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 La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle

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violaine
Emmanuel
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Emmanuel

Emmanuel


Date d'inscription : 27/09/2011

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MessageSujet: La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle   La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle Icon_minitimeLun Juin 04 2012, 23:42

La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle


par l'abbé Q. Sauvonnet

Il suffit de regarder la quantité d’ouvrages dans lesquels le Pape Benoit XVI aborde des questions relatives à la liturgie pour comprendre que c’est un sujet qui lui tient à cœur.

En raison du lien qui existe entre la liturgie et la Foi, l’ancien préfet pour la congrégation pour la doctrine de la Foi n’a pas manqué d’analyser l’importance de la liturgie : « Il est apparu de plus en plus clairement qu'il en va dans la liturgie de notre compré­hension de Dieu et du monde, de notre relation au Christ, à l'Eglise et à nous-mêmes : dans notre rapport avec la liturgie se joue le destin de la foi et de l'Eglise[1] ».

La crise que l’Eglise connaît aujourd’hui, quant à l’expression de la Foi, ne peut donc manquer pour le cardinal Ratzinger d’avoir un écho en liturgie. Contrairement à la nature pre­mière du mouvement liturgique, explique le cardinal Ratzinger, « la réforme liturgique, dans sa réalisation concrè­te, s'est éloignée toujours davantage de cette origine. Le résultat n'a pas été une réanimation, mais une dévastation. D'un côté, on a une liturgie dégénérée en show, où l'on essaie de rendre la religion intéressante à l'aide de bêtises à la mode et de maximes morales aguichantes, avec des succès momen­tanés dans le groupe des fabricants liturgiques, et une attitu­de de recul d'autant plus prononcée chez ceux qui cherchent dans la liturgie, non pas le showmaster spirituel, mais la ren­contre avec le Dieu vivant devant qui tout "faire" devient insi­gnifiant, seule cette rencontre étant capable de nous faire accéder aux vraies richesses de l'être[2] ». Cette liturgie dégé­nérée résulte d'une nouvelle conception de la liturgie, concep­tion plus ou moins consciente, dont les lignes directrices « peuvent se résumer à l’aide de formules telles que créativi­té, liberté, célébration, communauté. Selon cette conception, le rite, les contraintes, l'intériorité, l'ordonnance générale de l'Église apparaissent comme (les notions négatives qui carac­térisent une étape à dépasser de l'ancienne liturgie.[3] »



I. Une analyse de la crise liturgique actuelle



S'inspirant de Romano Guardini, pionnier du mouvement liturgique, le cardinal Ratzinger rappelait dans son livre Un Chant nouveau pour le Seigneur les trois dimensions ontologiques dans lesquelles se déploie la liturgie : le cosmos, l'histoire et le mystère. Si le cardinal a formulé des réserves sérieuses sur la réforme liturgique, c’est que ces aspects en sont absents.

La nouvelle liturgie, en effet :

a) n'est pas cosmique, étant limitée au groupe.

b) Elle n'a pas d'histoire, puisqu'elle affirme son émancipation par rapport, à toute donnée extrinsèque et à tout héritage.

c) Elle ne connaît pas le mystère, tout s'y expliquant et devant être expliqué.



a) La nouvelle liturgie et la dimension cosmique

« Il s'agit bien plutôt pour les participants de s'assurer de leur communauté mutuelle et de sortir ainsi de leur isolement, dans lequel l'existence moderne enferme l'individu. Il s'agit de nourrir des senti­ments de libération, de joie, de réconciliation, de dénoncer ce qui est nuisible et de donner des impulsions pour l'action. C'est pourquoi il revient à la communauté de créer elle-même sa liturgie et non de la recevoir de traditions devenues incom­préhensibles : la communauté se représente et se célèbre elle-même.[4] »

« Le groupe s'oppose ainsi à l'Eglise, la communauté à l'institution. La communau­té est le lieu de l'espérance, tandis que l'institution est l'expression de la menace des puissants.[5] »

« Non seulement des prêtres, mais des évêques ont l'impression qu'ils ne sont pas fidèles au concile s'ils repren­nent les prières telles qu'elles figurent dans le missel ; il faut y glisser au moins une formule "créative", si banale qu'elle soit. Et les souhaits de bienvenue aux assistants, éventuelle­ment aussi un au revoir amical, sont déjà devenus des élé­ments obligatoires de l'action sainte, auxquels personne n'oserait se soustraire.[6] »

« La liturgie sans Eglise porte la contradiction en elle-même. Là où tous sont acteurs, pour que tous deviennent sujets, celui qui agit réellement dans la liturgie disparaît lui aussi, en même temps que le sujet commun, l'Église. On oublie, en effet, qu'elle devrait être opus Dei, que c'est d'abord Dieu qui agit et que c'est par son agir que nous sommes sau­vés. En se célébrant lui-même, le groupe ne célèbre rien du tout. Il n'est pas motif à célébration. C'est pourquoi l'activité commune sécrète l'ennui. Rien ne se passe, en effet, si reste absent celui que le monde entier attend. (...) On n'est même plus en droit de parler de liturgie, qui présuppose l'Église ; il ne reste que des rituels de groupe.[7] »

« Les conséquences d'une telle valorisation de la com­munauté vécue au détriment de la réalité sacramentelle sont graves : c'est elle-même que la communauté célèbre.[8] »

Il invite à ce « que la liturgie soit à nouveau une activité communautaire de l'Eglise et qu'elle soit arrachée à l'arbitraire des curés et de leurs équipes liturgiques ».[9]

« La créativité des liturgies autofabriquées se meut dans un cercle restreint, nécessairement misérable, comparée à la richesse d’une liturgie dont la croissance couvre des siècles et même des millénaires.[10] »



b) La réforme face à l’histoire de la liturgie

« La constitution sur la liturgie du concile a certes posé les fondements pour la réforme ; mais la réforme elle-même a été ensuite mise en œuvre par un conseil post-conciliaire et, dans ses détails concrets, elle ne peut pas être simplement ramené au concile.[11] »

« D'innombrables exposés donnent l'impression que, depuis Vatican II, tout a changé et que tout ce qui l'a précédé est dépourvu de valeur, ou dans le meilleur des cas, n'en acquiert qu'à sa lumière. Le second concile du Vatican n'est pas abordé comme une partie de l'ensemble de la Tradition vivante de l'Eglise, mais comme la fin de la Tradition et un redémarrage à zéro. La vérité est que le Concile n'a défini aucun dogme et a voulu consciemment s'exprimer à un niveau plus modeste, simplement comme un concile pastoral. Pourtant, nombreux sont ceux qui l'interprètent comme s'il était presque le superdogme qui ôte toute importance au reste. Cette impression est surtout renforcée par certains faits courants. Ce qui était autrefois considéré comme le plus sacré - la forme transmise de la liturgie - apparaît d'un seul coup comme ce qu'il y a de plus défendu et la seule chose que l'on puisse rejeter en toute sûreté. -On ne tolère pas la critique des options de la période post-conciliaire ; mais, là où les antiques règles sont en jeu, ou bien les grandes vérités de la foi - par exemple la virginité corporelle de Marie, la résurrection corporelle de Jésus, l'immortalité de l'âme, etc. - on ne réagit même plus, ou alors avec une modération extrême. […]Tout cela conduit de nombreuses personnes à se demander si l'Église d'aujour­d'hui est réellement celle d'hier, ou si on l'a remplacée par une autre sans les en aviser. La seule manière de rendre crédible Vatican II est de le présenter clairement pour ce qu'il est: une partie de l'entière et unique Tradition de l'Église et de sa foi.[12] »

