«Dieu est Quelqu’un», Paulette Leblanc

Dieu est Quelqu’Un

Les hommes sont religieux, ils cherchent Dieu. A travers Jésus-Christ, ils découvrent que Dieu est Quelqu’Un et qu’ils sont appelés à entrer dans une relation interpersonnelle aimante avec Lui.
Dans la Bible, nous lisons que Dieu a créé l’univers, comme Il avait créé les esprits célestes. Dieu a créé les êtres vivants: végétaux et animaux, et tout cela était bon. Puis Dieu créa l’Homme: homme et femme Il le fit, et c’était très bon... La Bible nous apprend aussi que les hommes ayant gravement péché furent chassés du Paradis terrestre et livrés à eux-mêmes, à leurs seules forces. Les hommes furent très malheureux et à de nombreuses reprises, ils appelèrent Dieu. Mais Dieu ne se montrait plus... Parfois, lorsque les hommes se conduisaient trop mal, Il intervenait vigoureusement, et, spontanément, nous pensons au déluge ou à la destruction de Sodome et de Gomorrhe. Plus tard, mais rarement, Dieu se manifesta à quelques prophètes, mais sans jamais se montrer. Et lorsqu’Il passa tout près d’Elie, dans la brise légère, Elie eut soin de cacher son visage avec son manteau. Car Dieu, on ne peut pas Le voir.
Beaucoup de penseurs ont cherché à définir qui était cette puissance pensante et créatrice. Dieu était-Il une puissance aveugle qui créait sans trop savoir ce qu’il y avait dans sa création? Ou bien Dieu n’était-Il qu’une force cynique qui, après avoir créé, se désintéressait complètement de ce qui pouvait se passer dans cette œuvre gigantesque. Dieu se comporterait alors comme un démiurge insensé, comme une force insensible et indifférente: il s’était bien amusé, maintenant les choses pouvaient suivre leur cours, peu lui importait comment... Evoquer un tel scénario fait tout simplement frémir.
Heureusement, les perfections de la nature sont telles qu’il est impossible d’imaginer un semblable scénario. Et puis, depuis que les hommes existent, ils sont toujours entrés en relation avec ce qu’ils appellent des esprits, forces bonnes ou maléfiques, qu’il faut bénir ou apaiser, mais de toutes façons se les rendre favorables. Les hommes primitifs comprenaient, sans bien l’exprimer, que ces forces obscures les connaissaient personnellement, et qu’elles les protégeaient ou leur nuisaient en fonction de ce que les humains leur offraient, leur apportaient; parfois même ces forces se laissaient apprivoiser.
Mais qui était le chef de ces forces invisibles, inconnaissables? Y avait-il un Dieu au-dessus de ces dieux? Ce Dieu entendait-il les appels des hommes, les comprenait-il? Ce Dieu aimait-il les hommes qu’il avait chassés du Paradis et exilés sur la terre? En un mot, ce Dieu inconnu était-il Quelqu’un, était-il une personne avec qui l’on pouvait dialoguer, que l’on pouvait prier, et par quels moyens?
Alors, parfois, Dieu, pris de pitié pour les créatures pécheresses qui l’avaient délaissé, levait un coin du voile et laissait entrevoir que s’il était d’abord juste, il aimait aussi ses enfants désobéissants. Et s’il avait donné un cœur aux hommes, c’est que Lui, le Créateur, avait aussi un Cœur, et un Cœur miséricordieux, infiniment aimant, et prêt à pardonner. Dieu était vraiment Quelqu’un, et les hommes, ses créatures faites à son image, Il les aimait toujours... Comme un Père aimant, comme une Mère dévouée, Dieu aimait les hommes. Dieu désirait ramener à Lui tous les hommes, mais tels qu’ils étaient devenus, ce n’était guère possible: Dieu devait d’abord les apprivoiser.
Alors Dieu se prépara un peuple qui pourrait, plus tard, recevoir son Fils, et, lentement, Il l’éduqua. Lentement, Dieu montrait aux hommes qu’il était Quelqu’Un, Quelqu’Un avec qui ils pourraient dialoguer, et qu’ils pourraient aimer.
Ainsi, au fil du temps, les hommes découvrirent que Dieu était vraiment Quelqu’Un. Et, quand ils eurent découvert et compris l’amour de Dieu pour eux, les hommes, voulant faire profiter leurs descendants de cette merveilleuse découverte, écrivirent leurs relations étonnantes avec leur créateur: toute l’Ecriture n’est que la merveilleuse révélation du dialogue entre Dieu et les hommes.
