Le vendredi de la 22e semaine du temps ordinaire
Commentaire du jour
Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Lettre apostolique « Mulieris dignitatem / La Dignité de la femme » § 25 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)
« Ton créateur est ton époux »
Si l'amour de Dieu envers l'homme, envers Israël, le peuple élu, est présenté par les prophètes comme l'amour de l'époux pour l'épouse, cette analogie exprime la qualité « sponsale » et le caractère divin et non humain de l'amour de Dieu : « Ton créateur est ton époux…; on l'appelle le Dieu de toute la terre » (Is 54,5). On doit dire la même chose de l'amour sponsal du Christ rédempteur : « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique » (Jn 3,16). Il s'agit donc de l'amour de Dieu exprimé dans la rédemption accomplie par le Christ...
Selon la lettre aux Éphésiens, l'épouse est l'Église, de même que pour les prophètes l'épouse était Israël : il s'agit donc d'un sujet collectif, et non d'une personne singulière. Ce sujet collectif est le Peuple de Dieu, c'est-à-dire une communauté composée de nombreuses personnes, hommes ou femmes. « Le Christ a aimé l'Église » (5,25), en tant que communauté, en tant que Peuple de Dieu et, en même temps, il a aimé chacune des personnes de cette Église… En effet, le Christ a racheté chaque homme et chaque femme, tous sans exception.
Dans la rédemption, c'est justement cet amour de Dieu qui s'exprime, et c'est là que s'accomplit dans l'histoire de l'humanité et du monde le caractère sponsal de cet amour. Le Christ est entré dans cette histoire et y demeure comme l'Époux qui « s'est livré lui-même » (v. 25). « Se livrer » signifie devenir un don désintéressé de la manière la plus entière et la plus radicale : « Il n'y a plus grand amour » (Jn 15,13). Selon cette conception, grâce à l'Église, tous les êtres humains — les hommes comme les femmes — sont appelés à être l'Épouse du Christ, Rédempteur du monde.