions de foi différentes. Jean voit et croit; Marie-Madeleine voit et s’afflige pour l’ami disparu. Et c’est à elle, la femme triste, que Jésus va se manifester dans la gloire de la résurrection; c’est de la tristesse d’une femme pleurant l’ami disparu qu’il va tirer l’énergie de la première évangélisation.

«Ne me touche pas» : Madeleine et le mystère du corps glorieux.

Noli me tangere (Jean 20, 11-18) : trois mots latin qui auront fait couler beaucoup d’encre, alimentant les récits les plus fantastiques sur les relations entre Jésus et Marie-Madeleine. Commençons par rappeler qu’en grec, ces mots que Jésus adresse à la sainte dans le jardin de la résurrection signifiaient «ne me retiens pas».

Noli me tangere : paroles mystérieuses de Jésus, dont le sens est inépuisable. Le Christ signifie d’abord à Marie-Madeleine qu’un corps ressuscité est radicalement différent d’un corps mortel; il lui révèle que, si sa mission à lui est de retourner vers le Père dans son corps glorieux, la sienne est de s’en aller vers les hommes. La résurrection ne peut être un retour à la vie d’avant. «Le tombeau est vide, ma place est là-haut, semblent dire ces mots du Christ, mais toi, un apostolat nouveau t’attend !»

N’évacuons cependant pas la dimension charnelle de ces mots. Le geste de Marie-Madeleine que le Christ arrête est bien une tentative pour toucher le corps du Christ. Pourquoi l’amitié si forte qui unissait le Christ et sa disciple ne passerait-elle pas par des démonstrations d’affection corporelle, consubstantielles à l’amitié humaine ? Un ami disparu de longue date, que l’on retrouve, ne le serre-t-on pas dans ses bras, sans que le geste ne soit sexualisé d’une quelconque manière ?

Noli me tangere : mais le toucher de Marie-Madeleine n’est pas le signe d’un trouble érotisme, mais le jaillissement d’une affection brûlante pour Jésus. Quatre versets plus haut, Jean notait la détermination de la sainte à retrouver le corps du Christ. «On a enlevé mon seigneur et je ne sais pas où on l’a déposé». Les pleurs de la sainte dans le jardin de la résurrection sont la réaction humaine d’un deuil qui ne peut plus se faire dans l’absence du corps mort. Et voilà que le corps de son sauveur lui apparait, vivant. Le désespoir se convertit en débordement d’affection.

À travers les millénaires, ce geste est un modèle d’amitié personnelle avec le Christ.


A suivre...

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MessageSujet: Re: Qui était vraiment Marie-Madeleine ?   Qui était vraiment Marie-Madeleine ? Icon_minitimeMar Fév 06 2018, 08:37


(6/6)

La sainte incarne également le repentir et la confiance.
La figure de la pénitente touchée par l’amour du Christ est aujourd’hui la plus traditionnelle qui soit.
La conversion de Marie-Madeleine est une manifestation de confiance : en cela, elle est, avec la Vierge Marie,
un contrepoint éclatant à la défiance d’Ève dans la Genèse.

Innombrables sont les églises, les chapelles et les musées où contempler une Marie-Madeleine pénitente, pleurant ses péchés passés ou laissant couler les larmes purificatrices dans la joie de se savoir pardonnée et aimée de son sauveur.

La tradition du repentir de Marie-Madeleine provient cependant plus des récits de la vie fictive de Marie l’Égyptienne, que de ce que les évangiles disent de la sainte. Certes, chez Luc, les larmes versées par Marie-Madeleine chez Simon sont une manifestation très forte du repentir et de la conversion. Mais la figure de la sainte au désert, purgeant quasiment trente ans de solitude, cheveux épars et vêtements déchirés, s’est emparée de l’imagination chrétienne. Que l’on pense seulement aux dizaines de variations sur le thème de la Madeleine pénitente chez le Titien, le Corrège, Bruegel, Delacroix ou Philippe de Champaigne, dans les triptyques médiévaux et la peinture flamande.

D’Ève à Marie-Madeleine, de la défiance à la confiance.

C’est, encore, à saint Hippolyte de Rome, martyr du IIe siècle, que l’on doit le miroir de la conversion de Marie-Madeleine et de la désobéissance d’Ève. Commentant le Cantique des cantiques, Hippolyte propose un parallèle – promis à une longue vie – entre la quête du bien-aimé dans le jardin du cantique et la rencontre entre Jésus et Marie-Madeleine dans le jardin du tombeau. Marie-Madeleine devient la figure de la confiance absolue, et Hippolyte l’oppose à Ève, symbole de la défiance et du péché.


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MessageSujet: Re: Qui était vraiment Marie-Madeleine ?   Qui était vraiment Marie-Madeleine ? Icon_minitimeVen Fév 09 2018, 10:01

Il est possible aussi de mieux connaître Marie de Magdala en se référant
aux visions et messages reçus par Maria Valtorta :


PREMIERE RENCONTRE AVEC MARIE DE MAGDALA
PENDANT QUE JESUS TERMINE SON SERMON SUR LA MONTAGNE (LES BEATITUDES).
*tome 3, pages 196 à 200*
 
... Le discours est déjà commencé depuis un moment. Je comprends qu'il s'agit du sermon sur la montagne. Mais les béatitudes sont déjà énoncées. Je dirais même que le discours approche de sa fin car Jésus dit : "Faites ceci et vous en serez grandement récompensés, car le Père qui est aux Cieux est miséricordieux avec les bons et sait rendre au centuple. Je vous dis donc..."      

Un grand mouvement se produit dans la foule qui se trouve vers le sentier conduisant au plateau. Les gens les plus proches de Jésus se retournent. L'attention se détourne. Jésus cesse de parler et tourne son regard dans la même direction que les autres. Il est sérieux et beau dans son habit bleu foncé, avec les bras croisés sur la poitrine et le soleil qui effleure son visage avec le premier rayon qui passe au-dessus du pic oriental de la colline.    

"Faites place, plébéiens" crie une coléreuse voix d'homme. "Faites place à la beauté qui passe"... quatre jolis-cœurs tout pomponnés s'avancent et l'un est certainement un romain car il porte la toge. Ils portent en triomphe sur leurs mains croisées pour faire un siège Marie de Magdala, encore grande pécheresse.            

