Syrie: James Foley n'a pas voulu fuir en laissant un autre otage derrière lui

Syrie: James Foley n'a pas voulu fuir
en laissant un autre otage derrière lui

Publié le 16/03/2015

Deux ex-otages espagnols des djihadistes du groupe Etat islamique témoignent ce lundi dans la presse.
Ils racontent des conditions de détention effroyables et une tentative d'évasion avortée de James Foley.


Des témoignages glaçants. Deux ex-otages espagnols du groupe Etat islamique ont donné ce lundi de nouveaux détails sur la détention de quelque 20 prisonniers. Il s'agit du journaliste Javier Espinosa et du reporter Marc Marginedas, enlevés en septembre 2013 et libérés en mars 2014. Tous deux ont commencé dimanche à faire leur récit de ces détentions dans les quotidiens El Mundo et El Periodico de Catalunya respectivement.

"James Foley et le (Britannique John) Cantlie ont tenté (de fuir) à deux reprises", raconte Javier Espinosa ce lundi. "La première tentative a été un échec avant même de commencer. On les a surpris dans la cellule pendant qu'il tentaient de retirer leurs menottes".

Il "aurait pu tenter de fuir seul"

"La fois suivante, le journaliste américain a montré son énorme dimension humaine. Après avoir réussi à fuir de la pièce où ils étaient prisonniers, il a attendu Cantlie (dehors) accroché à une couverture. Le gardien a découvert le Britannique lorsqu'il était le long du mur", raconte Javier Espinosa. James Foley, détenu depuis novembre 2012 et qui avait notamment travaillé pour l'Agence France-Presse, "aurait pu tenter de fuir seul mais a préféré se rendre", a encore raconté Javier Espinosa. "Je ne pouvais pas le laisser seul", lui a-t-il dit.  

Le Britannique serait encore prisonnier de l'EI. Il est apparu dans plusieurs vidéos de propagande. Son compagnon américain, quant à lui, était l'un des souffre-douleurs préférés des preneurs d'otages. "Peut-être parce que le vidéaste américain affrontait les tortures avec un stoïcisme inédit", selon le journaliste espagnol. Mais il gardait une grande force de caractère et, plus tard, il avait encouragé le groupe de détenus à organiser des "conférences", pour échanger des connaissances. "Je leur ai parlé de la movida madrilène des années 1980".

Effroyables conditions de détention

Javier Espinosa et Marc Marginedas évoquent des conditions de détention atroces: absence d'hygiène personnelle, froid, privation de vivres et d'eau, menaces, simulacres d'exécution, coups... Dans ce "Guantanamo Islamiste" près d'Alep, la référence à la prison américaine pour islamistes radicaux à Cuba est omniprésente.

"Bienvenu à l'adorable hôtel d'Oussama, quel lieu merveilleux, mais tu ne pourras jamais partir, si tu essayes, tu périras", devaient chanter les otages, sur l'air d'Hôtel California, selon Marginedas.

Source :  http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/syrie-james-foley-n-a-pas-voulu-fuir-en-laissant-un-autre-otage-derriere-lui_1661772.html#rd1Qbi0pIOB03rw2.99