Forum Catholique Romain sous la protection de Saint Michel Archange !
La reproduction du contenu de ce site est permise, à la condition d'en citer la provenance, y incluant l'adresse de notre site, https://nouvellejerusalem.forumactif.com/
Merci !
VERS LA NOUVELLE JÉRUSALEM
Bienvenue !
VERS LA NOUVELLE JÉRUSALEM
Forum Catholique Romain sous la protection de Saint Michel Archange !
La reproduction du contenu de ce site est permise, à la condition d'en citer la provenance, y incluant l'adresse de notre site, https://nouvellejerusalem.forumactif.com/
Merci !
VERS LA NOUVELLE JÉRUSALEM
Forum Catholique sous la protection de Saint-Michel
La damnation des Élus – Réflexions sur les accusations portées contre le Père Georges Finet (Aline Lizotte)
2 participants
Auteur
Message
Stan
Date d'inscription : 30/08/2010 Localisation : Québec, Canada
Sujet: La damnation des Élus – Réflexions sur les accusations portées contre le Père Georges Finet (Aline Lizotte) Ven Juin 19 2020, 15:49
Citation :
La damnation des Élus – Réflexions sur les accusations portées contre le Père Georges Finet
Un de plus, est-on tenté de dire… C’est au tour du Père Finet, fondateur avec Marthe Robin des Foyers de Charité, de faire l’objet d’accusations, accusations portant sur des comportements déplacés à l’égard de jeunes filles. Mais peut- être un de trop, si l’on en juge par la teneur du rapport de synthèse de l’enquête, dont certains éléments pourraient laisser soupçonner d’autres intentions que celle de faire la vérité sur les agissements Père Finet.
Tous les six mois, on en sort un ! Surtout mort ! Parce que vivant, il pourrait se défendre. Mort, il ne peut plus parler ; on peut donc tout dire contre lui. Tous les six mois, celui que l’on sort est un «élu» qui, pendant sa vie, a aidé un grand nombre de personnes à retrouver joie et espérance. Il devient une cible, et on le fait descendre aux enfers. Face à la justice des hommes, il devient le damné du «ciel» faute de l’avoir été sur terre. C’est ce qui s’appelle faire la «vérité» sur les faits ! Le dévoilement des faits
Le modérateur général des Foyers de Charité1, le Père Moïse Ndione, nous informe qu’entre 2018 et 2019, il a reçu à plusieurs reprises des plaintes au sujet du Père Georges Finet et qu’en septembre 2019, il a créé une commission d’enquête «indépendante», en accord avec le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie2 et en lien avec la Conférence des évêques de France.
Une commission indépendante présidée par Françoise Gaussen3 et comprenant huit membres a donc été créée. Qui sont ces huit membres ? Nous avons beau regarder les documents livrés par les Foyers de charité, nous ne voyons que le nom de Madame Gaussen. Pourquoi ce secret ? Par contre, ce qui n’est pas dit, c’est que le déclenchement de l’enquête a été provoqué suite à une émission de France Culture, le 22 février 2012, par un homme accusant le Père Finet d’avoir abusé celle qui est devenue sa femme alors qu’elle était élève à Châteauneuf-de- Galaure4. Celle-ci venait de se suicider : est-on sûr de l’existence d’un lien de causalité, comme l’affirment habituellement les médias ?
À partir de cet événement, trois femmes membres d’un foyer autre que celui de Châteauneuf ont fait pression sur le Père modérateur pour qu’il ouvre une commission d’enquête. Ce qui fut fait le 19 septembre 2019. Le rapport de la commission Gaussen (du nom de la présidente) a été remis au Père Moïse Ndione le 16 mars dernier, et une synthèse a été rendue publique le 7 mai 2020.
La création de cette commission, qui a été relayée sur les sites internet, a déclenché un courrier de 146 lettres, dont la majorité «apportent un témoignage de reconnaissance envers le Père Finet». Parmi les lettres de réaction, la grande majorité apportent des témoignages positifs, témoignages que la commission classe dans une rubrique «déni et reconnaissance».
Le premier Foyer de Charité, celui de Châteauneuf-de-Galaure, a été fondé en 1936 et le Père Finet est mort en 1990. Jusqu’à quel âge a-t-il prêché des retraites ? Quand il était en bonne forme, combien y avait-il de personnes à venir l’entendre ? Certainement au moins 100 par retraite, donc au moins 1 000 par année. Ce qui signifie qu’a minima, durant ce long temps de ministère, la prédication du Père Finet a touché près de 50 000 personnes. Et il n’y eut que 146 lettres de réaction ? Et parmi elles, la grande majorité apportent des témoignages positifs, témoignages que la commission classe dans une rubrique «déni et reconnaissance», un amateurisme psychologisant inquiétant que l’on retrouve souvent dans des pseudo-enquêtes dans l’Église.
