Lily-Anne membre
Date d'inscription : 01/09/2010 Localisation : France - Provence
| Sujet: Face aux menaces du pouvoir ukrainien, la fermeté de l’Église gréco-catholique Ven Jan 17 2014, 06:26 | |
| Les prêtres gréco-catholiques soutiennent activement les manifestants antigouvernementaux installés au centre de Kiev. Après avoir menacé de « mettre fin aux activités » de l’Église gréco-catholique, le gouvernement ukrainien a fait marche arrière.Il y a eu les pressions contre des leaders politiques, des médias, des fonctionnaires, des étudiants, des professeurs d’université. Il y a eu le matraquage de manifestants et le passage à tabac non élucidé d’un journaliste. Les autorités ukrainiennes ont désormais dans le collimateur les hommes en soutane. En cherchant à éteindre le mouvement de contestation proeuropéen né le 21 novembre, le gouvernement n’a pas hésité à menacer l’Église gréco-catholique, de rite byzantin mais qui reconnaît l’autorité de Rome.Les prêtres gréco-catholiques sont accusés de « violer la loi » en célébrant des services religieux en dehors des lieux de culte. « La violation de cette loi peut donner lieu à des poursuites judiciaires afin de mettre fin aux activités » des organisations religieuses concernées, a averti le ministère de la culture dans une lettre signée par le premier vice-ministre Timofiy Kokhan à l’adresse de l’archevêque majeur de Kiev et de Galicie, Mgr Sviatoslav Shevchuk. En réalité, les autorités dénoncent la mobilisation de prêtres auprès des manifestants proeuropéens qui campent depuis bientôt deux mois sur la place Maïdan, au cœur de Kiev.SOUTIEN SPIRITUELLes prêtres de l’Église gréco-catholique, réputée proche de l’Occident, offrent un soutien spirituel aux gardes sur les barricades. Ils organisent des baptêmes. Ils célèbrent chaque jour des messes sous deux tentes transformées en Églises.Aux côtés de prêtres orthodoxes, de pasteurs et d’imams, ils se relaient sur la grande tribune lors de cérémonies œcuméniques organisées dans le froid, le vent, la neige. Ils se veulent ainsi « proches du peuple et des fidèles » au moment où ceux-ci demandent un accompagnement spirituel.Face à l’avertissement des autorités, les hommes en noir ont vivement réagi. « Pour la première fois depuis l’indépendance de l’Ukraine (NDLR : 1 991), on nous a mis en garde, de facto menacés de priver notre Église de son statut légal, a déclaré lors d’une conférence de presse,Mgr Sviatoslav Shevchuk. Nous pensions que l’époque où les prêtres étaient persécutés était révolue ». Interdite par Staline en 1946, l’Église gréco-catholique avait dû fusionner de force avec l’Église orthodoxe, déclenchant une féroce persécution contre ses fidèles, ses prêtres et ses évêques.ÉGLISE RÉSISTANTEDe ses années de plomb, elle s’est forgée une culture de la résistance aux régimes despotiques. « C’est une Église qui a passé 60 ans dans les catacombes, rappelle Antoine Arjakovsky, historien au Collège des Bernardins. Elle aide aujourd’hui les étudiants à transformer la contestation des étudiants sur la place Maïdan en mouvement structuré. Son action ressemble à celle de l’Église catholique latine auprès de Solidarnosc, en Pologne, au cours des années 1980. » Un parallèle historique qui n’a pas échappé à certains membres du régime formés à l’école soviétique.Devant la vive réaction de Mgr Sviatoslav Shevchuk et de Mgr Jan Sobil, évêque auxiliaire latin de Kharkov, les autorités ont fait marche arrière. Le ministre de la Culture Leonid Novokhatko s’est défendu d’avoir menacé la liberté religieuse avant de déclarer : « La fermeture de n’importe quelle Église d’Ukraine dans notre monde actuel serait complètement absurde ». Accusé d’être à l’origine de la lettre de menace, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a finalement estimé qu’il fallait « aménager la législation pour que les croyants puissent prier là où ils veulent ».–––––––––––Un tribunal interdit les manifestations à KievUn tribunal ukrainien a interdit de manifester dans le centre de Kiev, entre le 6 janvier et le 8 mars. Selon le texte, tout « événement à l’aide de haut-parleurs, d’affiches », ainsi que la mise en place « de scènes, de tentes ou de rideaux », sera considéré comme illégal. « C’est une manière de préparer la répression des militants pacifiques » , craint le parti d’opposition dirigé par l’ancien champion de boxe Vitaly Klitschko. La place Maïdan, dans le centre de Kiev, est occupée depuis le 21 novembrepar des manifestants antigouvernementaux.OLIVIER TALLÈS ET NICOLAS SENÈZEhttp://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Face-aux-menaces-du-pouvoir-ukrainien-la-fermete-de-l-Eglise-greco-catholique-2014-01-17-1091709
_________________ | |
|