« Il faut constater que le nouveau missel, quels que soient tous ses avantages, a été publié comme un ouvrage réélaboré par des professeurs, et non comme une étape au cours d'une crois­sance continue. Rien de semblable ne s'est jamais produit sous cette forme, cela est contraire au caractère propre de l'évolution liturgique.[13] »

« Ce qui s'est passé après le concile signifie tout autre chose : à la place de la liturgie fruit d'un développement continu, on a mis une liturgie fabriquée. On est sorti du processus vivant de croissance et de devenir pour entrer dans la fabrication. On n'a plus voulu continuer le devenir et la maturation orga­niques du vivant à travers les siècles, et on les a remplacés - à la manière de la production technique - par une fabrication, produit banal de l'instant[14] ». Il avait écrit précédemment « La liturgie ne naît pas d'ordonnances, et l'une des insuffi­sances de la réforme liturgique post-conciliaire est sans aucun doute à chercher dans le zèle de professeurs qui, de leur bureau, ont construit ce qui aurait dû relever d'une crois­sance organique. Un exemple caractéristique à nos yeux de cette manière de faire est la réforme du calendrier... ».[15]

« La crise de la liturgie ne repose que pour une très faible part sur la différence qui existe entre les anciens livres et les nouveaux. Il devient de plus en plus clair qu'à l'arrière-plan de toute la querelle, de profondes divergences de vue se sont fait jour, (...) deux conceptions fondamentalement différentes.[16] » Mais il n'innocente pas pour autant les livres liturgiques officiels, à la différence de certains catholiques qui, par souci d'obéissan­ce, se contentent d'incriminer leurs applications malencon­treuses. Il écrit par exemple : « La prédominance exclusive de la parole, que malheureusement les livres liturgiques officiels eux-mêmes suggèrent quelque peu, est critiquable[17] ». Ailleurs, il critique sans bienveillance le nouveau rituel bap­tismal.[18]

C’est une idée récurrente chez le cardinal : la liturgie appartenant à l'Eglise, personne n'a le droit de la changer à sa guise. D'où cette exclamation remplie de nostalgie : « Elle était si belle, cette continuité qui faisait que l'on ne dépendait ni du curé ni même des autorités romaines ! »[19]



c) La nouvelle liturgie et la présence du mystère

« Le terme de participatio actuosa (participation active, dans le Concile) a très vite été pris dans le sens extérieur et superficiel d'une activité nécessaire, généralisée, comme s'il fallait que le plus grand nombre des personnes, et le plus souvent possible, soit manifestement actives. Certes, le mot participation implique une action à laquelle chacun est associé. Mais pour définir le type d'activité dont il s'agit, il faut d'abord établir ce qu'est l' actio centrale à laquelle tous les membres de la communauté sont censés prendre part... La véritable action liturgique, l'acte liturgique par excellence est l'oratio, la grande prière qui forme le noyau de l'Eucharistie, laquelle, pour cette raison, fut appelée oratio par les Pères... L'oratio - la Prière eucharistique, le canon - est actio au sens le plus élevé... Les actions extérieures de la liturgie (lectures, chants, collecte des dons) peuvent, bien entendu, être réparties de façon appropriée, mais en marquant bien la différence entre participation au service de la parole (lecture, chant) et célébration sacramentelle proprement dite. L'aspect secondaire de ces actions extérieures devrait être clairement manifestée ; l'évidence doit s'imposer : l' oratio ouvre l'espace à l'actio de Dieu. »[20]

« La liturgie n'est pas un show, un spectacle qui ait besoin de metteurs en scène géniaux, ni d'acteurs de talent. La liturgie ne vit pas de surprises sympathiques, de trouvailles captivantes mais de répétitions solennelles. Elle ne doit pas exprimer l'actualité et ce qu'elle a d'éphémère, mais le mystère du sacré. »[21]

« Il en est ressorti qu'on n'avait une participation active que s'il y avait activité extérieure tangible : discours, paroles, chants, homé­lies, lectures, poignées de mains... Mais on a oublié que le concile place aussi dans l'actuosa participatio le silence, qui favorise une participation vraiment profonde, personnelle, nous permettant d'écouter intérieurement la parole du Seigneur. Or, de ce silence, il n'y a plus trace dans certains rites. »[22]

« La prière communautaire de la liturgie doit, elle aussi, tendre à ce qu'on ne parle pas seulement les uns aux autres, mais bien à Dieu. C'est alors que nous parlerons le mieux et le plus pro­fondément ensemble. »[23]

« Nous devons redonner à la liturgie la dimension du sacré. La liturgie n'est pas un festival, elle n'est pas une réunion de détente. Ce qui importe, ce n'est pas que le curé réussisse à produire de son cru des idées suggestives ou des élucubrations. La liturgie, c'est Dieu trois fois saint se rendant présent parmi nous, c'est le buisson ardent, c'est l'alliance de Dieu avec l'homme, en Jésus-Christ, celui qui est mort et ressuscité. La grandeur de la liturgie ne se fonde pas sur le fait qu'elle offre un passe-temps intéressant, elle consiste bien plutôt dans l'acte de se rendre tangible du Totalement­-Autre que nous ne sommes pas en mesure de faire venir. Il vient parce qu'Il le veut. Autrement dit, l'essentiel dans la liturgie est le mystère, qui se réalise dans le rite commun de l'Eglise ; tout le reste la réduit. Les gens le ressentent vivement, et se sentent trompés, lorsque le mystère se transforme en distraction, quand l'auteur principal dans la liturgie n'est pas le Dieu vivant mais le prêtre ou l'animateur liturgique. »[24]

« Le silence, cheminement en commun vers l'homme intérieur ... est indispensable à une véritable participatio actuosa... Un discours ininterrompu à haute voix étouffe l'exigence intrinsèque des paroles... La proclamation du canon constamment à haute voix appelle à grands cris une variété à laquelle la multiplication des prières eucharistiques, si grande soit-elle, ne saurait suffire ... La variété elle aussi devientà la longue ennuyeuse, […] d'autant plus que leur qualité et leur convenance théologique sont parfois à la limite du suppor­table »[25], note de façon incisive le cardinal.

Le cardinal Ratzinger évoque avec tristesse « l'appauvris­sement. effrayant résultant de la mise à la porte de l'Eglise de la beauté gratuite, remplacée par une soumission exclusive à l'utilitaire », « le froid que fait passer sur nous la morne litur­gie post-conciliaire », « l'ennui que provoque son goût pour le banal et sa médiocrité artistique ».
[26]

« La banalité et le rationalisme enfan­tin de liturgies autobricolées, avec leur théâtralité artificielle, laissent de plus en plus apparaître leur grande pauvreté : leur inconsistance saute aux yeux. Le pouvoir du mystère s'est évanoui et les petites autosatisfactions qui prétendent compenser cette perte ne peuvent plus satisfaire à la longue les fonctionnaires eux-mêmes. »[27]

« L'exigence aujourd'hui vraiment répandue n'est pas celle d'une liturgie sécularisée, mais au contraire d'une nouvelle rencontre avec le Sacré au moyen d'un culte qui permette de reconnaître la présence de l'Eternel. »[28]