Sur ces 146 lettres, 26 jeunes collégiennes et lycéennes, âgées de 10 à 14 ans, ont fait état soit de questions intrusives sur leur «sexualité», soit, pour 14 d’entre elles, de «gestes déplacés». Selon le rapport de la commission, ces témoignages seraient concordants et «permettent de caractériser le mode opératoire habituel du père Finet pendant les confessions». N’est-ce pas une conclusion sans doute hâtive et surtout interprétative ?
Le «mode opératoire habituel» du Père Finet
Bien que des «gestes déplacés» sur une seule personne soient déjà de trop, 14 jeunes filles en cinquante ans, c’est un peu juste ! Ce chiffre est-il représentatif des nombreuses autres qui se taisent par pudeur, par dégoût, par un sentiment de défense pour avoir tourné la page ? Qui sait ? Cependant, si c’était là le «mode opératoire habituel» de confesser du Père Finet, le «secret» aurait explosé bien avant 2019. Car ces choses-là se disent et se répandent. La rumeur concernant le Père Preynat à Lyon le précédait bien avant qu’elle n’atteigne le cardinal Decourtray ! Ou alors, Châteauneuf aurait pratiqué un énorme «cover-up», pire que celui que l’on reproche au cardinal Law à Boston5 ou aux évêques de P ennsylvanie attaqués dans le Rapport du Grand Jury de Pennsylvanie6. Toute personne qui a fait une retraite à Châteauneuf à cette époque et qui se confessait au Père Finet le faisait dans son bureau attenant à sa chambre.
La directrice générale de la chaîne de télévision KTO, Philippine de Saint-Pierre, dans l’interview qu’elle a faite du Père Moïse le dimanche 10 mai, se montre choquée de cette inconvenance gravissime qui consiste à faire venir des jeunes filles dans «sa chambre» pour se confesser, et cela tard dans la soirée. Mais toute personne qui a fait une retraite à Châteauneuf à cette époque et qui se confessait au Père Finet le faisait dans son bureau attenant à sa chambre – bureau près de la chapelle – et combien de fois après 22 heures. C’était habituel pendant les retraites. Et, après qu’il eut fait un accident cardiaque, c’est-à-dire après 1975, suivant en cela les conseils de son médecin, il s’étendait sur un canapé, entre les longues conférences qu’il devait donner. Passionnantes ces conférences données, disait-il, en avance sur l’heure espagnole !
Quant à confesser des élèves de l’école après 22 heures, cela paraît difficile à admettre. Comment Marie-Thérèse Gille, la directrice de l’école (ou l’un ou l’autre des professeurs) aurait-elle laissé une jeune fille sortir, quitter le dortoir, traverser la cour et se rendre jusqu’au bureau du Père, lequel était à l’extrémité droite de l’édifice du Foyer, bien séparé de l’école qui était à l’extrémité gauche ? On voit mal une femme comme Marie-Thérèse Gille permettre à une enfant de 10 ans une telle escapade de nuit pour aller se confesser au Père Finet ! Et ajoutons qu’à cette époque, quel que soit son âge, on se confessait à genoux, et non à 1 mètre de distance, assis dans un fauteuil. Cela n’avait rien de libidineux ! Les gestes déplacés et les interrogatoires intrusifs
Les gestes qui sont reprochés au Père Finet sont caractérisés par «un toucher du corps, sur le cou, sur les seins, la poitrine, le sternum, sur le dos, sur les bras, sur les fesses sur les cuisses, sur les genoux. Il y eut parfois déboutonnage et reboutonnage des vêtements de la pénitente7.» Il est difficile, en partant de cette description, de faire la part entre le toucher qui est une caresse et le toucher qui serait qualifié pénalement de harcèlement sexuel. On ne manifeste pas uniquement sa tendresse par des paroles. La tendresse fait ouvrir les bras comme signe de l’ouverture du cœur.
Toucher les bras, mettre la main sur le cou, toucher le dos et même les cuisses et les genoux, ce ne sont pas spécifiquement des gestes de harcèlement sexuel. Ce peuvent être des gestes de «tendresse». On ne manifeste pas uniquement sa tendresse par des paroles. La tendresse fait ouvrir les bras comme signe de l’ouverture du cœur et, comme le dit si bien saint Jean-Paul II et que reprend le pape François comme un leitmotiv, pour faire comprendre que les sentiments sont au même point. Faudra-t-il en arriver aux interdits auxquels certains prêtres américains sont soumis par leur évêque, qui défend pour tout son diocèse le moindre toucher physique vis-à-vis de l’enfant, même une croix sur le front ou même le geste paternel d’encouragement qui se traduit par l’appui de la main sur le dos ?
