Le Concile et la foi

Si Benoît XVI a voulu que le cinquantième anniversaire de Vatican II se traduise par une année consacrée à la foi, c’est qu’il a mûri depuis très longtemps la conviction que l’on avait apporté une attention tout à fait insuffisante au contenu doctrinal du Concile, au profit d’une visée idéologique qui en travestissait la réalité. Et pour tout dire, ce souci date de l’époque même de Vatican II. Ceux qui ont inventé et cultivé la légende d’un Ratzinger progressiste dans ses jeunes années et évoluant graduellement vers un raidissement doctrinal, sont étrangers à la personne et à la pensée d’un homme qui, dès le départ, avait discerné le danger d’un affadissement de la foi au profit de ce que Maritain appelait « un agenouillement devant le monde  ». Ainsi au cours de l’été 1966, s’adressant au public du Katholikentag, le docteur Ratzinger avait mis en garde contre une exploitation du Concile à contresens. Le P. de Lubac avait immédiatement émis le souhait qu’on donnât le plus large écho à ces propos, afin de lutter contre les tendances « à mondaniser et à évaporer la foi et la vie chrétienne et à dissoudre les liens de catholicité  ».

Si Vatican II n’a pas conduit au printemps de l’Église souhaité par Jean XXIII, ce n’est pas seulement parce que la civilisation s’est trouvée bousculée par un mouvement de déchristianisation profond, c’est aussi parce que toute une mentalité s’est opposée à un véritable mouvement de renouveau, préférant surfer sur les idéologies du moment. Abandon de la transmission de la foi, apostasie d’une militance ne trouvant ses idéaux que dans une cité mondaine. Ces choses-là sont dures à entendre et à admettre. Mais au synode, qui se tient en ce moment à Rome sur la nouvelle évangélisation, il apparaît que les évêques ont choisi de ne rien cacher des évolutions qui ont accompagné la déchristianisation. Les conduites d’évitement sont aujourd’hui dénoncées. C’est la foi qui est au centre de toutes les préoccupations. C’est elle seule qui peut ranimer les cœurs et revivifier les énergies du monde toujours à construire.

http://www.france-catholique.fr/Le-Concile-et-la-foi.html

En complément de l'article de réflexion (ci-dessus) sur "le Concile Vatican II et la foi", je vous propose de consulter aussi le lien ci-dessous, où dans un vidéoclip ("Vu de Rome"), j'ai trouvé particulièrement intéressant le discours spontané de Benoit XVI, à l'occasion d'une marche aux flambeaux, qui soulignait le 50ème anniversaire de l'Ouverture de ce Concile:


Stan

Deux remarques si vous permettez :

Le problème de Vatican II, c'est que l'Eglise s'ouvrait sur un monde qu'elle connaissait alors que ce monde était en train de changer profondément. Certains ont alors voulu accompagner ces changements et se sont trouvé pris dans un engrenage infernal. Or, l'Eglise ne doit pas "accompagner" le monde, mais le lui servir de phare dans la nuit de ténèbres qui le recouvre.
Un exemple : La théologie de la libération. Elle reste d'actualité et Benoît XVI a dernièrement félicité Gustavo Guttiérez pour l'ensemble de ses travaux. Mais nombreux sont les théologiens de la libération qui se sont retrouvé pris dans le piège marxiste en amérique du sud. Ils étaient tous de bonne foi, mais ils étaient dans l'erreur (voir la participation des frères Gardénal au gouvernement d'Ortéga). Il nous est facile aujourd'hui de constater ces erreurs. Mais ceux qui sont tombés dedans étaient bien plus savants que nous, et croyaient sincèrement oeuvrer pour la Foi.

La seconde remarque, c'est que les progrès technologiques et scientifiques d'aujourd'hui avancent à une vitesse phénoménale. Pendant longtemps, l'Eglise, l'Eglise a agit comme un garde fou, un modérateur qui demandait qu'on s'interroge avant de pousser plus loin les recherches. Aujourd'hui, les mises en gardes de notre Eglise sont inaudibles. Le Monde refuse de les entendre, et nous refusons d'élever la voix.
Je pense qu'il est temps que les catholiques, fermes dans leur foi se fassent entendre. Si nous ne le faisons pas, demain nous n'existerons plus.

Nicolas Eymerich écrit:

Citation :

Je pense qu'il est temps que les catholiques, fermes dans leur foi se fassent entendre. Si nous ne le faisons pas, demain nous n'existerons plus.

Bonjour Nicolas,

Bien sûr qu'il y a des tiraillements dans notre Église catholique; il existe en effet des catholiques que l'on désigne comme étant "de droite", et que l'on dit "de tendance traditionnelle"; et il y a aussi les "catholiques que l'on appelle "de gauche", et que l'on étiquette comme étant "de tendance libérale"; enfin, il ne faut pas négliger de reconnaitre la majorité de ceux qu'on appelle "les catholiques ordinaires", que l'on dit "au centre", et parmi lesquels je crois me reconnaitre.

Que notre Église ait encore des progrès à faire en sainteté, qu'Elle ait encore tendance à s'enliser dans des excès de "légalisme" et de "juridisme" (qui sont les défauts des grandes organisations), et que sa relation avec le monde moderne ait présentement des zones d'ombres, je peux bien le reconnaitre; mais je n'irais pas jusqu'à dire que « notre foi est menacée de disparaitre si les catholiques n'élèvent pas davantage la voix pour se faire entendre par le monde », comme vous le dites; une telle affirmation me semble tenir de l'hyperbole. Jésus ne nous a-t-il pas promis que « les portes de l'enfer ne prévaudraient pas contre Son Église » (Matt 16, 18)?

Tout cela ressemble (selon moi) à l'histoire de savoir si nous devons reconnaitre que le verre d'eau est "à moitié vide", ou bien reconnaitre que le même verre d'eau est finalement "à moité plein". Je pense que le Concile Vatican II, que Benoit XVI désigne comme un Phare pour notre temps, mérite d'être davantage lu, étudié et vécu.

Stan

(Si nous ne le faisons pas, demain nous n'existerons plus.)
Je ne suis pas du tout d'accord avec cette phrase, quand bien même le monde change et s'enfonce, le Seigneur est tjs au milieu de nous et cela jusqu'à la fin comme il nous l'a promis,lui et sa parole ne change pas.Quand à son Eglise, il a été clair "les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle"Oui il faut témoigner, être des lumières, d'ailleurs n'est -il pas écrit"les tièdes je les vomirai" mais delà à le faire pour ne pas disparaitre, je ne le vois pas comme cela.Quand bien même je resterai la seule à avoir la foi,je me rappellerai de cette parole"mais quand je reviendrai, trouverais je la foi sur la terre?" qui me séparera de son amour? En tout cas pas ce monde qui passe!

Bien sur vous avez raison, l'eglise existera toujours. Mais je voulais parler de son influence sur le monde et sur les âmes. Oui, nous pourrons toujours nous réfugier dans le coeur de jésus ou dans les bras de Dieu, nous qui avons la Foi. Mais notre mission n'est pas seulement de prier. nous devons annoncer le Royaume, évangéliser...

Il ne s'agit pas là de la grandeur de l'Eglise, mais du sauvetage des femmes et des hommes que le Monde conduit dans des impasses. Si personne ne nous entend, comment les aider ?