Peu à peu nous découvrons que Dieu Créateur parle et agit sans cesse, poursuivant sa création. Dieu est lumière, Il est Vérité et Il donne la vie. Et surtout, Dieu est justice et Il est fidèle. Mais Dieu veut qu’humblement les hommes reconnaissent qu’ils sont pécheurs et qu’ils reviennent à Lui par des prières confiantes. Alors Dieu entendra les cris de ses enfants. Il se penchera vers eux, Il leur pardonnera et les éduquera. Mais Dieu exigera que les hommes Lui fassent confiance et qu’ils se soumettent enfin à sa Loi: sa Volonté qui est Amour. Alors, mais alors seulement, les hommes pourront adorer et louer Dieu comme Il le mérite. Alors ils comprendront l’Amour de Dieu et ils pourront L’aimer. Les hommes aimeront Dieu comme on aime Quelqu’un, car Dieu est vraiment Quelqu’Un.
Quand les hommes ont compris que Dieu est Quelqu’Un, ils veulent Le voir. Comme il est impossible de voir Dieu, Dieu envoya son Fils, Jésus Verbe incarné, pour vivre avec les hommes, pour que les hommes Le voient. C’est parce que Jésus, Fils de Dieu, est Quelqu’Un, Quelqu’Un qui vit aujourd’hui, avec nous et si près de nous, que nous désirons tellement Le voir. Et le pape Jean Paul II n’hésitait pas à conseiller: «Laissez naître du plus profond de votre cœur ce désir ardent de voir Dieu, désir parfois étouffé par les bruits du monde et par les séductions des plaisirs... Laissez naître ce désir et vous ferez la merveilleuse expérience de la rencontre avec Jésus. Le christianisme n’est pas qu’une doctrine; c’est une rencontre dans la foi avec Dieu, présent dans notre histoire à travers l’incarnation de Jésus.» (Message de Jean-Paul II adressé aux jeunes lors de la préparation des JMJ de Cologne en 2005).
Mais comment rencontrer Jésus aujourd’hui, comment Le voir, comment L’entendre?
Jean Paul II répondit en présentant aux jeunes les moyens grâce auxquels ils peuvent rencontrer le Christ vivant. «Cherchez-le avec les yeux de la chair dans les événements de la vie et dans le visage des autres, écrit-il; mais cherchez-le aussi avec les yeux de l’âme à travers la prière et la méditation de la Parole de Dieu, car la contemplation du visage du Christ est surtout centrée sur ce que la Sainte Ecriture dit de lui.»
Le pape indique aussi que le sacrement de l’Eucharistie est l’autre moyen privilégié pour découvrir le Christ, car l’Eucharistie, c’est Jésus réellement présent sous la forme d’une bouchée de pain. Ce sacrement ouvre également le cœur de celui qui le reçoit aux frères et sœurs, en particulier aux plus pauvres d’entre eux, surtout les pauvres de biens spirituels. «Le monde a un besoin urgent du grand signe prophétique de la charité fraternelle, déclare le pape. Il ne suffit pas d’ailleurs de ‘parler’ de Jésus; en un certain sens il faut le faire ‘voir’ par le témoignage éloquent de sa propre vie... Aimer, ce n’est pas seulement un sentiment, c’est un acte de volonté qui consiste à préférer de manière constante le bien de l’autre au bien propre,» explique le Saint-Père, citant les célèbres paroles de Jésus: «Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime». Oui, Dieu, on peut Le rencontrer, car Dieu est Quelqu’Un, Quelqu’Un de vivant, Quelqu’Un qui nous aime et qui nous veut heureux.
L’ouvrage que nous vous présentons, «Dieu est Quel-qu’Un» nous permet de découvrir comment nos Pères, et les hommes de tous les temps, ont crié à Dieu leurs détresses. Nous nous reconnaissons dans les hommes de la Bible, cons-cients de leurs péchés qui les ont séparés de leur Créateur, nous nous étonnons de la réponse de Dieu-Père, rempli d’amour pour tous ses enfants, Dieu-Père «qui a entendu le cri de son peuple», et nous découvrons avec émerveillement que Dieu existe, qu’Il est Quelqu’Un, qu’Il nous aime, tous, individuellement, et que nous pouvons Le rencontrer et dialoguer avec Lui. Nous essaierons alors de comprendre comment Dieu est vraiment Quel-qu’Un, quelqu’Un qui aime toute sa création, et particulièrement l’Homme, sa créature préférée. Nous saurons que Dieu aime chacun de nous en particulier, d’un amour de préférence, et qu’Il est venu nous rencontrer dans la personne de Jésus, son Verbe Incarné. Et nous serons émerveillés par l’immensité de l’Amour de Dieu-Trinité qui veut continuer à demeurer au milieu des hommes, dans l’Eucharistie du Fils bien-aimé.

Littérature:
«Dieu est Quelqu’un»,