NE DIS PAS DE FAUX TEMOIGNAGES
8ème commandement
(Maria Valtorta, tome II, chapitre 97, pages 572 à 575)
Jésus parle. La paix à vous tous.
"Tu ne diras pas de faux témoignages " est-il dit.
Qu'est-ce qu'il y a de plus dégoûtant qu'un menteur ? Ne peut-on pas dire qu'il unit la cruauté à l'impureté ?
Oui, qu'on le peut. Le menteur, je parle de celui qui ment en matière grave, est cruel. Il tue la réputation avec sa langue.
Il n'est donc pas différent de l'assassin.
Je dis même : il est pire qu'un assassin.
Ce dernier ne tue que le corps.
Le menteur tue aussi le bon renom, le souvenir d'un homme.
Il est donc deux fois assassin.
C'est l'assassin impuni car il ne répand pas le sang, mais il blesse l'honneur à la fois de celui qu'il calomnie et de sa famille toute entière. Et je ne m'arrête même pas au cas de celui qui, en prêtant serment, envoie un autre à la mort. Sur celui-là sont déjà accumulés les charbons de la Géhenne. Mais je parle seulement de celui qui, par un mensonge, fait des insinuations et persuade d'autres personnes au détriment d'un innocent. Pourquoi le fait-il ? Ou par haine sans raison, ou bien par le désir d'avoir ce qu'un autre possède, ou bien par peur.
Par haine
Il est mené par la haine, celui-là seul qui est l'ami de Satan. Celui qui est bon ne hait jamais, pour aucun motif. Même si on le méprise, si on lui fait du tort, il pardonne. Il ne hait jamais. La haine, c'est le témoignage qu'une âme perdue donne à elle-même, et c'est le plus beau témoignage qui puisse être donné à l'innocent.
Car la haine, c'est la révolte du mal contre le bien.
On ne pardonne pas à celui qui est bon.
Par avidité
"Celui-ci a ce que je n'ai pas. Je veux l'avoir. Ce n'est qu'en le faisant mépriser que je puis avoir sa place. Et je le fais. Je mens ? Qu'importe ? Je vole ? Qu'importe ? Je puis arriver à ruiner toute une famille ? Qu'importe ?"
Parmi toutes les questions que le menteur rusé se pose,
il oublie, il veut oublier, une question, celle-ci :
"Et si on me démasquait ?"
Cette question, il ne se la pose pas parce que,
emporté par l'orgueil et l'avidité, c'est comme s'il avait les yeux fermés.
Il ne voit pas le danger. Il est encore comme un homme ivre. Il est enivré par le vin de Satan, et ne réfléchit pas que Dieu est plus fort que Satan et se charge de venger ceux que l'on calomnie.
Le menteur s'est donné au Mensonge et il se fie stupidement à sa protection.
Par peur
Bien souvent quelqu'un calomnie pour s'excuser lui-même. C'est la forme la plus commune du mensonge. On a fait le mal. On craint que notre action soit découverte et reconnue. Alors, usant et abusant de l'estime que l'on a encore près des autres, voilà qu'on dénature le fait et que ce qu'on a fait, on le met sur le compte d'un autre dont on craint seulement l'honnêteté.
On agit encore ainsi parce qu'un autre, parfois a été, sans le vouloir, témoin de l'une de nos mauvaises actions, et alors on veut se mettre à l'abri de son témoignage. On l'accuse pour le rendre odieux, afin que s'il parle, personne ne le croie.
Mais agissez bien ! Agissez bien !
Et vous n'aurez jamais besoin de mentir.
Ne réfléchissez-vous pas, quand vous mentez, au joug pesant que vous vous mettez sur les épaules ? Il est fait de l'assujettissement au démon, de la peur perpétuelle d'un démenti et de la nécessité de se rappeler le mensonge, avec les faits et les détails qui l'entouraient, même après des années, sans tomber dans une contradiction. Un travail de galérien. Et encore s'il servait au Ciel ! Mais il ne sert qu'à préparer une place dans l'enfer !
Soyez francs.
