Songe de Don Bosco
L'expression « trois blancheurs » manifeste ainsi le lien intime et
providentiel entre Notre Seigneur Jésus-Christ vraiment présent dans la
Sainte Eucharistie, Sa Très Sainte Mère et Son Vicaire infaillible,
légitime successeur de l'Apôtre Saint Pierre. Cette conjonction des
trois blancheurs, est vraiment reflet visible de la Trinité sur terre,
et est tellement essentielle à la foi catholique que nous sommes assurés
être sur la bonne voie, dès lors que nos cœurs les tiennent toutes
trois embrassées.
2. Une rapide lecture historique du songe
Au
début du rêve, l'assaut donné au grand vaisseau tourne à l'avantage des
agresseurs. C'est alors qu'apparaît à la proue de ce grand navire
l'homme en blanc qui en assume le commandement. Et c'est le Pape. D'où
il devient désormais fort clair qu'il s'agit de la Nef de l'Église.
Le chef du grand vaisseau (le Pape) convoque alors à son bord les
capitaines des vaisseaux auxiliaires (les Évêques) afin de délibérer sur
les décisions à prendre.
Il nous faut ici nous reporter à l'histoire. Le songe de Don Bosco est
du mois de mai 1862. Or, le 6 décembre 1864, Pie IX appelle à Rome, en
Concile, les évêques de la Chrétienté : et cela afin de remédier « par
un moyen extraordinaire à la détresse extraordinaire de l'Église ».
Notons, car le fait a son importance, que Pie IX fut élevé au Siège de
Pierre à l'instant même où Marie, à La Salette, venait pleurer sur les
maux qui allaient s'abattre sur le monde et sur l'Église.
La tempête, un instant apaisée, se ranime dès lors plus violente,
obligeant chacun des capitaines à regagner son navire. Et chacun se
replie donc. Faut-il voir là une image de l'état des Églises nationales à
l'époque de Pie IX ? Par exemple, pour l'Église de France, l’image de
ce qu’elle est devenue sous les effets cumulés du jansénisme, puis du
gallicanisme, du philosophisme et de la Révolution, la poussant à la
contestation de Pierre ? Probablement...
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Le 18 juillet 1870, le Concile vote la Constitution « Pastor aeternus
», consacrant le dogme de l'infaillibilité pontificale. Le lendemain de
ce jour éclate la guerre franco-allemande. Le 9 octobre, Rome, arrachée
par violence au Pape, est annexée au Royaume d'Italie. Le 20 Octobre, le
Concile n'ayant pas terminé ses travaux, est renvoyé
sine die... Et c'est ainsi que Vatican II devait un jour continuer Vatican I.
Le songe se poursuit. Une accalmie se fait sur la mer et l'hostilité
des ennemis paraît fléchir. La grande Nef reprend sa route. Le pilote
suprême en profite pour appeler de nouveau les autres pilotes à son
bord. Et c’est Vatican II. Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul I...
Mais voici que la tempête se déchaîne une fois encore, plus violente
que jamais. Vatican II fut en effet le prétexte – prétexte et non pas
cause – de la plus affreuse subversion qui se soit jamais élevée contre
l'Église.
À
partir de là, le rêve prophétique de Don Bosco nous montre le Navire
assailli de toutes parts et de toutes les manières. Les vaisseaux
ennemis vomissent le feu de toutes les gueules de leurs canons, et
foncent sur lui, le frappant de leurs étraves cuirassées.
Don Bosco vit aussi d'autres armes, les pires peut-être : ce sont des
livres, des écrits. Et il est bien vrai qu'à partir du Concile se
déchaînèrent toutes sortes d'attaques contre l'Église, soutenues par des
moyens médiatiques sans précédent. Grosso modo, on peut dire que ces
attaques venaient de tous les bords : à sa droite, l'Église eut à subir
les assauts des sédévacantistes et des lefèvristes ; à sa gauche, la
poussée moderniste et libérale ; en coulisse, le terrible travail de
sape de la franc-maçonnerie, y compris de la franc-maçonnerie
ecclésiastique (au service du mondialisme) ; et frontalement, les
incessantes désinformations médiatiques.