II. La valeur du rit tridentin



En préliminaire, rappelons que le cardinal a toujours esti­mé qu'un véritable pluralisme devait reconnaître que la litur­gie traditionnelle a une place.[29] On sait aussi sa bienveillance concrète envers les prêtres et communautés religieuses qui en assurent la pérennité. I1 écrivait dès 1982 à propos de ses défenseurs : « Tous leurs reproches sont-ils injustifiés ? Par exemple, n'est-il pas vraiment singulier qu'on n'ait jamais entendu, à l'égard des destructions faites au cours même de la liturgie, de réactions épiscopales semblables à celles qui s'expriment aujourd'hui contre l'emploi d'un missel de l'Eglise dont l'existence remonte bien plus haut que Pie V ? »[30]

Il développe la même idée d’un droit à l’existence au milieu du pluralisme actuel : « Je suis certes d'avis que l'on devrait accorder beaucoup plus généreusement à tous ceux qui le souhaitent le droit de conserver l'ancien rite. On ne voit d'ailleurs pas ce que cela aurait de dangereux ou d'inacceptable. Une communauté qui déclare soudain strictement interdit ce qui était jusqu'alors pour elle ce qu'il y a de plus sacré et de plus haut, et à qui l'on présente comme inconvenant le regret qu'elle en a, se met elle­-même en question. Comment la croirait-on encore ? Ne va-t­-elle pas interdire demain ce qu'elle prescrit aujourd'hui ?... Des centres où la liturgie est célébrée sans affectation, mais avec respect et grandeur, attirent, même si l'on ne comprend pas chaque mot. C'est de tels centres, qui peuvent servir de critères, que nous avons besoin. Malheureusement, la tolérance envers des fantaisies aventureuses est chez nous presque illimitée, mais elle est pratiquement inexistante envers l'ancienne liturgie. On est sûrement ainsi sur le mauvais chemin ».[31]

C’est par respect pour la Tradition qu’il faut garder ce rit : « Pour souligner qu'il n'y a pas de rupture essentielle, que la continuité et l'identité de l'Eglise existent, il me semble indispensable de maintenir la possibilité de célébrer selon l'ancien Missel comme signe de l'identité permanente de l'Eglise. C'est pour moi la raison fondamentale : ce qui était jusqu'en 1969 LA liturgie de l'Eglise, la chose la plus sacrée pour nous tous, ne peut pas devenir après 1969 -avec un positivisme incroyable- la chose la plus inacceptable ».[32]

Contrairement au N.O.M., le missel de Trente ne tombe pas sous la critique d’un missel fabriqué de toute pièce : « Il n'y a pas en effet de liturgie tridentine et, jusqu'en 1965, personne n'aurait su dire ce que recouvrait cette appellation. Le concile de Trente n'a fabriqué aucune liturgie. Et, au sens strict, il n'y a pas non plus de missel de saint Pie V. Le missel qui parut en 1570 sur l'ordre de saint Pie V ne se différenciait que par d'infimes détails de la première édition imprimée du Missale romanum publiée juste cent ans plus tôt ».[33]

Le cardinal ne se fait cependant pas d’illusion sur l’accueil reçu dans bons nombre d’endroit par les fidèles attachés au rit tridentin : « il ne serait pas très réaliste de vouloir passer sous silence les moins bonnes choses : qu'en maints endroits les difficultés persistent et continuent à persister, parce que tant les évêques que les prêtres et les fidèles considèrent cet attachement à la liturgie ancienne comme un élément de division, qui ne fait que troubler la communauté ecclésiale et qui fait naître des soupçons sur une acceptation du concile « sous réserve seulement », et plus généralement sur l'obéissance envers les pasteurs légitimes de l'Eglise. »[34]

Il exprime une des raisons de cet acharnement contre la liturgie tridentine : « C'est seulement à partir de la disqualification pratique de Trente, que l'on peut comprendre l'exaspération accompagnant la lutte contre la possibilité de célébrer encore, après la réforme liturgique, la messe selon le missel de 1962. Cette possibilité est la contradiction la plus forte et dès lors la moins tolérable par rapport à l'opinion de qui estime que la foi en l'Eucharistie formulée par Trente a perdu sa validité. »[35]

La liturgie tridentine conserve aux yeux de notre pape toutes les qualités d’une bonne liturgie : elle permet aux fidèles de participer à l’action sainte tout en préservant le mystère :

« De nombreuses raisons peuvent avoir induit beaucoup de gens à chercher refuge dans l'ancienne liturgie. La principale est qu'ils y trouvent conservée la dignité du sacré. Après le Concile, beaucoup ont élevé consciemment la "désacralisation" au rang de programme d'action »[36]

Il s'ensuit que la participation active des fidèles est pos­sible dans le rite romain d'avant 1969. C'est sans paradoxe aucun que le cardinal écrivait, dans sa préface au missel édité par le Barroux, que cette réédition, en aidant les fidèles « à participer activement à la célébration de la sainte Messe (...) contribuera à sa manière au renouveau liturgique deman­dé par le concile Vatican II ». Dans La célébration de la foi, il a ces mots splendides : « Comparée à l'activisme uniquement extérieur qui s'est installé çà et là, l'ancienne manière de par­ticiper en silence au déroulement de la messe était beaucoup plus réaliste et dramatique : participation à l'action essentiel­le, percée de la communauté de foi hors des profondeurs et par-dessus les abîmes du silence ».[37]

Une dernière citation, tirée du hors-série de l’homme nouveau, enquête sur l’esprit de la liturgie p.56 : « HN : Une question, Éminence, en marge de votre livre mais en rapport, quand même avec la liturgie. Elle concerne les catholiques vivant selon les dispositions du Motu pro­prio Ecclesia Dei. Ils ont été fortement secoués par des dis­positions qui les ont inquiétés sur leur place dans l'Église aujourd'hui. Est-ce que la liturgie qu'ils célèbrent a une place et est-ce qu'elle peut être utile à l'Église ?

Cal J. R. : Oui, assurément, elle a une place. Il me semble très important de montrer l'identité fondamentale qui existe entre l'un et l'autre rite. II n'y a pas de rupture. Et, donc, cette liturgie, dans la dernière forme codifiée en 1962, doit être conservée. Elle a une longue histoire de piété. Tant de saints ont vécu avec cette liturgie, avec cette forme très vénérable, ce trésor de l'Église. J'estime donc que les auto­rités de l'Église doivent être larges et généreuses, afin de permettre aux fidèles d'y avoir accès. La crainte d'une déchirure de l'Église, si l'on accorde généreusement cette liturgie, me semble vraiment exagérée. En étant généreux, nous nous apercevrions que ces catholiques veulent être fidèles à l'Église, aux évêques et que dès lors, ils vivront en paix avec la nouvelle liturgie. »





Il semble évident que pour notre pape, le maintien de la liturgie traditionnelle est nécessaire pour que soit maintenu vivante dans l’Eglise une façon de s’approcher de Dieu qui dévoile et qui voile en même temps, une façon de cultiver le mystère : « Nous avons connu tant d'inquiétudes que je suis favorable, pour le moment, à un peu de paix liturgique. Et à une maturation qui conduira sûrement demain - mais cela, laissons-le à la Providence - à une réforme de la réforme.[38] »




