Brésil : le pape François attendu comme le messie

Date d'inscription : 30/08/2010 Localisation : Québec, Canada

Brésil : le pape François attendu
comme le messie

Il me semble que le vidéoclip ci-dessous exprime bien les défis que l'Église
catholique doit relever devant les Églises évangéliques qui servent
aux plus pauvres une religiosité qui me paraît être à une sorte de «fast-food»
qui ne contient pas tous les nutriments nécessaires à une bonne santé spirituelle.

La présence du Pape François, aux JMJ de Rio, parviendra-t-elle
à renverser cette désaffection de plusieurs brésiliens envers
l'Église catholique depuis une vingtaine d'années ? j'ai bonne espérance
que oui parce que l'Église brésilienne me parait avoir certains atouts
que le Pape François ne manquera sans doute pas de mettre en valeur
durant son voyage; je pense ici au fait que le pape François est
un évêque qui est en sympathie avec le mouvement du Renouveau charismatique,
une force spirituelle capable de mobiliser des millions de brésiliens;
comme cela est déjà arrivé par l'intermédiaire de ces prêtres charismatiques
et méga-vedettes locales que sont Marcelo Rossi et Réginaldo Manzotti,
qui ont réussi à mobiliser jusqu'à 1.2 million de personnes, des catholiques
qui ne craignent pas d'exprimer leur foi de manière très démonstrative;
le vidéoclip ci-dessous peut en témoigner; cela se passait, il y a
quelques années, sur une plage de Fortaleza, au nord du Brésil :

Mais c'est encore le Père Marcelo Rossi qui reste la méga-vedette
la plus attractive auprès des brésiliens; lui qui attire chaque semaine
des dizaines de milliers de personnes aux messes qu'il célèbre
dans la plus grande église du Brésil; cette église qu'il a faite construire
et qu'il a inaugurée il y a quelques mois.

Citation :: Le Père Rossi a été très important pour le mouvement du Renouveau charismatique catholique dans l'Église catholique au Brésil (le plus grand nombre de fidèles dans le monde), qui a perdu dans les dernières décennies, un nombre important d'adhérents aux protestants évangéliques. En adoptant certaines des caractéristiques de ces églises charismatiques, le père Rossi et ses acolytes ont pu reconquérir ou au moins conserver une partie de ses frères. Les catholiques traditionalistes au Brésil, cependant, n'approuvent pas toujours ces changements ; le Cardinal Odilo Scherer, archevêque de São Paulo et donc supérieur direct de Rossi, a déclaré, en référence à Rossi, que les "prêtres ne sont pas forains... La messe ne doit pas se transformer en un spectacle". [1]

Au cours de la visite du Pape Benoît XVI au Brésil en 2007, Rossi a été tenu loin du pape, une expérience qu'il décrit comme humiliante.

(Traduction automatique)

Source : http://www.microsofttranslator.com/bv.aspx?ref=SERP&br=ro&mkt=fr-CA&dl=fr&lp=EN_FR&a=http%3a%2f%2fen.wikipedia.org%2fwiki%2fMarcelo_Rossi

Stan

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"Une pieuse réserve sur ce qui nous échappe vaut mieux qu'une âpre discussion sur ce dont on est incertain" (Adam de Perseigne)

Date d'inscription : 30/08/2010 Localisation : Québec, Canada

L'Église catholique a-t-elle plus besoin de «missions» (par charité)
ou bien de «démissions» (par humilité)?

Il m'est facile d'imaginer que des chrétiens sincères désapprouveront certainement le style "vedette" des Pères Réginaldo Manzotti et Marcelo Rossi, dans leurs ministères pastorales au Brésil; et sans doute les commentaires, à ce sujet, iront-ils dans le sens de ce qu'a affirmé le cardinal Odilo Scherer : « la messe n'est pas un spectacle de fête foraine. » avec le sous-entendu respectable: « C'est bien Jésus-Christ que nous devons présenter au monde et non pas nos personnes.»