Restent les fesses et la poitrine, et peut-être les tentatives de caresses sur le sein. Évidemment, pour toucher les seins sur la peau, il fallait déboutonner et reboutonner. Il y a, on en convient, un déplacement des mains inconvenant et même prohibé. Les mains d’un prêtre ne sont pas faites pour aller palper les seins d’une jeune fille, ni pour s’amuser à lui caresser les fesses.
Cependant, la seule mention matérielle du fait ne suffit pas à le juger et à le qualifier d’agression sexuelle, ou même de péché grave contre le sixième commandement commis en confession et considéré par le Droit canonique comme un délit grave, et même gravissime (canons 1395 et 1387). Par exemple, voir une personne prendre un pistolet et tirer une balle sur quelqu’un et le tuer ne constitue pas le fait d’ «homicide8». Révéler les gestes «déplacés» d’un prêtre, écouter les témoignages de la victime ou des tiers ne constitue pas ces actes, qui sont peut-être des faits en forme de délit ou de crime. Le dévoilement du fait n’est pas le dévoilement de la «vérité» du fait.
Une information incomplète
En ce qui concerne les actes supposément «libidineux» du Père Finet sur des mineurs, ce qui ferait de lui non seulement un criminel pédophile, mais un dangereux prédateur pervers, il nous faudrait plus d’informations que n’en donne le rapport de synthèse. Il nous faut considérer plusieurs autres éléments :
Nous ne savons rien de l’expertise des écoutants. Tout ce qu’on nous délivre est la prétendue connaissance des faits, qui n’en sont pas.
Ce rapport de synthèse ne nous dit pas grand-chose. Il ne fait que mentionner les actes qui auraient perturbé quelques jeunes filles de l’école. Mais il en dit suffisamment pour jeter le doute et la suspicion tant sur le Père Finet que sur toute l’œuvre des Foyers fondée par lui à la demande et au choix de Marthe Robin. Il existe cependant un véritable rapport d’enquête. Est-il uniquement entre les mains du Père Moïse et des quatre laïcs qui ont établi avec lui le document de synthèse ? Les membres du Conseil international de cette association ont-ils reçu et lu ce rapport d’enquête ? Que contient-il de plus que ce que nous dit la synthèse ? Probablement rien de plus, mais il permettrait de mieux comprendre la manière dont l’enquête de la commission a été conduite. On ne s’improvise pas «enquêteur», surtout lorsqu’on laisse entendre que l’affaire est entendue.
La matière sur laquelle la commission a travaillé est constituée uniquement des témoignages des «victimes». Ce sont des femmes qui ont aujourd’hui entre 60 et 80 ans. La seule et unique chose qu’elles peuvent nous livrer, ce sont les «émotions» qui s’attachent aux prétendus gestes commis contre elles par le Père Finet. Or ces émotions ne sont pas les réactions originelles. Ce sont celles que le cerveau a gardées et qui ont été élaborées par les organes du système limbique pour se constituer en trouble de stress post-traumatique (TSPT). Elles nous disent leur trouble, leur sentiment de honte ou de culpabilité, rarement les émotions positives – (si, comme le rapporte la synthèse, c’était un honneur que de se confesser au Père Finet, cela pouvait être aussi une joie secrète que d ’être caressée par lui, surtout si les caresses n’étaient pas franchement sexuelles). Elles nous disent ce qu’elles ressentent encore aujourd’hui, ce qu’elles n’ont pas oublié, leurs luttes et l’élaboration de leurs «défenses» pour s’en sortir et pour tourner la page. Ce qu’elles nous disent, c’est ce que les recherches en maltraitance de l’enfant – incluant l’agression sexuelle – appellent un trauma complexe (TSPT-C)9, c’est-à-dire des réponses variées affectant les comportements individuels psychologiques et sociaux (par exemple divers échecs) qui, à première vue, semblent n’avoir que peu de liens entre elles, mais dont la cause n’est pas à rechercher dans un seul acte de maltraitance, mais dans une permanence d’actes malveillants et volontaires.
Nous ne savons rien de la manière dont l’enquête a été menée auprès des 14 femmes qui ont bien voulu témoigner et dire ce qu’elles ont voulu dire. Mais qu’ont-elles dit ? Nous n’en savons rien ! Nous ne savons rien de l’expertise des écoutants. Tout ce qu’on nous délivre est la prétendue connaissance des faits, qui ne sont pas des faits, mais des émotions ressenties à la suite d’actes perturbateurs, dont aucun contre-interrogatoire ne pourrait établir la réalité objective.