Elle rit de sa bouche très belle, elle rejette en arrière sa tête à la chevelure d'or toute en tresses et boucles retenues par des épingles précieuses et par une lame d'or parsemée de perles qui enserre le sommet du front comme un diadème et d'où descendent de légères boucles pour voiler ses yeux splendides rendus encore plus grands et plus séduisants par un savant artifice. Le diadème, ensuite, disparaît derrière les oreilles sous la masse des tresses qui retombent sur le cou très blanc et découvert. Et même... le découvert va bien au-delà du cou. Les épaules sont découvertes jusqu'aux omoplates et la poitrine beaucoup plus encore. Son vêtement est retenu aux épaules par deux chaînettes d'or. Les manches sont inexistantes. Le tout est recouvert, si l'on peut dire, par un voile qui sert uniquement à mettre la peau à l'abri du bronzage. Le vêtement est très léger et la femme se jetant, comme elle fait, par cajolerie, sur l'un ou l'autre de ses adorateurs, semble se jeter nue sur eux. J'ai l'impression que le romain est le préféré, car c'est à lui que s'adressent de préférence les sourires et les coups d’œil et il reçoit plus souvent la tête sur son épaule.

"Voilà, la déesse est satisfaite" dit le romain. "Rome a donné une monture à la nouvelle Vénus et là se trouve l'Apollon que tu as voulu voir. Charme-le donc... mais laisse-nous aussi quelques bribes de tes charmes."        

Marie rit et d'un mouvement agile et provocant se jette à terre découvrant ses pieds chaussés de sandales blanches avec des boucles d'or et une partie de la jambe. Puis couvrant le tout, le vêtement très ample, de laine fine comme le voile et très blanc, retenu à la taille, mais très bas à la hauteur des hanches, par une ceinture à boucles d'or dénouées. Et la femme se dresse comme une fleur de chair, une fleur impure, éclose par un sortilège sur le plateau vert où se trouvent quantité de muguets et de narcisses sauvages.  

Elle est belle plus que jamais. La bouche petite et pourpre semble un œillet qui se détache sur la blancheur d'une dentition parfaite. Le visage et le corps pourraient satisfaire le peintre ou le sculpteur le plus difficile tant pour les teintes que pour les formes. Large de poitrine avec des hanches bien proportionnées, avec une taille naturellement souple et fine en comparaison de la poitrine et des hanches, elle semble une déesse comme l'a dit le romain, une déesse sculptée dans un marbre légèrement rosé sur lequel l'étoffe légère se tend sur les côtés pour retomber ensuite en plis nombreux sur le devant. Tout est étudié pour plaire.    

Jésus la regarde fixement, et elle soutient effrontément son regard en riant et en se tournant légèrement à cause des chatouilles que le romain, lui fait en passant sur ses épaules et sur son sein découverts un brin de muguet cueilli dans l'herbe. Marie, avec un courroux étudié et faux, relève son voile en disant : "Respecte ma candeur" ce qui fait éclater les quatre en un bruyant éclat de rire.
       

Jésus continue de la fixer. Quand le bruit des éclats de rire s'atténue, comme si l'apparition de la femme avait rallumé la flamme du discours qui tombait, Jésus reprend la parole et ne la regarde plus. Mais il regarde ses auditeurs qui paraissent agités et scandalisés par cette aventure.      

Jésus reprend :
"J'ai dit d'être fidèles à la Loi, humbles, miséricordieux, d'aimer non seulement les frères nés des mêmes parents mais tous ceux qui sont pour vous des frères parce qu'ils ont la même origine humaine. Je vous ai dit que le pardon est plus utile que la rancœur, qu'il vaut mieux compatir que d'être inexorables. Mais maintenant je vous dis qu'on ne doit pas condamner si on n'est pas exempt du péché qui nous porterait à condamner. Ne faites pas comme les scribes et les pharisiens qui sont sévères avec tout le monde, mais pas avec eux-mêmes. Ils appellent impur ce qui est extérieur et peut ne souiller que l'extérieur, et ils accueillent l'impureté au plus profond de leur sein, dans leur cœur.      

Dieu n'est pas avec ceux qui sont impurs, car l'impureté corrompt ce qui est la propriété de Dieu : les âmes, et surtout les âmes des petits qui sont les anges répandus sur la terre. Malheur à ceux qui leur arrachent les ailes avec la cruauté de fauves démoniaques et qui jettent dans la boue ces fleurs du Ciel en leur faisant connaître le goût de la matière ! Malheur !... Il vaudrait mieux qu'ils meurent brûlés par la foudre plutôt que d'arriver à un tel péché !    

Malheur à vous, riches et jouisseurs ! Car c'est justement parmi vous que fermente la plus grande impureté à laquelle l'oisiveté et l'argent servent de lit et d'oreiller ! Maintenant, vous êtes repus. La nourriture des concupiscences vous arrive jusqu'à la gorge et vous étrangle. Mais vous aurez faim, une faim redoutable et que rien ne rassasiera ni n'adoucira pendant l'éternité. Maintenant vous êtes riches. Que de bien vous pourriez faire avec votre richesse !          

Mais vous en faites un mal pour vous et pour les autres. Vous connaîtrez une pauvreté atroce un jour, lequel n'aura pas de fin. Maintenant vous riez. Vous vous prenez pour des triomphateurs. Mais vos larmes rempliront les étangs de la Géhenne et elles ne s'arrêteront plus.            