Oui, je comprends le bon sens chrétien des arguments qui désapprouvent le vedettariat actuel des Père Manzotti et Rossi; mais il y a ici un paradoxe et une injustice qui me font problèmes : il me semble que beaucoup trop d'autorités de l'Église mettent les chrétiens dans un cruel dilemme en leur demandant d'abord d'avoir la charité de s'engager au service de leur Dieu; puis en un second temps (quand ce n'est pas en même temps), il leur est demandé, au nom de l'humilité, de s'effacer, voire de disparaitre et de se faire invisible, pour laisser toute la place au Christ!

Alors? comment faire pour s'engager concrètement au service de Dieu tout faisant en sorte de disparaitre, au nom de l'humilité, afin de laisser toute la place à Jésus-Christ?

Le vidéoclip ci-dessous m'apparait intéressant en ce qu'il nous montre bien (et nous fait prendre au moins conscience) que le Père Manzotti (ce prêtre qui est recouvert ici d'une chape liturgique traditionnelle, lui qui est aussi une méga-vedette au Brésil) est avant tout un homme qui prie son Dieu en faisant son signe de croix et en joignant ses mains dans une attitude de prière, avant d'entrer sur la scène devant laquelle une foule de 1.2 millions de chrétiens l'acclamera fébrilement :

Mais pourquoi le Père Manzotti accepte-t-il ainsi d'être d'abord
acclamé par les foules, si ce n'est pas finalement pour amener
ces foules à Jésus-Christ, comme nous le montre bien
le vidéoclip suivant?

Stan

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"Une pieuse réserve sur ce qui nous échappe vaut mieux qu'une âpre discussion sur ce dont on est incertain" (Adam de Perseigne)

Date d'inscription : 30/08/2010 Localisation : Québec, Canada

Le Padre Marcelo Rossi,
tel que perçu par Télé-France 3

Le portrait que la Chaîne TV France 3, fait du Père Marcello Rossi,
dans le vidéoclip ci-dessous, m'apparait injustement réducteur
et "comme une mauvaise caricature" en ce qu'on nous en dit:
Le vedettariat du Père serait surtout «une affaire de show-business»
qui ferait passer la personne du Père Rossi avant le Christ, si j'ai bien compris
les méprisants sous-entendus de show-business, du reportage de France3?

Pour ma part, la réflexion du conseiller en marketing, que nous entendons
dans ce vidéoclip, m'apparait des plus judicieuses et des plus réalistes.
N'est-il pas vrai que trop de prêtres font malheureusement des homélies
qui ont le défaut d'être appréciées surtout par des théologiens et par
des intellos on ne peut plus cartésiens, plutôt que par des bonnes mères
de familles qui sont aux prises avec les problèmes bien concrets
de leur vie de famille ?

Si certains cathos (de notre froid hémisphère nord) ont tendance
à se scandaliser facilement de ce que le Père Rossi envoie des pleines
chaudières d'eau bénite sur les foules, je vous confesse que,personnellement,
ça ne me dérangerait pas de me faire arroser ainsi (j'en sourirais!);
je ne suis que trop heureux de constater que des prêtres brésiliens
ont enfin compris qu'il n'y a pas que les intelligences (les idées et les concepts)
à évangéliser, mais aussi nos sensibilités, nos affects et notre émotivité...

«Seigneur, fais de moi un instrument de Ta Paix!»

(C'est la célèbre prière de Saint François d'Assise,
que chante le Père Rossi, dans le vidéoclip ci-dessous; et, ma foi,
je vous avoue que j'aime bien ce chant; et tant pis pour ceux
qui n'y verront que du show business.)

J'espère que le pape François aura le culot d'inviter à ses côtés,
durant le JMJ de Rio, tous ces prêtres charismatiques (Marcello Rossi,
Réginaldo Manzotti et Fabio de Melo) qui font un travail admirable
d'évangélisation au Brésil.

Stan

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Je demeure critique devant la "description tendancieuse" (à ce qu'il me semble)
que le magasine "Le Figaro" fait de la personnalité du Père,Marcelo Rossi,
et du Renouveau charismatique au Brésil, dans l'article ci-dessous,
alors que la religion catholique ne voit plus beaucoup
de pratiquants catholiques en France et au Québec...;
cela avec les méthodes pastorales traditionnelles...
qui évangélisent avant tout les intellects, en négligeant les sensibilités
et les affects qui font pourtant partie intégrante de ce qui
fait notre vie humaine.

