Stan
Date d'inscription : 30/08/2010 Localisation : Québec, Canada
| Sujet: Pourquoi il ne faut pas lire la Bible au pied de la lettre Dim 11 Déc - 3:40 | |
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Pourquoi il ne faut pas lire la Bible au pied de la lettre
(...) Il faut apprendre à lire intelligemment la Bible en ne la lisant pas au pied de la lettre sous peine de passer complètement à côté du sens - mieux, de la vérité - que les textes bibliques recèlent. Pour bien entendre ce qu'on lit, il importe de tenir compte du contexte historique, culturel, ainsi des traditions et des genres littéraires qui sont à l'origine de ces textes. C'est ce que prennent soin de faire les biblistes et exégètes qui ont contribué à l'ouvrage Questions controversées .
Le directeur du recueil, Sébastien Doane, signe pour sa part un texte fort intéressant: « La Bible, parole de Dieu ou écrits humains ? ». Il ne faut pas penser, affirme le bibliste, que les auteurs des différents livres de la Bible auraient reçu passivement la dictée de Dieu, de telle sorte que leurs textes rapportent fidèlement la parole pure sortie directement de la bouche de Dieu. Non, les choses ne sont pas aussi simples, voire simplistes. (...)
Nous jugeons la Bible, nous, au pied de la lettre. Au premier degré, pour ainsi dire; alors que le sens, c'est-à-dire, la vérité est à saisir au second degré. La vérité factuelle domine la vérité du sens. Comme si on disait que, puisque les événements relatés dans le roman Les Misérables (de Victor Hugo) sont fictifs, l'intérêt devient à peu près nul. Pourtant, le roman de Hugo recèle une grande vérité touchant les rapports entre Dieu et l'homme.
Dans la Bible, se trouve la vérité de l'Être, concernant Celui qui suis et qui sera , nom de Dieu donné à Moïse (Exode 3 14). Oui, la Bible dit la vérité, pas forcément, cependant, au plan factuel, mais surtout sur le plan de l'être. Le roman de Hugo est vrai sur le plan de l'être, de la personne de Jean Valjean. C'est d'ailleurs pourquoi Jean l'évangéliste dit de Jésus : « Je suis le chemin, la vérité, la vie » (Jean 14 6).
Depuis que David Hume (1711-1776), philosophe des lumières écossaises, a lancé le haro sur la religion, beaucoup ne lisent plus la Bible, car, apparemment, son plancher factuel ferait défaut. Je me souviens, alors que j'étais jeune étudiant universitaire en philosophie, où nous étudiions l'Enquête sur l'entendement humain (1748). Je fus sidéré par le dernier paragraphe qui clôt l'essai où Hume condamne sans appel la littérature religieuse et théologique. Mes maîtres jubilaient alors que je restais perplexe. (...)
Plus tard, je réalisai qu'Hume lui-même devait logiquement jeter au feu son essai parce qu'il tombe sous le diktat de sa propre condamnation. Je compris alors qu'on ne saurait échapper au mystère de l'être. Non pas qu'il n'y ait rien à comprendre, que c'est peine perdue, etc., mais que l'être est inépuisable. On a aura jamais fait le tour, pour ainsi dire.
«Le mystère de l'être», écrit le philosophe Jean Guitton (1901-1999), est « un échange d'amour » (L'absurde et le mystère, 1984, p. 20). Oui, le sens de l'être demeure un mystère. Et c'est très bien ainsi, vu que le mystère de la relation amoureuse entre Dieu et l'homme est sans fond, inépuisable, intarissable. C'est ce que j'ai d'ailleurs toujours pensé au sujet de la Bible : une histoire d'amour sans fin.
Source : http://quebec.huffingtonpost.ca/jean-laberge/lire-la-bible-au-pied-de-la-lettre_b_13431442.html
Stan _________________ "Une pieuse réserve sur ce qui nous échappe vaut mieux qu'une âpre discussion sur ce dont on est incertain" (Adam de Perseigne)
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