Où se niche l'adultère ? Où se niche la corruption des jeunes filles ? Qui a deux ou trois lits de débauche, en plus de son lit d'époux, et sur lesquels il répand son argent et la vigueur d'un corps que Dieu lui a donné sain pour qu'il travaille pour sa famille et non pour qu'il s'épuise en débauches dégoûtantes qui le mettent au-dessous d'une bête immonde ? Vous avez appris qu'il a été dit : "Ne commets pas l'adultère". Mais Moi, je vous dis que celui qui aura regardé une femme avec un désir impur, que celle qui est allée vers un homme avec un désir impur, avec cela seulement, a déjà commis l'adultère en son cœur. Aucune raison ne justifie la fornication, Aucune. Ni l'abandon et la répudiation d'un mari. Ni la pitié envers une femme répudiée. Vous n'avez qu'une seule âme. Quand elle est engagée avec une autre par un pacte de fidélité, qu'elle ne mente pas, autrement ce beau corps avec lequel vous péchez ira avec vous, âmes impures, dans des flammes qui ne s'éteindront pas. Mutilez-le plutôt, mais ne le tuez pas pour toujours par la damnation. Redevenez hommes, vous, les riches, sentines vermineuses du vice, redevenez hommes pour ne pas inspirer le dégoût au Ciel..."
 

Marie, au commencement, a écouté avec un visage qui était un poème de séduction et d'ironie, éclatant de temps à autre en rires méprisants. Sur la fin du discours elle devient rouge de colère. Elle comprend que, sans la regarder, c'est à elle que Jésus parle. Sa colère s'enflamme toujours plus. Elle se révolte et à la fin elle n'y résiste plus. Elle s'enveloppe méprisante dans son voile et, suivie par les regards de la foule qui la méprise et par la voix de Jésus qui la poursuit, elle se sauve à toutes jambes sur la pente en laissant des morceaux de vêtements aux chardons et aux églantiers qui sont aux bords du sentier. Elle rit de rage et de mépris.

A suivre ... Seconde rencontre à Magdala où Marie s'est installée après avoir quitté le domicile familial de Béthanie, où vivent toujours son frère Lazare et sa sœur Marthe.

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MessageSujet: Re: Qui était vraiment Marie-Madeleine ?   Qui était vraiment Marie-Madeleine ? Icon_minitimeDim Fév 11 2018, 10:42

JESUS A MAGDALA.
Seconde rencontre avec Marie de Magdala
*Maria Valtorta, tome 3, pages 251 à 255*

Le collège apostolique au complet est autour de Jésus. Assis sur l'herbe, à l'ombre d'un bouquet d'arbres, près d'un ruisseau, tous mangent pain et fromage et boivent de l'eau du ruisseau qui est fraîche et limpide. Les sandales poussiéreuses disent qu'on a déjà fait beaucoup de chemin et que peut-être les disciples ne demanderaient qu'à se reposer dans l'herbe haute et fraîche. Mais l'Infatigable Marcheur n'est pas de cet avis. À peine juge-t-il passée l'heure la plus chaude qu'il se lève se dirige vers la route. Il regarde... puis il se retourne et dit : "Allons." Simplement.  Arrivés à une bifurcation ou plutôt à un carrefour parce que quatre routes poussiéreuses aboutissent à ce point, Jésus prend résolument celle qui va en direction nord-est.    

"Nous revenons à Capharnaüm ?" demande Pierre.    
Jésus répond: "Non." Uniquement: non. "Alors à Tibériade" insiste Pierre qui veut savoir. "Non plus."

"Mais cette route va à la mer de Galilée... et là se trouvent Tibériade et Capharnaüm..."
"Il y a aussi Magdala" dit Jésus d'un air à moitié sérieux pour calmer la curiosité de Pierre.

"Magdala ? Oh !..." Pierre est un peu scandalisé. Ce qui me fait penser que cette ville a mauvaise réputation.            

"À Magdala, oui. À Magdala. Penses-tu être trop honnête pour y entrer ? Pierre, Pierre !... Pour mon amour, tu devras entrer non pas dans une ville de plaisir, mais dans de vrais lupanars... Le Christ n'est pas venu pour sauver ceux qui sont sauvés, mais pour sauver ceux qui sont perdus... et toi... tu seras "Pierre" et non pas Simon; ou Céphas, pour cela. Tu as peur de te souiller ? Non ! Même pas lui, vois-tu (et il indique le très jeune Jean) même lui n'en recevra pas de dommage. Lui non, parce qu'il ne veut pas. Comme toi, tu ne veux pas, comme ne le veut pas ton frère et le frère de Jean... comme aucun d'entre vous, pour l'instant, ne le veut. Tant qu'on ne veut pas, il n'arrive pas de mal. Mais il faut ne pas vouloir avec force et constance. Force et constance s'acquièrent auprès du Père en priant avec sincérité d'intention. Vous ne saurez pas tous, par la suite, prier ainsi... Que dis-tu, Judas ? Ne te fie pas trop à toi-même. Moi, qui suis le Christ, je prie constamment pour avoir la force contre Satan. Es-tu plus que Moi ? L'orgueil est la fissure par où Satan pénètre. Judas, sois vigilant et humble. Mathieu, toi qui connais bien l'endroit, dis-moi : vaut-il mieux prendre cette route, ou y en a-t-il une autre ?"

"Cela dépend, Maître. Si tu veux entrer dans la Magdala des pêcheurs et des pauvres, c'est la route. Par ici on entre dans le faubourg populaire. Mais - je ne le crois pas, mais je te le dis pour donner une réponse complète - mais si tu veux aller dans le quartier des riches; alors il faut laisser à quelques centaines de mètres cette route et en prendre une autre car les maisons riches sont à peu près à cette hauteur, et il faut revenir en arrière..."

"Nous allons revenir en arrière car c'est à la Magdala des riches que je veux aller. Qu'as-tu dit, Judas ?"

"Rien, Maître. C'est la seconde fois que tu me le demandes en peu de temps. Mais moi, je n'ai jamais parlé."      

"Avec tes lèvres, non. Mais tu as parlé, à voix basse, avec ton cœur. Tu as parlé à voix basse avec ton hôte : le cœur. Il n'est pas nécessaire d'avoir une autre personne comme interlocuteur pour parler. Beaucoup de paroles, nous les disons de nous à nous... Mais il ne faut pas jaser ou calomnier même avec notre propre moi."    

Le groupe chemine, à présent en silence. La route principale devient une rue pavée avec des pierres d'un palme carré. Les maisons sont toujours plus riches et plus belles parmi les potagers et les jardins luxuriants et fleuris. J'ai l'impression que la Magdala élégante était pour les Palestiniens une sorte de lieu de plaisir comme certaines villes de nos lacs de Lombardie : Stresa, Gardone, Pallanza, Bellagio, etc. etc. Aux riches palestiniens sont mêlés des romains, certainement venus d'autres lieux comme Tibériade ou Césarée, où autour du Gouverneur, il y avait certainement des fonctionnaires et des négociants pour exporter à Rome les plus beaux produits de la colonie palestinienne.          