Sans doute les clergés français et québécois auraient-ils avantage
à consulter les prêtres charismatiques du Brésil pour se rendre compte
que la spiritualité du Renouveau charismatique n'est pas qu'affaire
d'émotions à fleur de peau, mais qu'elle est porteuse aussi d'une grâce qui peut
conduire les cathos à une vie chrétienne authentique et à une foi
qui a de la profondeur.

Stan

Citation :: Le Père Marcelo Rossi,
icône du Renouveau charismatique catholique
au Brésil

REPORTAGE - Surgi au Brésil dans les années 1970, le Renouveau charismatique catholique s'inspire des techniques des évangéliques, faisant de la musique et de l'émotion les principaux vecteurs de l'évangélisation. À Sao Paulo, le Père Marcelo attire les foules. À Sao Paulo,

Il était 14 heures quand Marcia Carasco et sa voisine Raimunda da Silva ont quitté leur banlieue de Sao Caetano pour se diriger vers la zone sud de Sao Paulo, où se dresse le Sanctuaire de la Mère de Dieu du Père Marcelo Rossi. «Ce n'est pas à côté, presque trois heures de route, mais nous voulons arriver parmi les premières!», explique Marcia, en courant au premier rang. Inauguré en novembre dernier, avant même la fin des travaux, le temple est conçu pour accueillir jusqu'à 100.000 fidèles, une partie assistant à l'office à l'extérieur de l'édifice, grâce à des écrans géants.

La cinquantaine passée, les deux mères de familles dédaignent les chaises en plastiques qui se remplissent au fur et à mesure. C'est debout qu'elles assisteront à la messe, pour mieux voir le prêtre qui apparaîtra à 20 heures sur une véritable scène, à près de six mètres de hauteur. «Je dois beaucoup à Dieu d'avoir mis sur mon chemin le Père Marcelo, il a été présent à tous les moments difficiles de ma vie, même la mort de mon mari, je n'ai pu la surmonter qu'en écoutant sa parole» assure Raimunda, un chapelet à la main.

L'Eglise résonne des bavardages des quelques 20.000 personnes réunies en ce début de soirée quand, tout d'un coup, une voix enjouée lance: «Il fait froid non? Alors profitez-en, prenez votre voisin dans les bras!». La foule s'exécute, pendant que le prêtre, tout de blanc vêtu, se tourne vers ses musiciens. Guitares électriques et batterie entrent en scène et, en quelques secondes, tous ont les bras au ciel, et chantent à tue-tête: «Rien ne pourra me renverser, car ma force, c'est Jésus!».

Champion des ventes

Sportif, bel homme, le Père Marcelo Rossi est devenu, à 45 ans, la principale icône de la Rénovation charismatique catholique. Surgi au Brésil dans les années 1970, le mouvement fait de la musique et de l'émotion les principaux vecteurs de l'évangélisation. «Ils reprennent les techniques des évangéliques: de la musique et des messes marquées par des mots simples et des rites presque magiques», résume Cesar Romero Jacob, professeur de sciences politique à l'Université Pontificale de Rio de Janeiro.

Pendant une heure vingt, le Père Marcelo célèbrera un office qui suit en apparence toutes les étapes traditionnelles. Mais les prières et l'homélie sont réduites à quelques minutes, coincées entre des chansons à la gloire de Jésus, sur des rythmes de rock, slow, pop ou gospel. Les fidèles connaissent les paroles par cœur. Ils ont d'ailleurs pu s'assurer, dans le magasin à l'entrée du temple, qu'ils avaient bien tous les disques de celui qui est devenu champion des ventes. «Il y a les musiques, mais aussi des porte-clefs, des bougies, des bouteilles d'eau et puis, surtout, son dernier livre Kairos, Il est très facile à lire alors il se vend comme des petites pains, grâce à Dieu», s'enthousiasme Deborah Alice, une vendeuse de 25 ans, volontaire comme les 300 autres organisateurs de la messe. Le précédent ouvrage de Marcelo Rossi, Agape, s'est vendu à 8,5 millions d'exemplaires, et sa maison d'édition compte bien battre le record.

