Pape François : Dieu ne réprimande pas, il pardonne

Pape François : Dieu ne réprimande pas,
il pardonne

À l’occasion des « 24 heures pour le Seigneur » des 28 et 29 mars,
le pape a mis une nouvelle fois l’accent sur la miséricorde du Père.


La confession, on le sait, tient particulièrement à cœur au pape François. Sans doute est-ce pourquoi le Saint Père est revenu à plusieurs reprises sur le sujet, à l’occasion de la « journée pour se laisser réconcilier avec le Seigneur » : 24 heures d’adoration et confessions non-stop qui ont eu lieu dans plusieurs églises de Rome, et dont le « coup d’envoi » a été donné à Saint-Pierre par le pape lui-même, le vendredi 28 mars à 17 heures (lire ici). Une initiative relayée dans le monde entier et dont on retiendra cette image forte : celle du successeur de Pierre à genoux, se confessant à un franciscain conventuel dans la basilique vaticane.

Aussi parlante soit-elle, cette image ne doit pas cependant laisser dans l’ombre les propos du Pape sur ce sacrement, qui ont émaillé ses interventions du 28 mars. Que ce soit le matin, à Sainte Marthe, à midi devant les participants au cours annuel sur le for interne, organisé par la Pénitencerie apostolique, ou en fin d’après midi, à Saint-Pierre, ces réflexions ou conseils, sur fond de formules souvent inédites, peuvent en effet aider prêtres et fidèles à avancer sur la voie de la miséricorde. En voici le « best of », traduit par Aleteia :

A sainte Marthe : Dieu ne se lasse pas de donner son pardon, qui met la joie dans le cœur de l’homme

Malgré tant d’apostasie, il nous attend toujours.

« Dieu est comme ça : il ne se lasse pas, il ne se lasse pas ! Cela fait des siècles qu’il fait ainsi, malgré tant d’apostasie, tant d’apostasie de la part de son Peuple ! Et il revient toujours, parce que notre Dieu est un Dieu qui attend. Adam est sorti du paradis  terrestre avec un châtiment mais aussi une promesse. Et le Seigneur est fidèle à sa promesse parce qu’il ne peut se renier. C’est ainsi qu’il nous a tous toujours attendu, tout au long de l’histoire. Il est le Dieu qui nous attend, toujours ».

Essaie, et tu me raconteras !

« Mais, Père, j’ai fait tant de péchés, il ne doit pas être content ! Mais essaie ! Si tu veux connaître la tendresse de ce Père, va chez Lui et essaie et ensuite, tu me raconteras ! Dieu qui attend et aussi Dieu qui pardonne. C’est le Dieu de la Miséricorde : il ne se lasse pas de pardonner. C’est nous qui nous lassons de lui demander son pardon. Soixante dix sept fois sept : allons-y avec le pardon ! Et sur le plan comptable, le bilan est négatif. Sur le plan des choses, Il perd toujours, mais en amour, il gagne ! »

Tu auras la beauté de l’olivier et le parfum du Liban

« Tu fleuriras comme le lys, je te ferai fête, tes racines se propageront et tu auras la beauté de l’olivier et le parfum du Liban : c’est la promesse [du Seigneur]. La vie de chaque personne, de chaque homme, de chaque femme, qui a le courage de s’approcher [ainsi] du Seigneur trouvera la joie de la fête de Dieu ».

Aux participants au cours sur le for interne : Soignez tout particulièrement cet aspect de votre ministère sacerdotal

Accueillez les pénitents avec les « entrailles de miséricorde » du Seigneur !

« Vous êtes appelés à être « hommes de l’Esprit Saint », témoins et annonciateurs joyeux et fort de la résurrection du Seigneur. Ce témoignage doit se lire sur le visage, s’entendre dans la voix du prêtre qui administre avec foi et « onction » le sacrement de la réconciliation. [Qu’] il accueille les pénitents, non pas comme un juge ni un simple ami, mais avec la charité de Dieu, avec l’amour d’un père qui voit rentrer son enfant et qui va à son encontre, l’amour du pasteur qui a retrouvé la brebis perdue. Le cœur du prêtre est un cœur qui sait s’émouvoir, pas par sentimentalisme ou simple émotivité, mais avec les « entrailles de miséricorde » du Seigneur ! (…) Comme médecin, le confesseur est appelé à guérir, et comme juge à absoudre ».