Nous ne savons pas si les actes rapportés se sont passés plusieurs fois, si le comportement du Père Finet se répétait chaque fois que ces filles se confessaient à lui. Après tout, elles étaient libres d’y retourner ou de ne pas y retourner. Ce qui provoque le trouble (TSPT), c’est la fréquence et la répétition des gestes, et non pas un geste unique. Or, ces jeunes filles sont en «internat». Elles se retrouvent dans leur famille à chaque congé scolaire et pour les grandes vacances d’été. Elles n’ont rien dit, rien laissé entendre ? Possible ! Mais quand elles sont revenues à Châteauneuf, les «confessions» ont-elles repris ? Et les «chatouilles» également ?
Venons-en aux questions intrusives posées par le confesseur sur leur sexualité. On relèvera qu’une «famille a manifesté son mécontentement sur les questions insistantes posées à leur fille en confession, questions qui l’avaient profondément perturbée11». Possible ! Mais on doit tenir compte aussi que, dans les années 1980- 1990, parler de sexualité était non seulement mal vu, mais frisait la condamnation. J’en sais quelque chose ! Mais, dans le rapport de synthèse, on affirme ceci : «Les plus jeunes collégiennes, encore à l’âge de l’innocence et en pleine construction, étaient ainsi conduites à devoir aborder des réalités sexuelles dont elles ne connaissaient même pas l’existence». Il faut relever les mots «encore à l’âge de l’innocence et en pleine construction». Quel âge avaient donc ces «enfants» ? À part la jeune de 10 ans, la plupart avaient entre 12 et 14 ans et ne connaissaient rien des «réalités sexuelles» ? Certaines parmi elles, qui devaient bien avoir leur «règles», en étaient encore au stade psychologique de l’enfance pré-pubère ? Si à 13 ans ou 14 ans on a ses règles et qu’on ne connaît rien des réalités sexuelles, alors que pour les plus douées, on est près d’avoir son bac – que l’on obtenait presque à coup sûr à Châteauneuf – quelles sortes de familles et de parents étaient ceux de cette génération ?
Derrière les réponses ou les souvenirs des victimes se dresse une «façon» de les interpréter.
Il faut ajouter autre chose. La façon cryptée dont on relate le questionnement du confesseur ne vient pas uniquement des réponses ou des souvenirs des victimes. Derrière leurs dires se dresse une «façon» de les interpréter. Cette façon on la trouvera dans premières pages du livre de Michel Foucault, Histoire de la sexualité, qui travestissent et «surinterprètent» les directives données par le concile de Trente, les prescriptions d’Alphonse de Liguori, et les «manuels à l’usage du confesseur» en une insistance malsaine pour connaître les détails libidineux d’un acte sexuel afin d’en savourer le désir12. Ce désir de la saveur du sexe, sans l’acte, a fait la fortune du marquis de Sade, comme le souligne Foucault. Mais cela justifie- t-il l’application générale qu’en fait ce dernier à tous les confesseurs ? Et est-il juste, sans le dire, de faire du Père Finet un émule de Sade ?
Car enfin, que nous raconte-t-on ? Quelle histoire est-on en train de vouloir nous faire avaler ? À l’heure actuelle, elle ne passerait plus quand on sait que c’est à 10 ans que l’enfant visionne son premier film pornographique. La génération des jeunes filles pensionnaires à Châteauneuf-de-Galaure se délectait, elle, de la seule lecture des livres de la Comtesse de Ségur ? Elles étaient une classe privilégiée puisqu’elles ne lisaient que Les Petites filles modèles, demeurant à l’âge de l’innocence et de l’ignorance des réalités sexuelles ? C’étaient pourtant ces «jeunes filles» drapées de pureté que l’on aurait laissées sortir le soir, après 22 heures, pour aller voir le «saint» prêtre «dans sa chambre», afin de se confesser ! Basta ! Un autre but que celui annoncé
On se gardera d’appliquer au rapport de la commission Gaussen ce que Peter teinfels13 disait du rapport du Grand Jury de Pennsylvanie : «inaccurate, unfair and misleading» (inacceptable, injuste et trompeur), mais on retiendra le titre qu’il donne à sa protestation. Comme le rapport du Grand Jury, mais en pire, le rapport de la commission Gaussen n’est pas ce qu’il semble être : il semble être un rapport qui nous donnera la vérité sur les actes «délictueux» du Père Finet, mais en réalité, il cherche à nous persuader que «le père Finet semble être une figure emblématique d’abus de pouvoir sur des personnes influençables, dans un système problématique14». La relation des «faits» concernant les actes du Père Finet ne prend que deux pages du rapport. Le reste (de la page 9 à la page 21) décrit l’œuvre des Foyers comme celle d’un prêtre imbu de lui-même, clérical, appartenant à un autre âge. Bref, le Père Georges Finet est un clérical achevé et, comme tel, puisque le pape François l’aurait dit, un abuseur sexuel complet.