[1] Un chant nouveau pour le Seigneur, p. 7
[2] La réforme liturgique en question, préface, p. 6
[3] La célébration de la Foi, p. 61
[4] Un chant nouveau pour le Seigneur, p. 49
[5] Un chant nouveau pour le Seigneur, p. 49
[6] Un chant nouveau pour le Seigneur, pp. 153-154
[7] Un chant nouveau pour le Seigneur, p. 156
[8] Ibid., p. 103
[9] La réforme liturgique en question, préface, p. 07
[10] La célébration de la Foi, p. 67
[11] Un chant nouveau pour le Seigneur, p. 175
[12] Discours aux évêques chiliens, in La Pensée Catholique, n°237
[13] La célébration de la Foi, p. 84
[14] La réforme liturgique en question, préface, p. 08
[15] La célébration de la Foi, p. 79
[16] La célébration de la Foi, p. 61
[17] La célébration de la Foi, p. 71
[18] Les principes de la théologie catholique, Téqui, 1985, pp. 44 et 113
[19] 30 jours n°5, 1993
[20] L’esprit de la liturgie
[21] Entretien sur la Foi, p. 151
[22] Entretien sur la Foi, p. 151
[23] La célébration de la Foi, p. 70
[24] Discours aux évêques chiliens, in La Pensée Catholique, n°237
[25] La célébration de la Foi, p. 71
[26] La célébration de la Foi, p. 96
[27] Un chant nouveau pour le Seigneur, pp. 49-50
[28] La célébration de la Foi, p. 56
[29] Entretien sur la Foi, p. 146
[30] Les principes de la théologie catholique, Téqui, 1985, pp. 436
[31] Le sel de la terre, p. 172
[32] La théologie de la liturgie, conférence donnée à Fontgombault, 22-24 juillet 2001
[33] La célébration de la Foi
[34] Discours pour le 10e anniversaire du motu proprio Ecclesia Dei.
[35] La théologie de la liturgie, conférence donnée à Fontgombault, 22-24 juillet 2001
[36] Discours aux évêques chiliens, in La Pensée Catholique, n°237
[37] La célébration de la Foi, p. 87
[38] 30 jours n°5, 1993


http://www.salve-regina.com/Liturgie/benoit_16_et_la_crise_liturgique_actuelle.htm
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violaine

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MessageSujet: Re: La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle   La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle Icon_minitimeMar Juin 05 2012, 02:25

Cher Emmanuel

citation :

la réforme liturgique, dans sa réalisation concrè­te, s'est éloignée toujours davantage de cette origine. Le résultat n'a pas été une réanimation, mais une dévastation. D'un côté, on a une liturgie dégénérée en show, où l'on essaie de rendre la religion intéressante à l'aide de bêtises à la mode et de maximes morales aguichantes, avec des succès momen­tanés dans le groupe des fabricants liturgiques, et une attitu­de de recul d'autant plus prononcée chez ceux qui cherchent dans la liturgie, non pas le showmaster spirituel, mais la ren­contre avec le Dieu vivant devant qui tout "faire" devient insi­gnifiant, seule cette rencontre étant capable de nous faire accéder aux vraies richesses de l'être[2] ». Cette liturgie dégé­nérée résulte d'une nouvelle conception de la liturgie, concep­tion plus ou moins consciente, dont les lignes directrices « peuvent se résumer à l’aide de formules telles que créativi­té, liberté, célébration, communauté. Selon cette conception, le rite, les contraintes, l'intériorité, l'ordonnance générale de l'Église apparaissent comme (les notions négatives qui carac­térisent une étape à dépasser de l'ancienne liturgie.[3] »



Je pense que ceci est bien le reflet de ce que pense.

Prions pour que le saint Père garde cette force et ce courage pour conserver les vrais valeurs de l'église,Une, Sainte,Catholique et Apostolique

Violaine
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Joannes Maria

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Date d'inscription : 15/09/2010

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MessageSujet: Re: La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle   La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle Icon_minitimeMar Juin 05 2012, 03:02

Merci cher Emmanuel d'avoir porté à notre connaissance ce texte si important.

Que Dieu vous garde et vous bénisse.

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Lily-Anne
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Lily-Anne


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MessageSujet: Re: La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle   La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle Icon_minitimeMar Juin 05 2012, 13:20

Merci Emmanuel d'avoir placé ces textes éclairants sur les états d'âme d'un Cardinal.

Cependant, en lisant cette longue argumentation, je me suis demandée pourquoi ce Cardinal qui est aujourd'hui à la tête de l'Eglise n'a rien fait pour changer toutes les dérives qu'il a dénoncées ? La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle 3047962431

Il est vrai qu'entre dire et faire, il y a une grande difficulté dans l'agir.

En attendant le remède La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle 1844125355 .

L-A

_________________
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Emmanuel

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MessageSujet: Re: La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle   La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle Icon_minitimeMar Juin 05 2012, 15:50

Bonjour Lily-Anne,

Je crois en fait, que la difficulté, est que les consignes sont déjà données, mais qu'elles ne sont pas suivies.

Le Saint-Père devrait-il "châtier" ceux qui ne suivent pas le Missel romain et l'esprit de la messe tel qu'enseigné par nos Saint-Pères Jean-Paul II et Benoît XVI?

Dans l'état de "rébellion" actuelle, le Pape craint peut-être un schisme, ou encore une guerre interne difficile, s'il prenait le chemin des mesures sévères.

Mon impression, est qu'il souhaite peut-être plutôt y aller avec une approche de douceur et d'enseignement, lui qui aime beaucoup écrire et enseigner. J'ai l'impression qu'il souhaite qu'avec un travail de persuasion de sa part, et l'assistance de l'Esprit-Saint, les choses pourront se replacer.

Je crois aussi que tout comme le Saint-Père Jean-Paul II, notre cher Pape Benoît XVI a aussi une grande confiance dans la divine Providence. Il sait qu'en vérité, c'est elle qui mène l'Église, et que, lorsque certaines situations semblent "désespérées", ou au delà de toute espérance, c'est alors que Dieu prépare les choses les plus belles pour les âmes, et pour l'Église.

C'est l'impression qui m'habite, même si, bien sûr, je ne suis pas dans la tête et le coeur de notre cher Saint-Père.

Smile

Amicalement,

Emmanuel
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Lily-Anne
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Lily-Anne


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MessageSujet: Re: La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle   La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle Icon_minitimeMar Juin 05 2012, 16:43

Cher Emmanuel, dans cet échiquier spirituel, j'aimerais que tu m'expliques l'avancée de ce pion STP :

Citation :
Je crois en fait, que la difficulté, est que les consignes sont déjà données, mais qu'elles ne sont pas suivies.

Comment sais-tu cela ? Est-ce une confidence d'un haut dirigeant de l'Eglise, une appréciation personnelle, une intuition tout simplement ou une déduction en lisant tous ces articles que tu as postés ?

Devant la gravité du sujet, je te prie de m'excuser si j’ai le souci de précision mais j'aime connaître les sources pour éviter de croire naïvement sans avoir effectué un discernement de prudence.

La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle 671345110 et merci encore.

Lily-Anne Smile

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MessageSujet: Re: La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle   La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle Icon_minitimeMar Juin 05 2012, 17:38

Bonsoir Lily,

On pourrait prendre un exemple simple, par exemple, celui de la liturgie.

La communion à genoux et sur la langue a été déjà abordée. Nous savons que la communion dans la main est une "permission spéciale", qui n'est pas encouragée par le Saint-Père. D'ailleurs, au contraire, dernièrement, le Pape Benoît XVI a encouragé les pasteurs et les fidèles à pratiquer la communion habituelle dans l'Église, à genoux, et sur la langue. D'autres cardinaux du Vatican représentant le Saint-Père, ont lancé cet appel pour un retour "urgent" à la pratique habituelle. Malheureusement, ces appels ne sont pas entendus.

