Miracle de l'Hostie

DEUX TEMOINS
DU
MIRACLE DE L'HOSTIE
Nos deux amis de Barro et d'Arras nous ont comblés. Ils nous offrent aussi un témoignage de la plus haute importance au sujet du Miracle de la Forma, du grand Miracle de l'Hostie visible sur la langue de Conchita dans la nuit du 18 au 19 juillet 1962.
Cet événement capital, nous l'avons décrit dans le livre "l'Etoile dans la Montagne".

Permettez-moi de vous demander de le relire.

Pépé Diez

Avant d'aller plus loin, je voudrais saluer une fois encore mon ami fidèle, Pépé Diez, un des maçons du village. La meilleure manière me paraît être de vous livrer un de ces dialogues que nous avons tenus tous deux plus d'une fois, là-bas. Ce sera le complément de sa déposition rapportée dans notre livre.

— Pépé, avez-vous été appelé par la Commission de Santander?

— Jamais, Père.

— Mais, c'est incroyable?

— C'est la pure vérité.

— Comment peut-on expliquer qu'ils ne vous aient pas convoqué?

— Parce que cela ne leur convient pas.

— Vous dites?

— Père, il ne convient pas à cette Commission de connaître la vérité vraie!

Je pris le temps de me ressaisir, car je n'avais pas encore "comparu" moi-même, dans un restaurant de Santander, devant le chanoine Odriozola, le greffier dont on parle dans "l'Etoile dans la Montagne".

Ma stupeur passée:

— Pépé, prêteriez-vous serment, jureriez-vous devant Dieu, à l'occasion du Miracle de la Forma?

— Bien sûr.

— Très sûr?

— Père, je ne suis qu'un pauvre ouvrier. Chaque jour, je descends à Cosio pour y travailler et j'en remonte fourbu. Chaque jour, par tous les temps.De plus, j'ai une famille nombreuse, vous le savez.

— Alors?

— Alors, je jure devant Dieu, et j'affirme la réalité du Miracle de la Forma. On me coupe la main droite, et je continue à travailler de la gauche.

Après cela, si le monde entier ne reste pas confondu devant l'attitude de Santander, c'est qu'il n'avait pas connaissance non plus de la relation de M. le curé de Barro, le 22 août 1961, au sujet de la commission. C'est également parce qu'il ne sait pas que la Commission "ignore" avec la même malice, le témoignage que nous allons lire.

Bien que le témoignage de Pépé Diez, le maçon du village, soit le plus important de ceux qui ont été révélés, il y a un autre témoin du Miracle de la Forma qu'Aniceta aime beaucoup et dont elle m'avait souvent parlé: Benjamin Gomez.

Je rêvais depuis longtemps de le rencontrer.

Comment la chose s'est-elle faite? Par l'intermédiaire d'une de ses parentes de Garabandal, une mère de famille nombreuse, réfléchie et réservée, qui s'appelle Josefina.

Comme tous les habitants du village, elle a assisté à bien des apparitions. La Vierge a conduit chez elle les voyantes en extase une dizaine de fois. Elle possède un véritable trésor d'objets baisés par la Vision. On connaîtra un jour ses souvenirs de même que ceux de tant d'hommes et de femmes que la consigne cléricale de la "bouche cousue" empêche encore de parler.

Je remercie ici Josefina de m'avoir amené dans la petite maison voisine de la sienne, don Benjamin Gomez.

Benjamin Gomez

Demandez-lui. Il vous regardera en face, puis vous dévisagera du haut en bas. S'il estime que vous méritez sa confiance totale, il vous invitera dans la chère petite demeure qu'il a fait aménager au village pour y passer la bonne saison. Et là, il livrera son âme.

Qui est Benjamin Gomez?

Grand, maigre, le dos un peu voûté, dans la soixantaine. Une voix grave, un peu éraillée, qui pèse tous ses mots. Un cultivateur de Pesues, à 30 km de Garabandal, qui a beaucoup travaillé, dont la retraite est la récompense d'un labeur acharné qui a compromis sa santé. Un campagnard intelligent qui semble avoir passé sa vie à réfléchir à tout. Sa réserve naturelle cache un cœur d'or que son amour de la vérité vous ouvrira.

Il m'autorise à publier la déposition qu'il a confiée, en toute simplicité, au magnétophone du R.P. Ramôn Andreu. Qu'il me permette aussi de pouvoir vous aider à la "situer dans son cœur", en vous résumant ce que je crois pouvoir révéler de notre première conversation.

— Père, j'avais eu des difficultés avec mon curé que pourtant j'aimais bien. Je ne vous apprends rien: j'ai fait comme d'autres, je me suis écarté de la pratique religieuse. Au moment des apparitions, il y avait vingt ans que je ne m'étais plus confessé. Vous voyez le genre?

— Oui, Benjamin. Je vois le genre et toutes ses conséquences.

— J'ai vu tout ce que Josefina vous a raconté au su jet du Miracle de la Forma et d'autres extases dont une incroyable lévitation. Cela m'a fait réfléchir, jour et nuit. Dieu a bien voulu me rendre la lumière, et j'ai remis ma conscience en règle.

— A Pesues?

— Non. J'ai voulu que ce fût ici à Garabandal.

Ma santé est parfois défaillante, comme aujourd'hui, vous le constatez. Cela m'a coûté, mais j'ai fini par comprendre.

— Comprendre quoi. Benjamin?

— Qu'un chrétien doit avoir le courage de souffrir sur la terre.

— Surtout quand cette terre est comme celle-ci, la terre privilégiée de la Vierge.

— Oui, Père. Et quand le monde est ce qu'il est devenu.

— Que voulez-vous dire?

— Qu'il ne faut pas laisser la Vierge toute seule, lorsqu'elle vient à nous pour essayer de sauver l'humanité.

— Allez jusqu'au bout, Benjamin.

— Je crois avoir compris maintenant "au-dedans de moi". Je vais venir habiter le village, du moins à la bonne saison, à cause de ma santé. Je voudrais vivre près d'Elle, Lui faire oublier mon passé, la réconforter dans sa solitude...

Arrêtons-nous ici: le reste est le secret de Dieu et de Benjamin.

Quand vous irez ou quand vous retournerez dans le petit village où il est impossible de ne pas se croiser, vous rencontrerez sûrement don Benjamin Gomez. Mettez votre main dans la sienne qui est aussi large que loyale. Vous regarderez les rides de son visage : elles sont lumineuses. Ses beaux yeux devenus si fraternels vous souriront. Attardez-vous avec lui. Vous sentirez vite que cette âme peu commune porte, avec Notre-Dame du Carmel, — généreusement et fidèlement — le poids de l'humanité pécheresse. Imitez-le, c'est l'un de nos chef de file parce qu'il a la grâce insigne de s'ignorer.

* * *
par M. L'ABBE JOSE RAMON GARCIA DE LA RIVA
"MEMOIRES UN CURÉ DE CAMPAGNE ESPAGNOL"

http://www.ourlady.ca/translations/French/memoires/memoires31.htm