«Vous savez, le Père Marcelo a ramené vers l'Eglise beaucoup de fidèles qui s'en étaient éloignés, rien que dans ma paroisse, je peux vous en citer plusieurs», insiste Raimunda da Silva. Elle rappelle que même ceux qui ne peuvent pas venir ont la possibilité de suivre en direct à la télévision, internet et la radio, les messes qu'il célèbre les jeudi, samedi et dimanche. D'autres commencent leur journée en lisant ses messages postés sur facebook, où le Père Marcelo se targue d'avoir 622.000 amis. «Il faut travailler avec tous les médias, le futur, ce sera le portable», confie-t-il.

Une personnalité politique de premier plan

Outre les pères Fabio de Melo et Reginaldo Manzotti, également disques d'or, ce succès a suscité bien d'autres vocations, y compris de femmes. Le clip Tentation de la Sœur Patricia Kelly a fait sensation sur internet. Critiqué par une partie de l'Eglise, qui supporte mal l'autonomie dont il jouit et le style de ses messes, le Père Marcelo est devenu une personnalité politique de premier plan. A la veille des élections, les candidats les plus conservateurs cherchent à tout prix à se faire photographier à ses côtés, et se disputent la possibilité d'assister à la messe sur la scène, sur le banc réservé aux «autorités».

Il y a trois mois, il s'est clairement opposé aux déclarations de la Conférence Nationale des évêques du Brésil, qui, suite aux propos du Pape François en faveur des plus pauvres, s'est prononcée en faveur de la revitalisation des Communautés écclésiales de base (CEB) et de leur travail social. «Le danger, c'est de tomber dans la politique, et d'oublier la prière», déclare Marcelo Rossi, rappelant que les CEB ont fait partie des membres fondateurs du Parti des Travailleurs, avec Luiz Inacio Lula da Silva à sa tête au début des années 1980. «Comme si lui ne faisait pas de politique avec ces déclarations», ironise le Père Marcio Couto, prieur du couvent des étudiants dominicains à Sao Paulo. «Pour les charismatiques, l'action sociale de l'Église doit se cantonner à la charité. Cette religion qui ne touche pas au statut quo, qui ne cherche pas à transformer la société, est très bien vue par la classe dominante et par les politiques traditionnels», poursuit-il.

Dans le sanctuaire de la Mère de Dieu, la messe arrive à son terme. Plus de 150 volontaires s'éparpillent pour une gigantesque distribution d'hosties, et pour faire la quête afin de financer la fin des travaux. Quand le père Marcelo demande à la foule de lever au ciel les objets destinés à la bénédiction, les fidèles brandissent les clefs de leur maison ou de la voiture, la photo d'un mari, ou les contrats de travail des enfants, pour les protéger du chômage. Tous ont quitté leur chaise pour se placer sous la scène en attendant la catharsis finale, le moment où le prêtre jettera des seaux entiers d'eau bénite. Mais pas ce soir, explique le Père Marcelo, un sourire dans la voix: «Franchement, je viens de la toucher, elle est gelée, vous allez attraper froid, on fera ça la prochaine fois!»

Source : http://www.lefigaro.fr/international/2013/07/27/01003-20130727ARTFIG00178-le-pere-marcelo-rossi-icone-du-renouveau-charismatique-catholique-au-bresil.php

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Citation :

«Sommes-nous encore une Église capable
de réchauffer le coeur ?»
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Brésil : le pape François attendu comme le messie PHOc1753f3a-f6dd-11e2-beef-821983013c15-805x453

Rio, le pape François lève pour la première fois le voile sur sa conception de l'Eglise : donner plus de place aux femmes, adopter une «grammaire de la simplicité» pour l'Eglise, vraiment répondre aux «besoins des gens» sans les condamner.

Citation :: Envoyé spécial à Rio

(...) François sait où il va. Et comment y aller. Profitant des JMJ et de son voyage pastoral au Brésil, il a rencontré, samedi à Rio, les 300 évêques du premier pays catholique du monde en proie toutefois à une chute des vocations, à une désertion des fidèles au profit des Eglises évangéliques en pleine expansion. Il leur a transmis à cette occasion le nouvel élan qu'il voudrait voir mis en œuvre. Sa «politique» en quelque sorte. Il l'a d'ailleurs prononcé en espagnol, sa langue maternelle, en s'excusant de le faire, mais parce qu'il tenait à être au plus près de sa pensée.