Comme elle est belle la bouche de l'homme qui ne connaît pas le mensonge !
Il sera pauvre ? Il sera fruste ? Il sera inconnu ? Il l'est même ?
Oui. Mais c'est toujours un roi parce qu'il est sincère.
Et la sincérité est quelque chose de royal plus que l'or et qu'un diadème, et il élève au-dessus des foules plus qu'un trône, et il a une cour de gens honnêtes plus nombreuse que celle d'un monarque.
Le voisinage de l'homme sincère procure la sécurité et le réconfort.
L'amitié d'un homme qui n'est pas sincère procure des ennuis et même son seul voisinage donne une impression de malaise. Celui qui ment réfléchit-il qu'il est toujours tenu en suspicion puisque le mensonge a vite fait de se manifester pour mille raisons ?
Comment pouvoir accepter désormais ce qu'il dit ? Même s'il dit la vérité, et qu'on ne demande pas mieux que de le croire, au fond, il restera toujours un doute : "Va-t-il encore mentir maintenant ?"
Vous allez dire :
"Mais où est en cela le faux témoignage ?"
Tout mensonge est un faux témoignage. Il n'y a pas que le faux témoignage légal.
Soyez simples comme est simple Dieu et un petit enfant.
Soyez véridiques à tous les moments de votre vie.
Vous voulez qu'on vous considère comme bons ? Soyez-le, en vérité. Même si un médisant voulait dire du mal de vous, il y aurait cent bons pour dire : "Non, ce n'est pas vrai. Il est bon. Ses œuvres parlent pour lui".
Dans un livre sapientiel il est dit : "L'homme inique s'avance avec la perversité sur les lèvres... en son cœur pervers, il prépare de mauvais desseins et en tout temps il sème la discorde...
Il y a six choses que le Seigneur hait, et la septième Il l'a en horreur :
les yeux altiers,
la langue menteuse,
les mains qui versent le sang innocent,
le cœur qui médite des desseins iniques,
les pieds empressés à courir au mal,
le faux témoin qui profère des mensonges
et celui qui sème la discorde parmi les frères...
La ruine s'approche du méchant pour les péchés de la langue...
Celui qui ment est un témoin frauduleux. Les lèvres véridiques ne changent jamais, mais celui qui use d'un langage frauduleux, son témoignage est changeant. Les paroles de celui qui murmure semblent simples, mais elles pénètrent dans les viscères. L'ennemi se reconnaît à sa façon de parler quand il couve la trahison. Quand il parle à voix basse, ne t'y fie pas car il porte en son cœur les sept méchancetés.
Sous des dehors engageants il cache sa haine, mais sa malice sera mise au jour... Celui qui creuse une fosse y tombera et la pierre tombera sur celui qui la fait rouler.
Vieux comme le monde est le péché de mensonge et la pensée du sage s'en tient à ce qu'il a décidé, de même que le jugement de Dieu à l'égard du menteur.
Je vous dis : ayez toujours un seul langage.
Que le "oui" soit toujours "oui" et le "non" toujours "non",
même en face des puissants et des tyrans.
Et vous en aurez un grand mérite pour le Ciel.
Je vous dis :
ayez la spontanéité de l'enfant qui va d'instinct vers celui dont il ressent la bonté,
sans chercher autre chose que la bonté, et qui dit ce que sa bonté elle-même lui fait penser sans calculer
s'il en dit de trop et s'il peut en avoir du blâme.
Allez en paix, et que la Vérité devienne votre amie.
Un petit garçon, Asraël, qui est toujours resté assis aux pieds de Jésus, la tête levée comme un petit oiseau qui écoute la voix de son père, a un mouvement tout de douceur : il frotte de son petit visage les genoux de Jésus. Jésus le caresse et descend parmi les gens. Il rapporte le petit à sa mère :
"Merci, femme de m'avoir donné ton enfant."
"Il t’a donné des ennuis..."
…Non, il m'a donné de l'amour.
C'est un petit du Seigneur et que le Seigneur soit toujours avec lui et avec toi.
Adieu.