Jésus y pénètre, sûr de Lui, comme s'il savait où aller. Il côtoie le lac jusqu'à la limite duquel les maisons s'avancent avec leurs jardins. Des cris déchirants sortent d'une riche demeure. Ce sont des voix de femmes et d'enfants et une voix de femme, très aiguë, qui crie : "Fils ! Fils !" Jésus se retourne et regarde ses apôtres. Judas s'avance. "Non pas toi" commande Jésus. "Toi, Mathieu. Va et informe-toi."      

"C'est une rixe, Maître. Il y a un homme mourant. Un juif. Le meurtrier s'est échappé : c'était un romain. La femme, la mère et les petits enfants sont accourus... Mais il meurt."

"Allons." "Maître... Maître... Le fait s'est produit dans la maison d'une femme... qui n'est pas l'épouse." "Allons-y."    

Ils entrent par la porte ouverte dans un large et long vestibule qui donne ensuite sur un beau jardin. La maison semble divisée par cette espèce de péristyle très riche en plantes vertes dans des vases, en statues et en objets de marqueterie. Quelque chose d'intermédiaire entre la salle et la serre. Dans une pièce, dont la porte est ouverte sur le vestibule, se trouvent des femmes en pleurs. Jésus entre sans hésiter. Il ne donne pourtant pas son salut habituel. Parmi les hommes présents, il y a un marchand qui doit connaître Jésus car, à peine il le voit, il dit : "Le Rabbi de Nazareth !" et il le salue respectueusement.

"Joseph, qu'y a-t-il ?"            

"Maître, un coup de poignard au cœur... Il meurt." "Pourquoi ?"

Une femme aux cheveux gris et défaits se lève - elle était à genoux près du mourant dont elle tenait une main déjà inerte - et avec des yeux de folle elle crie : "À cause d'elle, à cause d'elle !... Elle me l'a rendu satanique... Plus de mère, plus d'épouse, plus d'enfants, il n'y avait plus rien pour lui ! L'enfer doit te posséder, satan !"      

Jésus lève les yeux en suivant la main tremblante qui accuse et il voit dans un coin, contre le mur rouge foncé, Marie de Magdala, plus provocante que jamais, je dirais vêtue... de rien jusqu'à mi-corps, car elle est à moitié nue au-dessus de la taille, enveloppée d'une sorte de filet à mailles hexagonales avec des petites boules qui me paraissent des perles. Mais elle est dans la pénombre et je ne vois pas bien. Jésus baisse de nouveau les yeux.

Marie, excitée par son indifférence, se redresse alors qu'auparavant elle était comme accablée, et elle se donne une contenance.  

"Femme" dit Jésus à la mère. "Pas d'imprécations. Réponds. Pourquoi ton fils était-il dans cette maison ?"  "Je te l'ai dit. Parce qu'elle l'avait rendu fou. Elle."    

"Silence. Lui aussi était donc en état de péché puisque adultère et père indigne de ces innocents. Il mérite donc son châtiment. En cette vie et dans l'autre, il n 'y a pas de miséricorde pour qui ne se repent pas. Mais j'ai pitié de ta douleur, femme, et de ces innocents. Ta maison est loin ?"  "Une centaine de mètres."  "Soulevez l'homme et portez-le là."    

"Ce n'est pas possible, Maître" dit le marchand Joseph. "Il est sur le point de mourir." "Fais ce que je dis."

Ils passent une planche sous le corps du moribond et le cortège sort lentement. Il traverse la rue et pénètre dans un jardin ombragé. Les femmes continuent de pleurer bruyamment. Lorsqu'ils sont à l'intérieur du jardin, Jésus se tourne vers la mère : "Peux-tu pardonner ? Si tu pardonnes, Dieu pardonne. Il faut se faire un cœur bon pour obtenir grâce. Celui-ci a péché et péchera encore. Pour lui mieux vaudrait mourir car en vivant il retombera dans le péché et il devra en plus répondre de son ingratitude envers Dieu qui le sauve. Mais toi et ces innocents (il indique l'épouse et les enfants) tomberiez dans le désespoir. Je suis venu pour sauver et non pour perdre. Homme, je te le dis : lève-toi et sois guéri."      

L'homme reprend vie et ouvre les yeux. Il voit sa mère, ses enfants, sa femme. Il baisse la tête, honteux. "Fils, fils !" dit la mère. "Tu étais mort s'il ne t'avait pas sauvé. Reviens à toi. Ne délire pas pour une..."  

Jésus interrompt la vieille : "Femme, tais-toi. Montre la même miséricorde dont tu as profité.  Ta maison est sanctifiée par le miracle qui est toujours une preuve de la présence de Dieu. C'est pour cela que je n'ai pu l'accomplir dans la maison du péché. Toi, au moins, garde ta maison telle, même si lui ne le sait pas. Soignez-le, maintenant. Il est juste qu'il souffre quelque peu. Sois bonne, femme. Et toi. Et vous, les petits. Adieu." Jésus a posé la main sur la tête des deux femmes et des petits.   

Puis il sort en passant devant Marie de Magdala qui a suivi le cortège jusqu'au bout de la rue et est restée adossée contre un arbre. Jésus ralentit comme pour attendre les disciples, mais je crois qu'il le fait pour donner à Marie la possibilité de faire un geste. Mais elle ne le fait pas.        

Les disciples rejoignent Jésus et Pierre ne peut se retenir de dire à Marie, entre les dents, une épithète appropriée. Et elle pour se donner une contenance éclate de rire ce qui est pour elle un bien pauvre triomphe. Mais Jésus a entendu la parole de Pierre. Il se retourne et lui dit sévèrement: "Pierre, Moi, je n'insulte pas. N'insulte pas. Prie pour les pécheurs. Rien d'autre."

Marie cesse de rire, baisse la tête et s'enfuit comme une gazelle vers sa maison.
A suivre...