On remarque souvent, dans les messes, que les prêtres aiment "improviser" des paroles liturgiques, au gré de leurs goûts. Or, cela n'est strictement pas permis par l'Église. Le prêtre se doit de suivre "à la lettre" le Missel romain, et, la Constitution Sacrosanctum Concilium de Vatican II enseigne qu' « absolument personne d'autre [que le Siège apostolique], même prêtre, ne peut, de son propre chef, ajouter, enlever ou changer quoi que ce soit dans la liturgie ». (Cf. n.22) Des simples paroles rajoutées à la Prière Eucharistique, aux mini-pièces de théâtre ou même aux "danses" durant la messe, tant de pasteurs aujourd'hui ignorent malheureusement cette consigne de l'Église.

L'abandon du latin de façon complète (plutôt qu'un mélange de langue locale et de langue latine), est un autre exemple. La Constitution Sacrosanctum Concilium de Vatican II enseigne que « l'usage de la langue latine sera conservé dans les rites latins » (Cf. n.36) et que « le chant grégorien doit occuper la première place dans les actions liturgiques ». (Cf. n.116) Or, ce que nous observons aujourd'hui, est un abandon total de la langue latine à la messe, ainsi qu'un rejet du grégorien, qui a été remplacé par des musiques à saveur pop. Cela est contraire à ce qui est demandé par l'Église.

En ce qui concerne l'enseignement des vérités de l'Église, sur la le péché, l'Enfer, le Purgatoire, la nécessité de la Confession individuelle, chaque fidèle peut constater qu'aujourd'hui, ces réalités, malheureusement, sont occultées dans la plupart des églises. On ne parle plus du péché (tout le monde ira au Ciel), et les confessions individuelles sont choses rares. Jusqu'à tout dernièrement, ici, au Québec, celles-ci avaient été presque abolies, remplacées par "l'absolution collective", tout à fait invalide, sacramentellement, sauf en cas de danger collectif de mort. Il a fallu une intervention très forte de Rome, pour que ces pratiques cessent, et la confession individuelle n'est toujours pas revenue à l'honneur comme une pratique sacramentelle régulière, dans l'Église catholique québécoise. Il faut malheureusement souvent "courir" après un prêtre, pour réussir à obtenir une confession individuelle. Je crois qu'en France, la situation est assez semblable.

Au niveau de la Doctrine, on pourrait poursuivre, avec la négation des miracles souvent faite en chaire, les plaidoyers de prêtres pour le mariage des prêtres, l'ordination des femmes, la communion des divorcés-remariés, etc. Toutes ces choses, vont à l'encontre de l'enseignement de l'Église, mais est régulièrement favorisé dans beaucoup de nos paroisses.

Voilà quelques exemples, parmi d'autres, chère Lily.

Je te laisse en complément, un extrait d'autres exemples de ce que désire l'Église pour la Liturgie, face à ce qui est pratiqué présentement.

Amicalement,

Emmanuel


Citation :
La Constitution Sacrosanctum Concilium dans le Concile Vatican II

Pour de nombreux fidèles traditionalistes attachées de façon quasi inconditionnelle à la forme "extraordinaire" du rite romain (forme que certains d'entre eux persistent à vouloir abusivement appeler "traditionnelle"), le concile Vatican II serait à l'origine des horreurs liturgiques que l'on voit depuis plus de 40 ans dans la presque totalité des églises paroissiales.
Les fidèles traditionalistes sont libres de voir les choses de cette façon. Pour autant, ce n'est pas la vérité. Car la vérité n'est pas dans l'imagination des fidèles: elle est dans les textes qui font autorité dans l'Eglise.
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Le Concile a-t-il autorisé les prêtres à "bidouiller" la liturgie comme ils le font habituellement ? Non. La Constitution Sacrosanctum Concilium enseigne qu' « absolument personne d'autre [que le Siège apostolique], même prêtre, ne peut, de son propre chef, ajouter, enlever ou changer quoi que ce soit dans la liturgie ». (Cf. n.22) La Constitution précise encore qu'il faudra veiller à ce « qu'il n'y ait pas de notables différences rituelles d'une région à l'autre » (Cf. n.23). A plus forte raison d'une église à l'autre, d'une messe à l'autre !
Le Concile a-t-il encouragé l'introduction de chansonnettes sans valeur dans la liturgie ? Non. La Constitution Sacrosanctum Concilium enseigne que « le trésor de la musique sacrée sera conservé et cultivé avec la plus grande sollicitude. [Que] les scholae cantorum seront assidûment développées, surtout auprès des églises cathédrales. (...) [Qu'] on accordera une grande importance à l'enseignement et à la pratique de la musique dans les séminaires, les noviciats de religieux des deux sexes et leurs maisons d'études, et aussi dans les autres institutions et écoles catholiques. [Que] pour assurer cette éducation, les maîtres chargés d'enseigner la musique sacrée seront formés avec soin ». (Cf. n.114-115)
Le Concile a-t-il encouragé la suppression du latin et du chant grégorien ? Non. La Constitution Sacrosanctum Concilium enseigne que « l'usage de la langue latine sera conservé dans les rites latins » (Cf. n.36) et que « le chant grégorien doit occuper la première place dans les actions liturgiques ». (Cf. n.116) La Constitution demande même que soit édité un ouvrage « contenant des mélodies grégoriennes plus simples à l'usage des petites églises. » (Cf. n.117)
Le Concile a-t-il encouragé l'introduction intempestive de nouveautés dans la liturgie dans le but de rompre avec des pratiques traditionnelles ? Non. La Constitution Sacrosanctum Concilium enseigne qu' « on ne fera des innovations que si l'utilité de l'Eglise les exige vraiment et certainement, et après s'être bien assuré que les formes nouvelles sortent des formes déjà existantes par un développement en quelque sorte organique ». (Cf. n.23)
Le Concile a-t-il demandé que la liturgie soit systématiquement célébrée "face au peuple" ? Non. La Constitution Sacrosanctum Concilium ne parle nulle part de l'orientation de l'autel. Quant au Missel romain actuel, il laisse clairement voir que la liturgie restaurée à la suite de Vatican II est prévue pour être célébrée versus orientem. Le Concile a-t-il demandé que l'on fasse moins attention à la beauté des sanctuaires ? Non. La Constitution sur la liturgie consacre même tout un chapitre - le VII - à la question de l'art sacré et à celle du matériel du culte. Extrait : « Parmi les plus nobles activités de l'esprit humain, on compte à très bon droit les beaux-arts, mais surtout l'art religieux et ce qui en est le sommet, l'art sacré. Par nature, ils visent à exprimer de quelque façon dans les oeuvres humaines la beauté infinie de Dieu, et ils se consacrent d'autant plus à accroître sa louange et sa gloire qu'ils n'ont pas d'autre propos que de contribuer le plus possible, par leurs oeuvres, à tourner les âmes humaines vers Dieu ». Pour cette raison, l'Eglise demande « que les objets servant au culte soient vraiment dignes, harmonieux et beaux, pour signifier et symboliser les réalités célestes » et « que les objets sacrés contribuent de façon digne et belle à l'éclat du culte ». (Cf. n.122) Le texte conciliaire demande même que les évêques veillent à « favoriser un art véritablement sacré » et « aient en vue une noble beauté plutôt que la seule somptuosité. Ce que l'on doit entendre aussi des vêtements et des ornements sacrés ». Ils devront aussi veiller « à ce que les oeuvres artistiques qui sont inconciliables avec la foi et les moeurs ainsi qu'avec la piété chrétienne, qui blessent le sens vraiment religieux, ou par la dépravation des formes, ou par l'insuffisance, la médiocrité ou le mensonge de leur art, soient soigneusement écartées des maisons de Dieu et des autres lieux sacrés ». (Cf. n.123-124)