(...)

L'humilité est l'ADN de Dieu

Premier axe: l'Eglise, selon François, doit adopter «la grammaire de la simplicité» . Pour le pape l'Eglise «ne peut pas s'éloigner de la simplicité» sans quoi «nous perdons ceux qui ne nous comprennent pas» en «exportant, de l'extérieur, une rationalité étrangère à nos gens» . Il ajoute «l'humilité est dans l'ADN de Dieu» . Et assure: «Dieu entre toujours dans les vêtements de la pauvreté» . Ou encore «Dans la maison des pauvres, Dieu se trouve toujours une place» .

Deuxième axe: la patience. Pour François, Dieu «arrive par surprise» dans les vies. Et souvent «quand il n'est pas attendu» . Il compare la quête de Dieu à une sorte de puzzle, une «mosaïque» avec des «morceaux de mystères» dont les hommes d'Eglise «voudraient voir trop rapidement le tout et Dieu au contraire se fait voir petit à petit». Par conséquent, «l'Eglise aussi, doit apprendre cette attente» .

(...)

Le chemin de Dieu est le charme

Troisième axe: retrouver la «chaleur» du «mystère» spirituel : ce Pape se plaint souvent de la froideur d'une Eglise devenue inaccessible et peu aimable. Il pense, au contraire que «Dieu demande d'être à l'abri dans la partie la plus chaude de nous-mêmes: le cœur.» Et souhaite, par conséquent une «Eglise qui fait de la place au mystère de Dieu, une Église qui héberge en elle-même ce mystère, de façon qu'elle puisse fasciner les gens, les attirer. Seule la beauté de Dieu peut attirer. Le chemin de Dieu est le charme, l'attrait. Dieu se fait emmener chez soi. Il réveille dans l'homme le désir de le garder dans sa vie, dans sa maison, dans son coeur. (…) La mission naît justement de cet attrait divin, de cet étonnement de la rencontre. (…) Sans la simplicité de cette attitude, notre mission est destinée à l'échec.»

Quatrième axe: Ne pas tout attendre des plans d'action pour l'Eglise : «Les filets de l'Église sont fragiles, peut-être raccommodés ; la barque de l'Église n'a pas la puissance des grands transatlantiques qui franchissent les océans. Et toutefois Dieu veut justement se manifester à travers nos moyens, de pauvres moyens, parce que c'est toujours lui qui agit. Chers frères, le résultat du travail pastoral ne s'appuie pas sur la richesse des ressources, mais sur la créativité de l'amour. La ténacité, l'effort, le travail, la programmation, l'organisation servent certainement, mais avant tout il faut savoir que la force de l'Église n'habite pas en elle-même, mais elle se cache dans les eaux profondes de Dieu, dans lesquelles elle est appelée à jeter ses filets» . Le Pape ajoute: «La bureaucratie centrale n'est pas suffisante, mais il faut faire grandir la collégialité et la solidarité ; ce sera une vraie richesse pour tous»

L'Eglise «prisonnière de ses langages rigides»

Cinquième axe: Ne pas se décourager, ni «céder à la peur»: «Il ne faut pas céder au désenchantement, au découragement, aux lamentations. Nous avons beaucoup travaillé et, parfois, il nous semble être des vaincus, comme celui qui doit faire le bilan d'une période désormais perdue, regardant ceux qui nous laissent ou ne nous considèrent plus comme crédibles, importants.»

Sixième axe: Comprendre pourquoi les gens s'éloignent de l'Eglise : (...) Peut-être l'Église est-elle apparue trop faible, peut-être trop éloignée de leurs besoins, peut-être trop pauvre pour répondre à leurs inquiétudes, peut-être trop froide dans leurs contacts, peut-être trop autoréférentielle, peut-être prisonnière de ses langages rigides, peut-être le monde semble avoir fait de l'Église comme une survivance du passé, insuffisante pour les questions nouvelles ; peut-être l'Église avait-elle des réponses pour l'enfance de l'homme mais non pour son âge adulte» .