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Dernière édition par LucJos le Mer Mar 07 2018, 14:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Qui était vraiment Marie-Madeleine ?   Qui était vraiment Marie-Madeleine ? Icon_minitimeLun Fév 26 2018, 11:46

A BETHANIE.
"Maître, Marie a appelé Marthe"
*Maria Valtorta, tome 4, pages 17 à 19*

Jésus, en compagnie du Zélote, arrive au jardin de Lazare par une belle matinée d'été. L'aurore n'est pas encore à sa fin, aussi tout est frais et riant. Le jardinier, qui accourt recevoir le Maître, Lui montre un pan de vêtement blanc qui disparaît derrière une haie et il dit  : «Lazare va à la tonnelle des jasmins avec des rouleaux qu'il va lire. Je vais l'appeler.»

«Non. J'y vais, seul.» Et Jésus marche rapidement le long d'un sentier bordé d'une haie en fleurs. L'herbette, qui est le long de la haie, atténue le bruit des pas, et Jésus cherche à poser le pied justement sur elle pour arriver à l'improviste devant Lazare. Il le surprend debout, avec ses rouleaux posés sur une table de marbre, qui prie à haute voix :

«Ne me déçois pas, Seigneur. Ce brin d'espérance qui est né dans mon coeur, Toi, fais-le grandir. Donne-moi ce que, par mes larmes, je t'ai demandé dix et cent mille fois. Ce que je t'ai demandé par mes actions, par le pardon, par tout moi-même. Donne-le-moi en échange de ma vie. Donne-le-moi au nom de ton Jésus qui m'a promis cette paix. Peut-il Lui mentir ? Dois-je penser que sa promesse a été un vain mot ? Que son pouvoir est inférieur à l'abîme de péché qu'est ma sœur ? Dis-le-moi, Seigneur, pour que je me résigne par amour pour Toi»

Oui, je te le dis ! dit Jésus.
Lazare se retourne vivement et crie : Oh! mon Seigneur ! Mais quand es-tu venu ? et il se penche pour baiser le vêtement de Jésus.
Il y a quelques minutes.- Seul ?

«Avec Simon le Zélote, mais ici, où tu es, je suis venu seul. Je sais que tu dois me dire une grande chose. Dis-la-moi donc.

«Non. Auparavant réponds à la question que j'ai posée à Dieu. Suivant ta réponse, je te la dirai.»

"Dis-la-moi, dis-la-moi, cette grande chose. Tu peux la dire" et Jésus sourit en ouvrant les bras pour l'y inviter.

«Ô Dieu Très-Haut ! Mais est-ce vrai ? Toi, alors, tu sais que c'est vrai ?» et Lazare se réfugie dans les bras de Jésus pour Lui confier sa grande chose. «Marie a appelé Marthe à Magdala. Et Marthe est partie, inquiète, craignant quelque grand malheur... Et moi, je suis resté seul ici, avec la même crainte. Mais Marthe m'a fait parvenir une lettre par le serviteur qui l'a accompagnée, une lettre qui m'a rempli d'espoir. Regarde, je l'ai ici, sur le coeur. Je la garde là, parce qu'elle m'est plus précieuse qu'un trésor. Ce ne sont que quelques mots, mais je les lis de temps en temps pour être certain qu'ils ont bien été écrits. Regarde...» et Lazare sort de son vêtement un petit rouleau lié par un ruban violet et il le déroule. «Tu vois ? Lis, lis à haute voix. Lue par Toi, la chose me paraîtra plus certaine.»

«"Lazare, mon frère. A toi paix et bénédiction. Je suis arrivée rapidement et en bonnes conditions. Et mon coeur n'a plus palpité par la crainte de nouveaux malheurs, parce que j'ai vu Marie, notre Marie, en bonne santé et... dois-je te le dire ? Elle est moins agitée qu'auparavant. Elle a pleuré sur mon coeur, des pleurs interminables... Et puis, à la nuit, dans la pièce où elle m'avait conduite, elle m'a demandé tant et tant de choses sur le Maître. Rien de plus, pour le moment. Mais moi, qui vois le visage de Marie, et qui entends ses paroles, je dis qu'en mon coeur est née l'espérance. Prie, mon frère. Espère. Oh ! si c'était vrai ! Je reste encore parce que je comprends qu'elle me veut auprès d'elle comme pour être défendue contre la tentation et pour apprendre... Quoi ? Ce que nous nous savons déjà : la bonté infinie de Jésus. Je lui ai parlé de cette femme venue à Béthanie... Je vois qu'elle pense, pense, pense... Il nous faudrait Jésus. Prie. Espère. Le Seigneur soit avec toi".» Jésus replie le rouleau et le rend.

«Maître...» «J'y irai. Peux-tu prévenir Marthe qu'elle vienne à ma rencontre à Capharnaüm d'ici quinze jours, au plus ?»
«Oui, je peux, Seigneur. Et moi ?» «Tu restes ici. Marthe aussi, je la renverrai ici.» «Pourquoi ?»

«Parce que ceux qui sont rachetés ont une pudeur profonde et rien ne les impressionne plus que l' oeil d'un père ou d'un frère. Moi aussi je te dis : "Prie, prie, prie".»

Lazare pleure sur la poitrine de Jésus... Ensuite, après s'être repris, il parle encore de son inquiétude, de ses découragements... «Cela fait presque un an que j'espère... que je désespère... Comme il est long le temps de la résurrection !...» s'écrie-t-il. Jésus le laisse parler, parler, parler... jusqu'à ce que Lazare s'aperçoit qu'il manque aux devoirs de l 'hospitalité, et il se lève pour conduire Jésus à la maison. Pour y arriver, ils passent près d'une haie touffue de jasmins en fleurs, sur leurs corolles en forme d'étoiles bourdonnent des abeilles d'or. ………
A suivre ...

