Stan
Date d'inscription : 30/08/2010 Localisation : Québec, Canada
| Sujet: Que faut-il faire pour parvenir à la pureté d'intention ? (selon sainte Catherine de Gênes) Ven Juil 31 2020, 19:00 | |
| - Citation :
Que faut-il faire pour parvenir à la pureté d'intention ?
Sainte Catherine de Gênes
Que faut-il faire pour parvenir à la pureté d'intention ? Une seule chose : ne point se conduire soi-même, ne disposer en rien de soi-même, mais se laisser entre les mains de Dieu, le prier qu'il nous gouverne, non-seulement pour le dehors, mais encore plus pour le dedans ; qu'il s'empare de notre esprit et de notre cœur ; qu'il nous inspire des pensées, des affections, des motifs dignes de lui ; qu'il nous purifie de ce levain d'amour-propre que nous portons dans l'intime de l'âme ; et que, par des moyens que lui seul connaît et peut mettre en usage, il nous élève par degrés à cette sublime pureté. Ces moyens sont durs à la nature, et ils doivent l'être, puisqu'ils ont pour objet de la détruire.
Il faut donc s'attendre à passer par de rudes épreuves; mais Dieu donne à une âme généreuse la force de les porter. Elle sent que ces épreuves la purifient, la détachent d'elle-même, l'unissent à Dieu sans milieu ; et ce sentiment les lui rend non-seulement légères, mais agréables et désirables : en sorte que, malgré les répugnances extrêmes de la nature, qui ne saurait consentir à sa destruction, elle les accepte et les embrasse de tout son cœur, et ne voudrait pour rien au monde s'y soustraire ni en voir la fin, avant le moment que Dieu a marqué.
Tout ce que nous avons à faire de notre côté, c'est, à mesure que nous apercevons dans nos intentions quelque chose d'humain, de naturel, d'imparfait, de le rejeter et de le désavouer, selon la lumière que Dieu nous donne. Cette lumière change suivant les divers états où nous entrons. D'abord elle ne nous montre que les imperfections les plus grossières ; bornons-nous pour lors à rectifier celles-là, et gardons-nous bien de vouloir nous mettre tout d'un coup dans une pureté de désintéressement dont nous ne sommes pas capables. Laissons faire Dieu. Ayons seulement l'intention qu'il nous purifie; secondons son action, faisons les sacrifices à mesure qu'ils se présentent ; ne prévenons rien par des ferveurs d'imagination, et soyons assurés que Dieu nous purifiera par des voies auxquelles nous ne nous attendons pas.
Mais n'est-il pas nécessaire, à chaque action que l'on fait, d'avoir une intention expresse et marquée, et de se dire à soi-même : Je fais telle chose dans telle vue ? C'est ce qu'on appelle la direction d'intention. Je réponds que quand on s'est une fois donné à Dieu, cela n'est pas nécessaire, ni même à propos. L'intention générale de plaire à Dieu, de faire sa volonté, suffit ; et l'on a toujours cette intention, dès qu'on s'est donné sincèrement à lui. Tant que le don de soi-même subsiste, l'intention subsiste aussi : il n'est pas besoin de la renouveler, ni d'y réfléchir, ni de s'en rendre, pour ainsi dire, compte à soi-même. Si l'on s'apercevait que l'on se fût repris en quelque chose, il n'y a simplement qu'à rendre à Dieu ce qu'on lui a pris après le lui avoir donné, et se remettre dans la voie de l'abandon.
Cette intention générale, qu'il est bon de renouveler chaque matin, renferme éminemment toutes les intentions particulières, et elle a seule plus de perfections que toutes les autres ensemble. Si elle est plus parfaite, elle est aussi plus avantageuse pour l'âme, et elle lui procure plus de bien que toutes les autres. Ainsi il n'est pas besoin qu'on se propose ni de satisfaire pour ses péchés par telle bonne œuvre, ni d'acquérir telle vertu, ni d'obtenir telle grâce. L'intention générale de faire la volonté de Dieu comprend tout cela, et elle a l'avantage de détourner nos regards de dessus nous-mêmes, ce que n'ont pas les autres. On ne doit donc pas être surpris lorsqu'on entend une sainte Catherine de Gênes dire qu'elle ne pouvait plus penser à gagner les indulgences. Est-ce qu'elle ne faisait pas cas des trésors de l'Église ? Ce serait un crime de le penser. Est-ce qu'elle n'avait pas l'intention générale de les gagner ? Elle l'avait sans doute. Est-ce qu'elle ne les gagnait pas, faute d'y penser expressément ? Dieu occupait sa pensée à quelque chose de mieux ; et pouvait-il refuser le pardon de ses péchés, et la participation au mérite des saints, à une âme qui ne vivait que de son amour, qui ne se gouvernait que par son esprit, qui n'avait en vue que sa gloire ?
Ayons cette intention pure dans les sens que je l'ai expliqué, ce regard simple vers Dieu, ce zèle de la gloire et des intérêts de Dieu ; ne pensons, n'agissons, ne souffrons que pour lui, et tous nos péchés nous seront remis, et nous acquerrons toutes les vertus, et nous obtiendrons toutes les grâces, et nous mettrons Dieu dans une espèce de nécessité de pourvoir en Dieu à tous nos intérêts que nous aurons négligés, oubliés, sacrifiés pour les siens. Voilà la plus sainte et la plus excellente d e toutes les méthodes.
(Extrait du Manuel des âmes intérieures)
Source : https://www.gloria.tv/jili22
Stan _________________ "Une pieuse réserve sur ce qui nous échappe vaut mieux qu'une âpre discussion sur ce dont on est incertain" (Adam de Perseigne)
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