Conclusion : la pagaille liturgique et la laideur qui s'est emparée de la liturgie ne peuvent en aucun cas être attribués au Concile Vatican II. Ils sont uniquement le fait de clercs - les évêques en premier lieu - qui ne cessent de nous parler du Concile tout en veillant à ne pas l'appliquer, tout en interdisant même qu'il soit appliqué.
Benoît XVI ne dit d'ailleurs pas autre chose : jamais on ne l'a entendu critiquer le Concile. Par contre, il a toujours regretté que le Concile - plus particulièrement la Constitution sur la liturgie - soit trahi sans vergogne par ceux qui ont toujours cherché à faire croire qu'ils l'appliquaient.
Ne nous trompons pas de cible : nos critiques doivent être dirigées contre les pasteurs qui désobéissent et non contre la forme ordinaire de la liturgie romaine qui, telle qu'elle se présente dans la majorité des paroisses, n'a strictement rien à voir avec ce qu'a voulu le Concile.
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MessageSujet: Re: La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle   La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle Icon_minitimeMar Juin 05 2012, 17:58

Merci Emmanuel pour toutes ces précisions très bien argumentées.

Afin de laisser ce sujet sur une note un peu plus gaie.La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle 678522210 J'aimerais rebondir sur ceci :

Citation :
La Constitution Sacrosanctum Concilium de Vatican II enseigne que « l'usage de la langue latine sera conservé dans les rites latins » (Cf. n.36) et que « le chant grégorien doit occuper la première place dans les actions liturgiques ». (Cf. n.116) Or, ce que nous observons aujourd'hui, est un abandon total de la langue latine à la messe, ainsi qu'un rejet du grégorien, qui a été remplacé par des musiques à saveur pop.

Par souci d'honnêteté, j'aime comprendre la Messe et le latin n'est pas ma tasse de thé !

Le chant grégorien fait partie de ma musique préférée. Hélas, ce n'est pas tout le monde qui peut le chanter. La chorale de ma paroisse a déjà bien du mal à se dépatouiller avec les chants en français alors ?....le grégorien ! geek

Comme disait un Evêque à la télévision française lors d'une émission religieuse : " - Si on met la barre trop haut, les personnes passent en-dessous !"

J'intègre parfaitement que la messe en latin soit d'une haute portée spirituelle mais je ne me sens pas à l'aise quand je ne comprends pas les prières. Je ne me culpabilise pas pour autant. J'offre cette incapacité au Seigneur. La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle 3047962431

Amitiés

Lily-Anne Smile

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MessageSujet: Re: La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle   La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle Icon_minitimeMar Juin 05 2012, 18:22

Bonjour Lily-Anne,

À ce que je crois comprendre, le Concile Vatican II a voulu introduire la langue locale dans la messe, mais que celle-ci ne prenne pas toute la place.

Le latin possède un sens très profond du sacré, et il permet la communion des chrétiens de toutes langues, lorsqu'ils se déplacent dans le monde personnellement pour assister à une messe dans un pays étranger, ou lors des grands rassemblements. Cette langue a toujours favorisé cette unité.

L'introduction de la langue locale, a cependant permis aux fidèles de rendre plus accessible certaines parties de la messe. Cela aussi, était voulu de l'Esprit-Saint. C'est en harmonisant la langue locale et le latin, que l'on répond au véritable esprit du Concile, par rapport à la liturgie. En réduisant quelque peu la présence du latin dans la messe, cela permet aussi aux fidèles d'apprendre plus facilement les belles prières traditionnelles de l'Église, qui élèvent tant l'âme vers Dieu.

À propos du chant grégorien, je crois - que l'on me corrige si je fais erreur -, qu'il n'est pas nécessairement lié à la langue. Il s'agit plutôt des intonations sacrées qui s'en dégagent, et qui peuvent être récitées en langue locale. J'ai déjà assisté à de belles messes très pieuses, durant lesquelles l'on retrouvait du beau chant grégorien, chanté dans notre langue.

Tout est question d'équilibre, avec le Bon Dieu. Le pendule, ces dernières années, s'est déplacé bien loin de ce que le Seigneur a inspiré, pour l'Église. Mais, cela se replacera. Le Seigneur est notre Berger. Ayons confiance. Lui veille...

Union de prières,

Emmanuel
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MessageSujet: Re: La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle   La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle Icon_minitimeDim Juin 10 2012, 12:01

Bonjour,

Voici un petit ajout pour compléter les informations ci-dessus, sur lequel je suis tombé ce matin.

Amicalement,

Emmanuel


Citation :
Par l’abbé Christian Gouyaud —

Benoît XVI a réintroduit, pour ce qui le concerne, la distribution de la communion sur la langue des fidèles agenouillés. Cette manière de procéder est tout à fait caractéristique du pape qui prêche pédagogiquement par l’exemple et n’impose pas brutalement par décret.

Mgr Ranjith estime que « le moment est arrivé de bien évaluer cette pratique, de revoir et, si nécessaire, d’abandonner la pratique actuelle » de la communion reçue debout et dans la main.

L’actuel Secrétaire de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements s’exprime ainsi dans une préface à un remarquable opuscule de Mgr A. Schneider, évêque au Kazakhstan, intitulé Dominus est. La question du mode de distribution de la communion est sans doute l’une des plus exemplaires de l’affaiblissement du gouvernement ecclésiastique dans les années 1970.

En voulant avaliser pour canaliser, les responsables sciaient la branche sur laquelle ils étaient assis. En cédant aux pratiques de désobéissance objective émanant de lobbies progressistes, l’autorité sapait le principe même d’autorité.

Rappelons que ni le Concile Vatican II, ni le Novus Ordo Missae promulgué par Paul VI ne prévoyaient que la communion fût reçue debout et dans la main.

Consultés par une Lettre émanant du président et du secrétaire du Consilium pour l’exécution de la Constitution sur la liturgie en date du 29 octobre 1968, près des deux tiers des évêques latins du monde s’opposèrent à l’introduction de cette manière de communier. Comment une minorité agissante put-elle alors imposer une telle pratique ?

L’Instruction Memoriale Domini, publiée par la Congrégation pour le Culte Divin le 29 mai 1969, était précisément consacrée à « la façon de distribuer la communion ».

Elle prenait acte de ce que, « dans certains endroits », l’autorisation de distribuer la communion dans la main avait été présumée ! Le document commençait par énumérer les avantages de la communion sur la langue pour aboutir à la conclusion suivante :

« Compte tenu de la situation actuelle de l’Église dans le monde entier, cette façon de distribuer la sainte communion [sur la langue] doit être conservée, non seulement parce qu’elle a derrière elle une tradition multiséculaire, mais surtout parce qu’elle exprime le respect des fidèles envers l’Eucharistie. [...]

De plus, cette façon de faire, qui doit déjà être considérée comme traditionnelle, assure plus efficacement que la sainte communion soit distribuée avec le respect, le décorum et la dignité qui lui conviennent [...] C’est pourquoi, le Souverain Pontife n’a pas pensé devoir changer la façon traditionnelle de distribuer la sainte communion aux fidèles.