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MessageSujet: Re: Qui était vraiment Marie-Madeleine ?   Qui était vraiment Marie-Madeleine ? Icon_minitimeLun Mar 12 2018, 08:05

"Jésus et Marthe à Capharnaüm."
*Maria Valtorta, tome 4, pages 31 à 37*

En sueur et couvert de poussière, Jésus, avec Pierre et Jean, rentre dans la maison de Capharnaüm. Il a à peine mis le pied dans le jardin, se dirigeant vers la cuisine, que le maître de maison l'appelle familièrement en Lui disant : "Jésus, elle est revenue cette dame dont je t'ai parlé à Bethsaïda. Elle est revenue te chercher. Je lui ai dit de t'attendre et je l'ai conduite là-haut dans la chambre du haut."    

"Merci, Thomas, j'y vais tout de suite. S'il vient d'autres personnes, fais-les attendre ici." Jésus monte lestement l'escalier sans même enlever son manteau.    

Sur la terrasse où l'escalier aboutit, se trouve immobile Marcelle, la servante de Marthe. "Oh ! Notre Maître ! Ma maîtresse est là, à l'intérieur. Elle t'attend depuis tant de jours" dit la femme en s'agenouillant pour vénérer Jésus.        

"Je m'y attendais. Je vais tout de suite la trouver. Dieu te bénisse, Marcelle."            

Jésus lève le rideau qui protège contre la lumière encore violente bien que le crépuscule soit très avancé et enflamme l'air et paraît embraser les maisons blanches de Capharnaüm par la réverbération rouge d'un énorme brasier. Dans la pièce, toute voilée et enveloppée de son manteau, assise près d'une fenêtre, se trouve Marthe. Peut-être regarde-t-elle une anse du lac où plonge une avancée d'une colline boisée. Peut-être ne regarde-t-elle que ses pensées. Elle est sûrement très absorbée au point qu'elle n'entend pas le léger bruit des pas de Jésus qui s'approche. Et elle sursaute quand il l'appelle.           

"Oh ! Maître !" s'écrie-t-elle, et elle se jette à genoux, les bras tendus comme pour demander de l'aide, puis elle se penche jusqu'à toucher du front le sol, et elle pleure.

"Mais, pourquoi ? Allons, lève-toi ! Pourquoi ce grand chagrin ? As-tu quelque malheur à m'annoncer ? Oui ? Quoi donc ? Je suis allé à Béthanie, tu le sais ? Oui ? Et j'y ai appris de bonnes nouvelles. Maintenant tu pleures... Qu'est-ce qui est arrivé ?" et il la force à s'asseoir sur le siège placé contre le mur et il s'assoit en face d'elle.

"Allons, enlève ton voile et ton manteau, comme je le fais. Tu dois étouffer là-dessous. Et puis je veux voir le visage de cette Marthe troublée pour chasser tous les nuages qui l'assombrissent."      

Marthe obéit, toujours en larmes, et l'on voit son visage rougi, aux yeux enflés.        

"Et alors ? Je vais t'aider. Marie t'a fait appeler. Elle a beaucoup pleuré, elle a voulu savoir beaucoup de choses sur Moi, et tu as pensé que c'était bon signe, au point que tu as désiré que je vienne pour accomplir le miracle. Et Moi, je suis venu. Et maintenant ? ..."

"Maintenant, plus rien, Maître ! Je me suis trompée. C'est un trop vif espoir qui fait voir ce qui n'est pas... Je t'ai fait venir pour rien... Marie est pire qu'auparavant... Non ! Que dis-je ? C'est une calomnie, je mens. Elle n'est pas pire car elle ne veut plus d'hommes autour d'elle. Elle est différente, mais elle est toujours mauvaise. Elle me semble folle... je ne la comprends plus. Auparavant, au moins, je la comprenais. Mais maintenant ! Qui peut la comprendre, maintenant ?" et Marthe pleure d'un air désolé.  
"Allons, calme-toi et dis-moi ce qu'elle fait. Pourquoi est-elle mauvaise ? Elle ne veut donc plus d'hommes autour d'elle, je suppose donc qu'elle vit retirée dans sa maison. Est-ce ainsi ? Oui ? C'est bien, c'est très bien. Elle t'a désirée auprès d'elle, comme pour se défendre de la tentation - ce sont tes paroles - en empêchant les relations coupables, ou même simplement ce qui pourrait amener à de coupables relations, c'est un signe de bonne volonté."        

"Tu l'affirmes, Maître ? Crois-tu vraiment qu'il en est bien ainsi ?"      

"Mais, bien sûr. En quoi alors te semble-t-elle méchante ? Raconte-moi ce qu'elle fait..."          

"Voilà." Marthe, un peu plus rassurée par la certitude de Jésus, parle avec plus d'ordre.  "Voilà. Depuis que je suis venue, Marie n'est plus sortie de la maison et du jardin, pas même pour aller en barque sur le lac. Et sa nourrice m'a dit que même auparavant elle ne sortait, pour ainsi dire, plus. C'est depuis la Pâque qu'elle semble avoir commencé de changer. Cependant, avant ma venue, il venait encore des personnes la voir, et elle ne les renvoyait pas toujours. Parfois elle donnait l'ordre de ne laisser entrer personne et cela paraissait un ordre qui devait durer. Puis, elle arrivait à frapper les serviteurs, prise d'une injuste colère lorsque, accourant au vestibule parce qu'elle avait entendu les voix des visiteurs, elle voyait qu'ils étaient déjà partis. Depuis ma venue, elle ne l'a plus fait. Elle m'a dit la première nuit, et c'est pour cela que j'ai tant espéré : "Retiens-moi, attache-moi, mais ne me laisse plus sortir, pour que je ne vois personne d'autre que toi et la nourrice. Car je suis une malade et je veux guérir. Mais ceux qui viennent chez moi, ou qui veulent que j'aille chez eux, sont comme des marais qui donnent la fièvre. Ils me rendent de plus en plus malade. Mais ils sont si beaux, en apparence, ils sont si pleins de fleurs et de chansons, avec des fruits d'aspect agréable que moi je ne sais pas résister car je suis une malheureuse, je suis une malheureuse. Ta sœur est faible, Marthe. Et il y en a qui profitent de ma faiblesse pour me faire faire des choses infâmes auxquelles ne consent pas quelque chose que j'ai en moi. Quelque chose qui me reste de maman, de ma pauvre maman..."" et elle pleurait, elle pleurait        

Et voici comment je me suis comportée : avec douceur aux heures où elle est plus raisonnable, avec fermeté aux heures où elle me semble un fauve en cage. Elle ne s'est jamais révoltée contre moi. Et même, après les moments de plus grande tentation, elle vient pleurer à mes pieds, la tête sur mes genoux et elle dit : "Pardonne-moi ! Pardonne-moi !" Et si je lui demande : "Et quoi, ma sœur ? Tu ne m'as pas fait souffrir"], elle me répond : "Parce que, tout à l'heure, ou hier soir, quand tu m'as dit : 'Tu ne sortiras pas d'ici' moi, en mon cœur, je t'ai haïe, maudite et j'ai désiré ta mort".            