Par conséquent, «beaucoup ont cherché des faux-fuyants parce que la «mesure» de la Grande Église apparaît trop haute. Beaucoup ont pensé: l'idée de l'homme est trop grande pour moi, l'idéal de vie qu'elle propose est en dehors de mes possibilités, le but à atteindre est inaccessible, hors de ma portée»

Former «des prêtres capables de réchauffer le cœur»

Septième axe: mettre en œuvre une réforme profonde de la pastorale de l'Eglise : «Aujourd'hui, il faut une Église en mesure de tenir compagnie, d'aller au-delà de la simple écoute ; une Église qui accompagne le chemin en se mettant en chemin avec les personnes, une Église capable de déchiffrer la nuit contenue dans la fuite de tant de frères et soeurs ; une Église qui se rend compte que les raisons pour lesquelles on s'est éloigné contiennent déjà en elles-mêmes aussi les raisons d'un possible retour. Mais il est nécessaire de savoir lire le tout avec courage. Je voudrais que nous nous demandions tous aujourd'hui: sommes-nous encore une Église capable de réchauffer le coeur? (…) Sommes-nous encore en mesure de raconter nos sources de façon à réveiller l'enchantement pour leur beauté? Beaucoup sont partis parce qu'on leur a promis quelque chose de plus haut, quelque chose de plus fort, quelque chose de plus rapide. Mais y-a-t-il quelque chose de plus haut que l'amour révélé à Jérusalem? Rien n'est plus haut que l'abaissement de la Croix, puisque là est vraiment atteint le sommet de l'amour?»

Huitième axe: «avoir le courage d'une révision profonde des structures de formation» des prêtres : «si nous ne formons pas des ministres capables de réchauffer le coeur des gens, de marcher dans la nuit avec eux, de dialoguer avec leurs illusions et leurs désillusions, de recomposer ce qui a été détruit en eux, que pouvons-nous espérer pour la route présente et future? Il n'est pas vrai que Dieu soit obscurci en eux. Apprenons à regarder plus en profondeur: il manque celui qui réchauffe leur coeur, comme avec les disciples d'Emmaüs.(...)

L'Eglise sans les femmes est «stérile»

Neuvième axe: lancer une véritable «conversion» culturelle de l'Eglise pour rendre l'Eglise accueillante : «À propos de la conversion pastorale je voudrais rappeler que «pastoral» n'est pas autre chose que l'exercice de la maternité de l'Église. Celle-ci engendre, allaite, fait grandir, corrige, alimente, conduit par la main… Il faut alors une Église capable de redécouvrir les entrailles maternelles de la miséricorde. Sans la miséricorde il est difficile aujourd'hui de s'introduire dans un monde de «blessés» qui ont besoin de compréhension, de pardon, d'amour.»

Dixième axe: donner une place aux femmes et à la famille dans l'Eglise : «Dans la mission, également continentale, il est très important de renforcer la famille, qui reste la cellule essentielle pour la société et pour l'Église ; les jeunes, qui sont le visage futur de l'Église ; les femmes, qui ont un rôle fondamental dans la transmission de la foi. Ne réduisons pas l'engagement des femmes dans l'Église, mais promouvons leur rôle actif dans la communauté ecclésiale. En perdant les femmes l'Église risque la stérilité.»

Source : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/07/27/01016-20130727ARTFIG00327-sommes-nous-encore-une-eglise-capable-de-rechauffer-le-coeur.php

C'est une consolation pour moi de me rendre compte que ce que j'avais écris,
plus haut, sur ce fil, (à propos des homélies pour théologiens, qui ne rejoignent pas
les préoccupations des mères de famille, et à propos des intellects des gens qui sont
évangélisés, tandis que leurs sensibilités et leurs affects ne le sont souvent pas
par les prêtres) est finalement répété en d'autres mots par le pape François,
selon ce qu'en rapporte le journal "Le Figaro".

Stan

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"Une pieuse réserve sur ce qui nous échappe vaut mieux qu'une âpre discussion sur ce dont on est incertain" (Adam de Perseigne)

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