L'obéissance dans l'Eglise est fondamentale », par le Père Louis Bouyer

« L'obéissance dans l'Eglise est fondamentale », par le Père Louis Bouyer




« [...] L'obéissance dans l'Eglise est certainement fondamentale, mais cette obéissance doit être éclairée : c'est une obéissance filiale, une obéissance de la foi. L'obéissance [des fidèles] aux évêques, au Pape, au concile ne doit pas être passive mais véritablement illuminée par la foi, et le premier devoir de toute la hiérarchie est de la leur communiquer et de l'entretenir. Lorsqu'il y a des défaillances individuelles ou même collectives de la part de ceux qui dans l'Eglise sont responsables avant tout de la foi, ce n'est pas du tout une infidélité de la part des fidèles mais au contraire une marque de fidélité de critiquer et de ne pas accepter ce qu'enseigne tel prêtre ou même tel évêque ou un groupe d'évêques, lorsqu'il est clair que cela est en contradiction avec ce que le Pape, les conciles, et toute la tradition des évêques jusqu'à nous ont enseigné. L'obéissance des fidèles doit donc toujours être une obéissance éclairée et une obéissance [...] qui s'adresse, à travers les hommes, au Christ seul. Et lorsque des hommes qui représentent le Christ se mettent visiblement en conflit avec Lui, avec toute la tradition de l'Eglise et avec ceux qui en sont les représentants les plus assurés aujourd'hui même, il n'y a pas à hésiter à leur respecter, à leur résister respectueusement d'abord, et s'ils ne comprennent pas ou n'acceptent pas ces critiques, à leur résister fermement et en face [...] .



P. Louis BOUYER, Le métier de théologien, Paris, 1979, pp. 141-142

L.Bouyer a écrit:

L'obéissance dans l'Eglise est certainement fondamentale, mais cette obéissance doit être éclairée : c'est une obéissance filiale, une obéissance de la foi.

A première vue, ce théologien connu et reconnu est en train (en 1979) de prêcher une sorte de "désobéissance civique" dont le croyant-non-pratiquant (?) moyen, comme l'adversaire plus acharné de la calotte ou de Vatican II, pourraient s'inspirer pour faire son marché dans les positions de l'Eglise, comme autant de propositions auxquelles chacun serait libre d'adhérer...

C'est, hélas, le cas d'une large majorité de brebis égarées qui se disent d'accord (et surtout pas d'accord) avec ceci ou cela dans les propos du Pape, et qui sont passées d'une obéissance aveugle à une désobéissance sourde.

Or, d'après ce que j'ai compris, ce n'est pas de cela dont il s'agit, mais d'une obéissance en même temps instinctive et raisonnée, littéralement filiale, qui nous conduit à nous soumettre librement à la parole écoutée, parce que sa vérité est garantie par Dieu, la Vérité même, nous dit le Catéchisme (Art 1-144). Parole de vérité dans le domaine de la foi, précisément, face à laquelle il convient que notre obéissance soit éclairée, non par la raison mais par l'Esprit-Saint.

Une obéissance de la foi, donc, que Marie réalisa de la façon de la plus pure, parce que jusqu'à la croix elle "a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur." (Lc 1,45) et qu'illustrent tant de saints.

Guy de Fontgalland a écrit:

Le plus beau mot à dire à Jésus, c'est 'Oui'.

Citation :

Et lorsque des hommes qui représentent le Christ se mettent visiblement en conflit avec Lui, avec toute la tradition de l'Eglise et avec ceux qui en sont les représentants les plus assurés aujourd'hui même, il n'y a pas à hésiter à leur respecter, à leur résister respectueusement d'abord, et s'ils ne comprennent pas ou n'acceptent pas ces critiques, à leur résister fermement et en face [...] .

Ce qui revient a dire que nous devons obéissance a la Parole de Dieu et a tous ceux qui le suivent....

Nul ne peut changer la parole de Dieu ...