Aussi, le Saint-Siège exhorte-t-il vivement les évêques, les prêtres et les fidèles à respecter attentivement la loi toujours en vigueur et qui se trouve confirmée de nouveau ». Cette décision devait cependant être inopérante par le fameux renvoi à la compétence des Conférences épiscopales qui généraliseront la communion dans la main. De plus, une Lettre pastorale accompagnait l’Instruction Memoriale Domini, qui donnait le mode d’emploi d’une pratique que l’Instruction réprouvait.

Une autorité impuissante ?

A relire ce document quarante ans après, on a vraiment le sentiment d’une autorité impuissante qui assortit la nouvelle manière de communier de conditions idéales qui sont autant de vœux pieux! Par exemple, « qu’on fasse attention à ne pas laisser tomber ni se disperser des fragments de pain eucharistique, comme aussi à la propreté convenable des mains et à la bonne tenue des gestes selon les usages des divers peuples »!

Allait-on instaurer pour les fidèles un rite de purification (avant la communion) puis d’ablution des mains (après) ? De plus, l’Instruction octroyait l’induit pour entériner des situations de fait tandis que la Lettre abondait dans le sens d’une initiation et, par conséquent, d’une incitation progressive: « II convient donc de l’introduire graduellement, en commençant par des groupes et des milieux qualifiés et plus préparés. »

L’argument de fond pour introduire la nouvelle manière de communier avait été avancé dans la Lettre du 29 octobre 1968 :

« La manière traditionnelle de recevoir la communion sur la langue apparaît de plus en plus à nos contemporains comme un geste infantile; il rappelle trop la manière de nourrir les petits enfants incapables de manger seuls. Beaucoup d’adultes ressentent de la gêne à faire en public un acte qui n’a aucune beauté extérieure et qui les rabaisse à la petite enfance. »

En d’autres termes: le chrétien moderne est un chrétien adulte qui se tient debout face à son Seigneur et qui se communie lui-même car l’eucharistie est un droit de l’homme! Dans son excellent Dominus est qui reprend toute cette question, Mgr Schneider cite, au contraire, un grand nombre de Pères de l’Église et de saints qui présentent l’eucharistie comme le Don ineffable qu’on ne reçoit qu’en devenant comme de petits enfants!

Il évoque aussi le risque objectif de profanation des parcelles quand celles-ci ne sont pas recueillies. Il reste enfin la question lancinante de savoir si, quarante ans après, le fait de se communier soi-même debout, joint à la grave désaffection du sacrement de la réconciliation, a apporté une valeur ajoutée au respect du sacré?

En 1980, Jean-Paul II confessa franchement ne pas être favorable à cette pratique de la communion debout et dans la main et ne pas la recommander. Ce n’est qu’avec réticence qu’il adopta finalement la praxis en vigueur. On mesure aujourd’hui l’héroïcité du courage de Benoît XVI qui cherche à inverser ce processus.
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MessageSujet: Re: La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle   La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle Icon_minitimeDim Juin 10 2012, 16:41

Merci Emmanuel

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MessageSujet: Re: La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle   La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle Icon_minitimeDim Juin 10 2012, 16:46

Comme chaque semaine, Benoît XVI a salué les fidèles en plusieurs langues, dont le Français.

Texte du Pape en français
En ce dimanche, chers pèlerins francophones et membres de l’Aumônerie mauricienne de Paris, de nombreux pays célèbrent la solennité du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ. Je vous invite à rencontrer régulièrement et à adorer le Christ-Eucharistie. Pour cela, notre monde à besoin de prêtres, ministres de l’Eucharistie. Prions pour que dans les familles, et ailleurs, puissent s’épanouir, à l’appel du Seigneur, des vocations sacerdotales. Que la Vierge Marie, Mère des prêtres, soutienne tous les ministres ordonnés et plus particulièrement ceux qui sont ordonnés au cours de cette année ! Bon dimanche à tous !

http://www.radiovaticana.org/fr1/Articolo.asp?c=595418


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MessageSujet: Communion sur la langue, ou bien communion dans la main?   La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle Icon_minitimeDim Juin 10 2012, 19:24


Communion sur la langue, ou bien communion dans la main?

Personnellement, je reçois, de préférence, la Sainte Hostie dans ma main, pour des raisons d'hygiène (des raisons d'hygiène dont ne parlent pas les textes cités ci-dessus); et cela depuis qu'un prêtre, à qui je présentais ma langue (pour qu'il y dépose l'hostie), a malencontreusement touché celle-ci (ma langue un peu râpeuse et un peu chargée: avais-je mauvaise santé?) avec deux de ses doigts, et qui a aussi touché, presque en même temps, un coin bien humide de ma bouche. Puis-je vous dire que j'ai été interloqué devant une pareille maladresse de prêtre?

J'ose croire que vous serez indulgent si je vous dis que durant le temps de mon action de grâce (qui a suivi), je ne pouvais pas faire autrement que de penser à toutes les personnes qui ont communié, de la main de ce prêtre, après moi; il était évident pour moi que celles-ci, en recevant une hostie de ce prêtre, ne communiaient pas seulement au Corps du Christ, mais aussi à mon ADN, à mes bactéries, à mes virus et à mes microbes dormants etc... J'espère que vous saisirez mieux maintenant ma préférence à recevoir l'hostie dans ma main plutôt que sur la langue, après une pareille déconvenue? (mais j'en souris aujourd'hui...)

En complément de vos citations, je vous laisse deux autres citations qui nous font mieux comprendre ce que Benoit XVI pense vraiment de la communion dans la main qu'il ne désapprouve nullement:

Citation :

«Je ne suis pas fondamentalement opposé à la communion dans la main. Je l'ai moi-même aussi donnée et reçue ainsi. Mais en faisant recevoir la communion à genoux, administré dans la bouche, je voulais donner un signal de respect, marquer la présence réelle d'une sorte de point d'exclamation.» (Parole de Benoit XVI)

Source : Lumière sur le monde, Benoit XVI, Ed. Novalis, 2010, p. 207.

Citation :

1285 – On tiendra compte des normes suivantes:
1. La nouvelle manière de communier ne devra pas être imposée d'une manière qui exclurait l'usage traditionnel. Il importe notamment que chaque fidèle ait la possibilité de recevoir la Communion sur la langue, là où sera concédé légitimement le nouvel usage et lorsque viendront communier en même temps d'autres personnes qui recevront l'hostie dans la main. En effet, les deux manières de communier peuvent coexister sans difficulté dans la même action liturgique. Cela, pour que personne ne trouve dans le nouveau rite une cause de trouble à sa propre sen­sibilité spirituelle envers l'Eucharistie et pour que ce Sacrement, de sa nature source et cause d'unité, ne devienne pas une occasion de désaccord entre les fidèles.


Extrait de la lettre accompagnant l'Instruction [Memoriale Domini]
.

En espérant que ces nouvelles informations vous seront utiles, je vous salue cordialement!

Stan

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MessageSujet: Re: La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle   La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle Icon_minitimeDim Juin 10 2012, 23:30

Stan,

Je comprends que ton expérience a du te faire souffrir...Je communie sur la langue et jamais cela s'est produit, mais peut-être ce genre de mésavanture est rare !?

Il faut pardonner a ce Prêtre et oublier cette malheureuse expérience pour que ton coeur puisse entendre ceci,

Citation :
En 1980, Jean-Paul II confessa franchement ne pas être favorable à cette pratique de la communion debout et dans la main et ne pas la recommander. Ce n’est qu’avec réticence qu’il adopta finalement la praxis en vigueur. On mesure aujourd’hui l’héroïcité du courage de Benoît XVI qui cherche à inverser ce processus.