N’oublions pas que les fidèles ont du mal à s’approcher de ce sacrement

« Un prêtre qui ne soigne pas cet aspect de  son ministère, tant en quantité (de temps consacré) qu’en qualité (spirituelle), est comme un berger qui ne prend pas soin des brebis qui se dont égarées ; comme un père qui oublie son fils perdu et cesse de l’attendre. Mais n’oublions pas cela : la miséricorde est le cœur de l’Evangile ! (…) N’oublions pas que les fidèles ont souvent du mal à s’approcher de ce sacrement, soit pour des raisons pratiques, soit parce qu’il est difficile de confesser ses péchés à un autre homme. Il est donc nécessaire de travailler beaucoup sur nous même, sur notre humanité, pour ne pas être un obstacle mais au contraire toujours favoriser l’accès à la miséricorde et au pardon. Il arrive si souvent qu’une personne dise : « Cela fait des années que je ne me suis pas confessée (…) parce qu’un jour, un prêtre m’a dit telle chose… » Et l’imprudence, le manque d’amour pastoral ressort de ce que la personne raconte ensuite. Une mauvaise expérience peut éloigner de la confession. Quand il y a cette attitude de Père, qui vient de la bonté de Dieu, cela n’arrive jamais ».

Que les fidèles sachent quand ils peuvent trouver un prêtre disponible

« Il est très important que dans chaque diocèse, dans chaque communauté paroissiale, on soigne tout particulièrement la célébration du sacrement du pardon et du salut. Il est bon que dans chaque paroisse les fidèles sachent quand ils peuvent trouver des prêtres disponibles : quand la fidélité est là, les fruits se voient. Cela vaut particulièrement pour les églises confiées à des communautés religieuses, qui peuvent assurer la présence permanente de confesseurs ».

A Saint pierre : Revêtez l’homme nouveau et faites vous missionnaires de la réconciliation avec Dieu.

Tous pécheurs

« Qui d’entre nous peut prétendre qu’il n’est pas pécheur ? Personne. Nous le sommes tous (…) Dire toujours la vérité et éviter le mensonge, ne pas voler mais plutôt partager ce qu’on possède avec les autres, spécialement ceux qui sont dans le besoin, ne pas céder à la colère, à la rancune et à la vengeance, mais être doux, magnanime et prêt au pardon.  Ne pas tomber dans la médisance qui ruine la bonne réputation d’une personne, mais regarder avant tout le côté positif de chacun. Il s’agit de se revêtir de l’homme nouveau, avec ces attitudes nouvelles ».

L’amour ne peut pas supporter de rester enfermé

« Le Père ne se lasse pas non plus d’aimer l’autre fils qui, bien qu’étant toujours resté à la maison, n’a pas encore bénéficié de sa miséricorde, de sa compassion (…) Non seulement Dieu est à l’origine de l’amour, mais en Jésus Christ, il nous appelle à imiter sa façon d’aimer : « Comme je vous ai aimé, aimez-vous les uns les autres » (Jn, 13 – 34). Dans la mesure où les chrétiens vivent cet amour, ils deviennent des disciples crédibles du Christ dans le monde. L’amour ne peut pas supporter de rester enfermé en lui-même. De par sa nature même, il est ouvert, il se répand, il est fécond et engendre toujours encore l’amour ».

Même si tu as beaucoup péché, au lieu de te réprimander, il fait la fête !

« Que beaucoup d’entre vous, à l’issue de cette célébration, se fassent missionnaires pour proposer à d’autres l’expérience de la réconciliation avec Dieu (…) A ceux que vous rencontrerez, vous pourrez communiquer la joie de recevoir le pardon du Père et de retrouver la pleine amitié avec Lui. Et vous leur direz que notre Père nous attend, il nous pardonne et en plus il fait la fête. Si tu vas à Lui avec toute ta vie, même si tu as beaucoup péché, au lieu de te réprimander, il fait la fête : il est comme cela, notre Père ! »

Source : http://www.aleteia.org/fr/religion/article/pape-francois-dieu-ne-reprimande-pas-il-pardonne-5772484263542784?fb_action_ids=789950781016271&fb_action_types=og.likes&fb_ref=s%3DshowShareBarUI%3Ap%3Dfacebook-like