Nous sommes alors à l'époque de Jean-Paul II. Les deux colonnes sont
toujours là, dressées immobiles sur la mer en furie. Et le Pape, tenant
ferme la barre, s'efforce toujours de maintenir la Nef entre elles deux.
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Vient Benoît XVI, confronté pour sa part à deux chantiers principaux :
la réforme liturgique qui vise à retrouver la rigueur du mystère, et la
recherche d'une unité de l'Église qui réalise la prière de Jésus : « Que
tous soient un, Père, comme Toi et Moi sommes un ».
Il rencontre évidemment dans cette voie toutes les oppositions vécues
par ses prédécesseurs, mais amplifiées par le sécularisme généralisé, et
unifiées désormais par l’énoncé ouvert du projet mondialiste. On
remarquera que ces attaques tendent à créer une fausse Église, au
service du projet mondialiste de religion mondiale, et du coup à
liquider le caractère sacrificiel de la messe, en réduisant
l'Eucharistie à un symbole.
Et voilà pourquoi de nos jours la Vierge Marie parcourt le monde entier
pour annoncer à ses petits prophètes « la grande profanation » qui
vient, profanation dont le prophète Daniel nous a déjà prévenus : à la
fin des temps, dit Daniel, « l'abomination de la désolation » sera
visible dans le temple du Seigneur, car l'homme impie y entrera pour «
abolir le sacrifice perpétuel » (Dn 11,16).
Et voilà pourquoi Marie dit à Darly Chagas, son petit prophète du Brésil, le 16 mai 2009 :
« Priez
pour la Sainte Église fondée par Jésus-Christ, vous approchez du temps
du martyre des chrétiens, en particulier le Saint-Père, assistez-le avec
des prières, faites ces choses, cet acte d'amour, pour l'aider à tenir
ferme entre ses mains la Sainte Eucharistie, car l'ennemi va encourager
ceux qui ouvrent leur cœur pour le servir, à commettre la grande
profanation. »
La
tempête encore se déchaîne, la plus violente qui fut jamais. La barque
de Pierre est à nouveau secouée, et de plus en plus rudement. Sous nos
yeux s'accomplissent la suite et la fin du rêve de Don Bosco.
Les attaques sont désormais concentrées sur les trois blancheurs
elles-mêmes, et dans la mesure où elles sont indissociables, toutes les
trois sont attaquées : la Vierge Marie est attaquée, le Pape est
attaqué, l'Eucharistie est attaquée.
S'agissant de la papauté, le rêve raconte finalement l'histoire de son
encerclement par les forces (maçonniques et associées) qui visent
fondamentalement sa destruction. Prophétisant ainsi leur défaite finale.
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Quel est l’enseignement essentiel de ce songe ? Il nous dit que la
fidélité aux Trois Blancheurs, aux trois inséparablement, constitue la
condition incontournable pour se maintenir dans la fidélité à l'Église.
Si l'une des trois fait défaut, la foi elle aussi défaille.
Car quelque acharnement que mettent les ennemis de l'Église en leurs
assauts, et quelques très grands dommages qu'ils infligent, ils ne
peuvent venir à bout de la grande Nef, puisqu’il est écrit : « Les
portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle ».
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La signification pratique qui se dégage pour nous de ce rêve prophétique
est donc claire et nette : il n’y a qu’une voie sûre pour le petit
reste, la fidélité aux trois Blancheurs, l’attention apportée à la
présence des trois – inséparablement.
« Il
est visible et clair, déclarait Debora, petite prophétesse italienne de
l'Eucharistie, en 2008, que la nouvelle ère, préparée par la Madone,
sera une ère qui se construira sur ces trois réalités : Jésus
Eucharistie, le primat de Pierre et la présence de la Madone ».