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MessageSujet: Re: La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle   La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle Icon_minitimeLun Juin 11 2012, 15:59

Céline a écrit:
Stan,

Je comprends que ton expérience a du te faire souffrir...Je communie sur la langue et jamais cela s'est produit, mais peut-être ce genre de mésaventure est rare !?

Il faut pardonner a ce Prêtre et oublier cette malheureuse expérience pour que ton coeur puisse entendre ceci,

Citation :
En 1980, Jean-Paul II confessa franchement ne pas être favorable à cette pratique de la communion debout et dans la main et ne pas la recommander. Ce n’est qu’avec réticence qu’il adopta finalement la praxis en vigueur. On mesure aujourd’hui l’héroïcité du courage de Benoît XVI qui cherche à inverser ce processus.

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Céline

Chère Céline,

Quand l’abbé Christian Gouyaud affirme, dans la citation que tu me donnes: «Benoît XVI qui cherche à inverser ce processus.», je pense qu'il s'agit là d'une conclusion bien personnelle à cet abbé, une conclusion abusive en ce qu'elle prête au pape une intention dont je ne retrouve pas l'esprit dans son livre "Lumière sur le monde" (Ed. Novalis, 2010, p. 207), en lequel il écrit: «Je ne suis pas fondamentalement opposé à la communion dans la main. Je l'ai moi-même aussi donnée et reçue ainsi. (...)».

Je te rassure: «l'histoire du prêtre que a mis par accident ses doigts en contact avec ma salive pour ensuite continuer de donner la communion à d'autres personnes» était davantage "un gros désagrément" plutôt qu'une souffrance pour moi; et je ne lui en ai jamais gardé rancune. Tant mieux pour toi si tu n'as jamais connu ce genre d'accident en recevant la communion; Que Dieu te bénisse! et continue de recevoir l'Hostie Sainte sur ta langue plutôt que dans ta main, selon ce que tu juges meilleur pour toi. Mais il te faut accepter que mon histoire personnelle (comme celle de plusieurs autres personnes) est différente de la tienne... «Il y a plusieurs demeures dans la Maison de Dieu». (Jean 14, 2)

«Au soir de notre vie, nous seront jugés sur l'amour!» a dit Sainte Thérèse de Lisieux; c'est en ayant cette pensée de Ste Thérèse dans mon coeur, que, pour ma part, je m'approche, avec autant de foi et d'amour que je peux, vers la Sainte Eucharistie; et c'est dans ces dispositions de coeur que je présente au prêtre mes mains posées l'une sur l'autre et en forme de croix, afin d'y accueillir, avec foi et amour, mon Seigneur et mon Dieu dans son Eucharistie. Les Soeurs Missionnaires de la Charité, (les Soeurs de Mère Teresa de Calcutta) qui sont à Québec, communient aussi de cette façon: en recevant l'Hostie Sainte dans leur main, selon ce que j'ai vu...à la Basilique de Québec. Alors? Alors c'est ainsi que, pour ma part, je vais continuer d'aimer mon Dieu qui ne juge pas sur les apparences, mais qui considère avant tout (et en priorité) les dispositions d'amour de nos coeurs: «Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l'amour.» ...

Cordiales salutations!

Stan

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MessageSujet: Re: La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle   La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle Icon_minitimeLun Juin 11 2012, 18:09

Bonjour,

Cette citation de Benoît XVI a cela de bon, qu'elle rappelle en effet, que la manière de recevoir l'Eucharistie, n'est pas quelque chose de dogmatique. Il n'y a pas de péché, comme certains pourraient le penser, à recevoir celle-ci de cette manière, tout particulièrement lorsque cela est fait dans l'obéissance. Cela nous permet aussi de nous rappeler, comme le mentionne Stan, qu'avant les gestes extérieurs, ce sont les gestes d'adoration et d'amour intérieurs qui doivent être vécus profondément, lorsque nous recevons l'Eucharistie.

Cependant, la tendance générale dans l'Église, exprimée par nos Saints-Pères, y compris par Benoît XVI, en est un d'un retour au "sens du sacré" dans les célébrations liturgiques, ou à une "réforme de la réforme", pour reprendre les mots du Pape Benoît XVI.

La communion à genoux, est l'un des nombreux aspects, qui contribue à instaurer un grand sens du sacré, dans la célébration eucharistique, et c'est pourquoi elle a toujours été le mode de réception privilégié de l'Eucharistie dans l'Église depuis ses tous débuts, et non seulement depuis quelques siècles, comme l'ont insinué certains en faisant circuler de fausses informations.

Oh, il est bien vrai, on aura beau se mettre à genoux, pour recevoir l'Eucharistie, ou même couché, si nous nous présentons devant Notre-Seigneur avec un coeur distrait, quelle valeur cela aura-t-il?

Cependant, nous sommes des êtres faits de chair, et d'esprit. Lorsque l'Église institue sa Liturgie, nous sommes loin de ne parler que de "détails extérieurs", qui n'ont aucune influence sur la véritable spiritualité.

Que ce soit à travers la musique sacrée, à travers les gestes demandés aux fidèles durant la messe, à travers les statues et les décorations intérieures, ou encore les vêtements et les ornements liturgiques, "l'extérieur" de nos messes influence grandement l'esprit dans lequel les fidèles vivront celles-ci, et rencontreront le Christ, ou non.

Le premier texte, en haut du fil, issu des nombreuses citations du Cardinal Ratzinger, maintenant Benoît XVI, est si instructif, sur cette grande réalité, du lien entre la liturgie bien vécue, et une vie spirituelle profonde, rapprochant toujours plus nos âmes d'une vie d'union intime avec Dieu, dans une grande humilité, et une charité brûlante.

Oui, nous sommes corps, et esprit. N'ayons pas peur, de nous agenouiller devant Notre-Seigneur. N'opposons pas gestes extérieurs, et vie intérieure. Tout se complète, tout s'harmonise, et, comme le disait à l'époque le Cardinal Ratzinger à propos d'une future "réforme de la réforme", faisons confiance à la Providence, pour un retour, bientôt, du sens du sacré, dans nos cérémonies.

Union de prières,

Emmanuel
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Céline.
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Céline.


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MessageSujet: Re: La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle   La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle Icon_minitimeLun Juin 11 2012, 23:11

Stan a écrit,

Citation :
je ne pouvais pas faire autrement que de penser à toutes les personnes qui ont communié, de la main de ce prêtre, après moi; il était évident pour moi que celles-ci, en recevant une hostie de ce prêtre, ne communiaient pas seulement au Corps du Christ, mais aussi à mon .....

Aimer son prochain et Aimer Dieu de tout son être est aussi de voir l'Amour de Dieu pour toi, Stan, pour le prêtre et aussi tous ceux qui ont communier après toi.

J'ose croire que dans cette amour pour nous Dieu a PURIFIER a l'instant même les doigts du Prêtre !

Et que ceux qui ont comminiés après toi avait AUSSI le corps et le sang du Christ PUR !

Dieu est Amour et miséricorde !

CélineLa pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle 865268957

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Emmanuel

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MessageSujet: Re: La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle   La pensée de Benoît XVI sur la crise liturgique actuelle Icon_minitimeMar Juin 12 2012, 00:42

Oui, j'ai pensé à cela moi aussi... Smile

Des miracles nombreux à travers l'histoire sont survenus, où de grands malades ont été guéris après la réception de l'Eucharistie, qui est nul autre que le Christ Glorieux Ressucité.

Je suis certain qu'Il peut venir à bout de quelques germes. ;)

Union de prières,

Emmanuel
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