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VERS LA NOUVELLE JÉRUSALEM
Forum Catholique sous la protection de Saint-Michel
« Un chrétien ne peut jamais être triste » : ce sont les mots du pape François lors de son homélie des Rameaux. A l’approche de Noël, nous sommes aussi dans la joie de la venue du Sauveur, Dieu qui s’est fait petit enfant. Cette joie profonde qui doit habiter les chrétiens, le frère Alessandro nous la communique de la plus belle des manières : par la musique. A l’occasion de la sortie de son album « Chanter la joie » nous sommes allés le rencontrer.
Nous retrouvons Frère Alessandro dans le couvent des Franciscains à Paris. Le couvent, un magnifique bâtiment en brique rouge des années 30, se trouve juste en face de l’ancien musée Lénine (fermé en 2007) dans le sud de Paris.
L’intérieur est très sobre et même un peu sombre, aspect largement compensé par le large sourire de Fr. Alessandro lorsque je le rejoins. Malgré les nombreuses sollicitations et interviews, il m’accueille avec une joie non feinte et incarne à merveille ce que le pape François dit des jeunes : « Vous apportez la joie de la Foi ». Avec son visage souriant, on l’imaginerait très bien sur papier glacé dans une pub. Sauf qu’il a choisi de consacrer sa vie à Dieu. Loin de le contraindre aux murs d’un couvent, cette consécration lui fait faire le tour du monde. Frère Alessandro revient d’ailleurs de Londres pour aller en Italie, avant un tour aux États-Unis.
Sa vocation lui a révélé sa voix
Tout naturellement, je commence par m’intéresser à sa vocation, ou plutôt sa double vocation. Celle pour la musique naît tôt : dès 14 ans, il intègre une école de musique en plus du conservatoire. Le chant arrive un peu par hasard, une enseignante lui demande un jour de rejoindre la chorale car il lui faut du monde pour remplir sa classe. Cependant, comme il le dit lui-même: « j’avais une toute petite voix ».
Sa vocation religieuse, elle, est arrivée plus tard. Sa famille l’envoie au catéchisme mais ne pratique pas. Les réponses à un besoin de vérité, il les cherche dans la philosophie. L’étude de Hegel l’enferme petit à petit dans un sentiment de solitude: « si tout est le fruit de la pensée, on se retrouve finalement tout seul ». Triste, il se retrouve un jour à demander un signe à Dieu. Il ressent alors une grande paix, une présence qui vient l’habiter. Il commence à croire en cette personne. « Dieu n’est pas seulement le fruit de ma pensée, mais une personne ».
L’envie de tout donner au Christ commence alors à se faire sentir. Un film sur Saint François d’Assise l’interpelle, il voit de nombreuses similitudes entre son parcours et celui du Saint. Il faudra trois ans de discernement, parfois difficiles, pour qu’il se décide à aller voir les Franciscains. Mais avant de devenir postulant, on lui demande de passer un diplôme. Problème : pour avoir le temps de discerner, il a arrêté son instrument de musique.
Il lui reste le chant qu’il continuait un peu, mais ses professeurs ne lui ont pas permis de passer l’examen car son niveau était trop faible. Il se lance quand même, et après un travail acharné, il passe son examen. Mention très bien ! Ce travail révèle une voix.
Il peut ainsi devenir postulant: C’est son irrésistible désir de réaliser sa vocation qui a permis à Alessandro de découvrir sa voix. Il n’a pas révélé sa voix à la vocation, c’est sa vocation qui lui a révélé sa voix. Un jour, alors qu’il chantait l’office, quelqu’un repère cette voix. On l’incite à être auditionné, puis Universal Music lui propose de signer un contrat !
« Chanter c’est prier deux fois »
Son apostolat est tout trouvé: c’est par le chant et le Beau qu’il va aller annoncer le Christ. Son talent, il ne le cherche pas pour lui-même. Ce qui est premier, c’est le Christ. Comment peut-il ainsi concilier sa vocation franciscaine et sa vie de musicien rythmée par les concerts et les interviews ?
Loin d’être une vie communautaire recluse, les Franciscains sont appelés à partir deux par deux, à l’image des disciples que le Christ envoie (Lc. 10,1-12). Et effectivement lors de notre entretien, ils étaient deux frères. Tout n’est pas rose, il nous l’avoue ; Frère Alessandro n’a pas recherché cette mission particulière, il ne fait que mettre en œuvre les dons qu’il a reçus. Cette mission est même parfois une croix. Pour la porter, la vie de prière tient une place importante. D’abord la prière silencieuse : Frère Alessandro aime à prier dans le silence, la solitude et la nuit. Il y a également la prière vivante comme Saint François : toute chose, même la plus insignifiante, est une occasion de louer Dieu pour la beauté de sa Création et pour ce qu’Il nous donne.
Le Beau, un (beau) sujet de réflexion pour Frère Alessandro. Pour lui, le Beau nous dit quelque chose de Dieu, le Beau est le signe d’une présence, il permet de créer un lien avec Dieu. On peut rencontrer Dieu par l’art ! Son apostolat prend alors tout son sens. En revanche, le Beau ne doit pas être recherché pour lui-même. Si on s’arrête à l’apparence, on ne voit que la projection du Beau, on passe à côté de son essence, de son cœur. Dans l’étude philosophique de la musique de saint Augustin, on retrouve ce principe, qui est récurrent dans toute son œuvre, à savoir quece n’est pas les choses qui sont mauvaises en soi, mais l’usage qu’on en fait. Il faut donc faire usage de ces mouvements sensibles que provoque la musique. Il faut qu’ils servent à tourner l’âme vers Dieu, c’est à dire vers quelque chose qui leur est supérieur (De musica VI) : le vrai musicien est celui qui accorde son âme vers Dieu. « Chanter, c’est prier deux fois » disait saint Augustin.