LucJos Admin
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| Sujet: Donald Trump, l'acmé de l'égoïsme. Ven Juin 02 2017, 15:03 | |
| Donald Trump, l’acmé de l’égoïsme
MIS EN LIGNE LE 2/06/2017 À 17:26
TRAITÉ DE PARIS PAR THIERRY BRÉCHET, PROFESSEUR À LA LOUVAIN SCHOOL OF MANAGEMENT ET MEMBRE DU CORE, UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LOUVAIN
Trois termes anglais pour qualifier la décision prise par le président américain de se retirer de l’accord de Paris sur le climat : « devastating », « pathetic » et « dramatic ». Vendredi 2 juin 2017, «Le Soir» titrait en Une : « Trump, l’ennemi de la planète». N’aurait-il pas été plus approprié d’écrire : «Trump : ennemi public numéro 1» ? Petite note méthodologique : dans l’infime espoir d’être lu par M. Trump, je terminerai chacun de mes arguments par un mot-clé, comme il le fait dans ses messages twitter (en anglais, car je doute qu’il comprenne le français). Devastating Les justifications de mon titre alternatif n’auront pas échappé au lecteur attentif car elles se trouvent déjà dans les pages du Soir et de l’ensemble des médias avec les nombreuses réactions que cette décision de se retirer de l’accord de Paris a suscitées. L’unanimité contre cette décision est d’ailleurs stupéfiante, tant du point de vue des pays partenaires à cet accord (194 pays tout de même, soit le monde entier, sauf deux) que du point de vue des firmes privées qui ont bien compris que la transition écologique et la lutte contre le changement climatique sont porteurs de prospérité. Faire autant l’unanimité contre soi, c’est rare. Bravo l’artiste. Mais ignorer toutes ces forces vives, c’est juste devastating. Pathetic En premier lieu, M. Trump représente l’acmé de l’égoïsme. Il ne s’intéresse ni aux générations futures, ni à ce qui se passe dans les autres zones de la planète, ni même à ce qui se passe à Pittsburgh (ville charbonnière des USA) puisque le maire de cette ville a lui-même déclaré qu’il soutenait l’accord de Paris. Il est frappant de mettre en avant toutes les initiatives locales aux Etats-Unis (au niveau des villes, des Etats), ce qui contraste avec le fait que l’EPA ait été décapitée par Trump. Pire, malgré tous les messages envoyés par le secteur privé, M. Trump n’a pas compris que la transition écologique est porteuse de prospérité, à la fois en termes d’emplois et en termes de qualité de vie. Malgré tous ses efforts, il n’arrivera donc pas à couper l’herbe qui pousse. Pathetic. Dramatic En second lieu, la réaction des 194 autres pays partenaires à cet accord est exemplaire : elle consiste à renforcer leur coopération. La théorie économique suggère que, lorsqu’un pays partenaire quitte un accord pour un bien commun (le climat), ceux qui restent vont renforcer leurs efforts. C’est que qui se passe actuellement sous nos yeux. Ceci montre à quel point les 194 pays de la planète, et en particulier la Chine et l’Union européenne, sont solidaires dans un combat commun contre le changement climatique. Ceci accentue d’autant plus le ridicule de « l’America first » de M. Trump. Celui-ci se met au ban du monde parce qu’il ne comprend pas que les enjeux environnementaux et économiques sont liés et que l’Amérique n’est rien sans le reste du monde. Pittsburg plutôt que Paris résume sa vision étriquée du monde. Dramatic.
A ce stade de l’évolution du monde, ma conclusion est inspirée par Franquin. Quand Fantasio reproche à Gaston Lagaffe de faire la sieste avec le chat sur ses genoux durant les heures de bureau, Gaston répond (de mémoire) : si tous les militaires faisaient de même, on aurait moins de guerres. Que Trump aille donc jouer au golf et laisse les dirigeants responsables s’occuper de la planète et des générations futures. On est toujours content de se débarrasser d’un voisin goujat et bruyant : finalement, bon débarras. _________________ † Couvre-nous, Seigneur, de Ton Précieux Sang !
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