Elle ne te fait pas de la peine, Seigneur ? Mais elle est folle, peut-être ? Son vice l'a rendue folle ? Je pense qu'un amant lui a donné un philtre pour s'en faire une esclave de luxure et que cela lui a monté au cerveau..."
   

"Non, pas de philtre, pas de folie. C'est autre chose.Mais continue."        

"Donc, avec moi, elle est respectueuse et obéissante. Les serviteurs aussi, elle ne les a plus maltraités. Mais pourtant, depuis le premier soir, elle n'a plus rien demandé à ton sujet. Même si je parle de Toi, elle fait dévier la conversation, quitte ensuite à rester des heures et des heures sur le rocher où se trouve le belvédère à regarder le lac, jusqu'à en être éblouie et à me demander, à chaque barque qu'elle voit passer : "Tu crois que c'est celle des pêcheurs galiléens ?" Elle ne dit jamais ton Nom ni celui des apôtres, mais je sais qu'elle pense à eux et à Toi dans la barque de Pierre. Et je comprends aussi qu'elle pense à Toi parce que parfois, le soir, quand nous marchons dans le jardin ou quand nous attendons l'heure du repos, moi en cousant, elle les bras croisés, elle me dit : "C'est donc ainsi qu'il faut vivre d'après la doctrine que tu suis ?" Et parfois elle pleure, d'autre fois elle rit d'un rire sarcastique de folle ou de démon.    

D'autres fois elle se détache les cheveux toujours si artistement coiffés, elle en fait deux tresses et se passe un de mes vêtements et elle vient devant moi avec les tresses qui retombent sur les épaules ou ramenées par devant, avec un col montant, pudique, ressemblant à une fillette avec son habit, ses tresses et l'expression de son visage et elle dit encore : "C'est donc ainsi que devrait devenir Marie ?" et parfois aussi elle pleure en embrassant ses deux tresses magnifiques, grosses comme le bras et qui retombent jusqu'aux genoux, tout cet or éclatant qui était la gloire de ma mère. D'autres fois, au contraire, elle pousse cet horrible éclat de rire ou bien elle me dit : "Mais regarde, plutôt voici ce que je fais et je quitte le monde" et elle noue ses tresses autour du cou et les serre jusqu'à en devenir violette comme si elle voulait s'étrangler. D'autres fois, on comprend qu'elle sent plus fortement sa... sa chair, alors elle se plaint ou se fait mal. Je l'ai trouvée qui se frappait férocement le sein, la poitrine et se griffait le visage, qui se frappait la tête contre le mur, et si je lui demandais : "Mais pourquoi fais-tu cela ?" elle se tournait vers moi, bouleversée, féroce en me disant : "Pour me rompre les entrailles et la tête. Les choses nuisibles, maudites, il faut les détruire. Je me détruis"            

Et, si je parle de la miséricorde divine, de Toi - en effet, je parle de Toi quand même comme si elle était la plus fidèle de tes disciples et je te jure que parfois j'ai du dégoût à parler ainsi devant elle - elle me répond : "Pour moi, il ne peut y avoir de miséricorde, j'ai dépassé les bornes". Et alors elle est prise par une furie de désespoir, elle crie en se frappant jusqu'au sang : "Mais pourquoi ? Pourquoi, pour moi ce monstre qui me déchire, qui ne me donne pas la paix, qui me porte au mal avec une voix ensorcelante ? Et puis viennent s'y unir les voix qui me maudissent, celle du père, de maman, les vôtres, parce que toi aussi et Lazare, vous me maudissez et Israël me maudit, et ces voix me font devenir folle..."          

Moi, alors, quand elle parle ainsi, je réponds : "Pourquoi penses-tu à Israël, ce n'est qu'un peuple, au lieu de penser à Dieu ? Mais puisque tu n'as pas pensé avant à tout piétiner, pense maintenant à passer par-dessus tout et à te soucier d'autre chose que le monde, c'est-à-dire de Dieu, de ton père, de ta mère. Et eux ne te maudissent pas si tu changes de vie, mais ils t'ouvrent leurs bras..." Et elle m'écoute, pensive, étonnée comme si je lui racontais une fable irréelle, et puis elle pleure... Mais elle ne répond pas. Parfois, au contraire, elle commande aux serviteurs des vins et des drogues, et elle boit et mange tous ces produits et elle explique : "C'est pour ne pas penser".          

Maintenant, depuis qu'elle sait que tu es sur le lac, elle me dit toutes les fois qu'elle s'aperçoit que je viens vers Toi : "Un jour ou l'autre je viendrai, moi aussi " et riant de ce rire qui est une insulte pour elle-même, elle dit pour finir : "Ainsi, au moins, l’œil de Dieu tombera aussi sur le fumier". Mais je ne veux pas qu'elle vienne. Et maintenant; j'attends pour venir que, lassée par la colère, le vin, les larmes, par tout, elle s'endorme épuisée. Aujourd'hui encore je suis partie ainsi de façon à revenir de nuit, avant qu'elle ne se réveille. Voilà ma vie, et maintenant, je n'espère plus...» et ses pleurs, que n'arrête plus ma pensée de tout rapporter avec ordre, redoublent plus fortement qu'avant.
     

"Te souviens-tu, Marthe, de ce que je t'ai dit une fois ? "Marie est une malade".Tu ne voulais pas le croire. Maintenant, tu le vois. Tu dis qu'elle est folle, elle-même se dit qu'elle est malade de fièvres qui la poussent au péché. Moi, je dis : elle souffre d'une possession démoniaque. C'est toujours une maladie. Ces incohérences, ces furies, ces pleurs, ces désolations, ces élans vers Moi, ce sont les phases de son mal qui, arrivé au moment de la guérison, connaît les crises les plus violentes. Tu fais bien d'être bonne avec elle, tu fais bien d'être patiente, tu fais bien de parler de Moi ! N'éprouve pas de dégoût à dire mon Nom en sa présence. Pauvre âme de ma Marie ! Et pourtant elle est sortie des mains du Créateur pas différente des autres, de la tienne, de celle de Lazare, de celles des apôtres et des disciples. Elle aussi, je la compte et je la vois parmi les âmes pour lesquelles je me suis fait chair afin d'être Rédempteur. C'est même pour elle, plus que pour toi, pour Lazare, les apôtres et les disciples que je suis venu. Pauvre, chère âme qui souffre, de ma Marie ! De ma Marie empoisonnée par sept poisons en plus du poison originel et universel ! De ma Marie prisonnière ! Mais laisse-la venir à Moi ! Laisse-la respirer ma respiration, entendre ma voix, rencontrer mon regard !... Elle s'appelle : "Fumier"... Oh ! pauvre chère âme ! Des sept démons qu'elle a en elle, le moins fort est celui de l'orgueil ! Mais, rien que pour cela, elle se sauvera !"   

"Mais si en sortant elle trouve quelqu'un qui de nouveau la ramène au vice ? Elle-même le craint..."      

"Et toujours elle le craindra, maintenant qu'elle est arrivée à avoir la nausée du vice. Mais ne crains pas. Quand une âme a déjà le désir de venir au Bien, qu'elle n'est plus retenue que par l'Ennemi diabolique qui sait qu'il va perdre sa proie, et par l'ennemi personnel du moi qui raisonne encore en homme et se juge lui-même en homme, en appliquant à Dieu son jugement pour empêcher l'esprit de dominer le moi humain, alors cette âme est déjà forte contre les assauts du vice et des vicieux. Elle a trouvé l'Étoile Polaire et ne dévie plus.            

Et également il ne faut plus lui dire : "Et tu n'as pas pensé à Dieu, mais tu penses à Israël ?"  C'est un reproche implicite. Il ne faut pas le faire. Elle sort des flammes, elle n'est que plaies. Il ne faut l'effleurer qu'avec les baumes de la douceur, du pardon, de l'espérance...

Laisse-la libre de venir. Tu dois même lui dire quand tu comptes venir, mais ne lui dis pas : "Viens avec moi". Et même, si tu arrives à comprendre qu'elle vient, ne viens pas toi. Reviens, attends-la à la maison. Elle te viendra, frappée par la Miséricorde. Car Moi, je dois lui enlever la force mauvaise qui maintenant la possède et, pendant un certain temps, elle sera comme saignée à blanc, comme une personne à laquelle le médecin a enlevé les os. Mais après elle ira mieux. Elle sera stupéfaite.    

Elle aura un grand besoin de caresses et de silence. Assiste-la comme si tu étais pour elle un second ange gardien, sans te faire entendre. Et si tu la vois pleurer, laisse-la pleurer. Et si tu l'entends se poser des questions, laisse-la faire. Et si tu la vois sourire, puis s'assombrir, et puis sourire avec un sourire qui n'est plus le même, avec un regard changé, avec un visage changé, ne lui pose pas de questions, ne la mets pas en tutelle. Elle souffre plus maintenant pour remonter que quand elle est descendue. Et elle doit agir par elle-même, comme par elle-même elle a agi lorsqu'elle est descendue. Elle n'a pas alors supporté vos regards quand vous la voyiez descendre, parce que dans vos yeux il y avait un reproche. Mais maintenant elle ne peut, dans sa honte finalement réveillée, supporter votre regard. Alors elle était plus forte, parce qu'elle avait en elle Satan qui était son maître, et la force mauvaise qui la conduisait et elle pouvait défier le monde, mais pourtant elle n'a pas voulu être vue par vous dans son péché. Maintenant elle n'a plus Satan comme maître.

Il est encore son hôte, mais déjà, par sa volonté, Marie lui tient la gorge. Et elle ne m'a pas encore, Moi, et c'est pour cela qu'elle est trop faible. Elle ne peut même pas supporter la caresse de tes yeux fraternels pour son retour au Sauveur. Toute son énergie s'emploie et se dépense pour serrer la gorge du septuple démon. Pour tout le reste, elle est sans défense, nue. Mais Moi, je la revêtirai et la fortifierai.            

Va en paix, Marthe. Et demain dis-lui que je parlerai près du torrent de la Source, ici à Capharnaüm, après le crépuscule. Va en paix ! Va en paix ! Je te bénis."
Marthe est encore perplexe. "Ne tombe pas dans l'incrédulité, Marthe" lui dit Jésus qui l'observe.

"Non, Seigneur, mais je réfléchis... Oh ! donne-moi quelque chose que je puisse donner à Marie pour lui donner un peu de force... Elle souffre tant... et moi j'ai si peur qu'elle ne réussisse pas à triompher du démon !"          

"Tu es une enfant ! Marie nous a, toi et Moi. Peux-tu ne pas réussir ? Pourtant, viens et tiens. Donne-moi cette main qui n'a jamais péché, qui a su être douce, miséricordieuse, active, pieuse. Elle a toujours fait des gestes d'amour et de prière. Elle n'est jamais devenue paresseuse. Elle ne s'est jamais corrompue. Voilà, je la tiens dans les miennes pour la rendre plus sainte encore. Lève-la contre le démon, et lui ne la supportera pas. Et prends cette ceinture qui m'appartient. Ne t'en sépare jamais, et chaque fois que tu la verras, dis-toi à toi-même : "Plus forte que cette ceinture de Jésus est la puissance de Jésus et avec elle on vient à bout de tout : démons et monstres. Je ne dois pas craindre". Es-tu contente, maintenant ? Ma paix soit avec toi. Va tranquille."

Marthe le vénère et sort. Jésus sourit en la voyant reprendre sa place dans le char que Marcelle a fait venir à la porte pour aller à Magdala.

A suivre...

_________________
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