Comme je l’ai dit plus haut, on ne relate pas des faits uniquement en recueillant des émotions et les symptômes de troubles. Les «faits» doivent nous permettre de connaître l’objet de l’agir, l’intention de l’agir et les circonstances. Alors, interrogeons les faits.
Quel est donc l’objet des actes du fondateur du Foyer quand Marthe lui demande, l ui qui est du diocèse de Lyon, de venir prendre en charge, dans le diocèse de Valence, cette petite école de campagne autour de laquelle seront bâtis le Foyer de Charité de Châteauneuf et tous les autres ? Le rapport Gaussen l’énonce ainsi :
l’unité autour de la «paternité», de sa paternité ; le culte de la Vierge Marie ; le dévouement à toute épreuve et le culte de l’obéissance ; l’exaltation de la vocation des membres comme moyen de recrutement ; sous la caution mystique de Marthe Robin.
Voilà un objet complètement «gouroutique». Mais comment peut-on «expliquer» que les retraites spirituelles ont eu tant de «succès» et qu’elles ont donné un enseignement de foi, de lumière et d’amour ? Les personnes qui venaient à Châteauneuf ne venaient pas suivre un gourou, ni entrer en contact avec une mystique, mais chercher Dieu, et ils Le trouvaient. On ne sortait pas de chez Marthe tel que l’on y était entré. Rien ne sensible ne s’était passé, mais la vie avait changé.
Quelle était l’intention des fondateurs des Foyers, Marthe Robin et Georges Finet ? Le succès charismatique ou l’évangélisation ? Qui a rencontré Marthe plus d’une fois – et je l’ai rencontrée plus d’une fois – ne trouvait en elle ni exaltation, ni désir de louange, de publicité ou d’admiration. On trouvait une femme équilibrée, malgré l’appel à devenir, dans son corps, le signe de l’Offrande éternelle du Sauveur devant le Père, une femme pleine de bon sens, qui n’avait aucune allure de mystique. Mais on ne sortait pas de chez Marthe tel que l’on y était entré. Rien ne sensible ne s’était passé, mais la vie avait changé, comme la goutte d’eau qui va vers l’océan change l’océan, disait Mère Teresa.
J’ai vu une ou deux fois Marthe avec le Père Finet. Entre eux, il y avait cette amitié de charité qui rend l’œuvre sainte. Comment accepter cette image caricaturale que nous donne le rapport Gaussen ? D’un homme imbu de lui-même, d’un culte de la personnalité, d’une autorité intransigeante, d’une difficulté à se remettre en cause, d’un manque de prudence et d’humilité ? Comment tirer ce type de conclusion sur la base de si peu de témoignages et sans avoir d’explication de la part de l’intéressé ? Il est plus simple de le faire entrer dans une case préconçue. À vrai dire, on pourrait aussi dire cela de Paul de Tarse, d’Ignace de Loyola, de Vincent de Paul, de François de Sales, de Grégoire VII. Car la personnalité va avec l’œuvre que Dieu charge celui qu’il choisit d’accomplir. Et ce n’est pas toujours commode. Mais notre époque apprécie paradoxalement des personnalités molles et impulsives davantage que des personnalités fortes, structurées et à la parole claire.
Que reste-t-il aux Foyers maintenant que l’on a tellement détruit ou que l’on veut détruire l’œuvre ? La réponse est toute prête : la nostalgie d’une époque. L’époque de gloire est terminée. Il faut vivre au présent. Quel est ce présent ? Il est étonnant que les seuls livres que ce rapport conseille – les deux seuls – sont celui de Véronique Margron Un moment de vérité et l’ouvrage collectif Scandales dans l’Église1, qui devraient guider le Père Moïse dans l’orientation et la reconstruction des Foyers. L’ouvrage collectif Scandales dans l’Église est la totale destruction du prêtre comme signe de Jésus Christ, tête de l’Église.
On connaît l’œuvre de la «bonne mère» dominicaine qui parcourt les diocèses pour annoncer une réforme dans l’Église en se croyant chargée de l’accomplir, dans une synodalité sans communion hiérarchique. On connaît moins bien le livre sur les scandales dans l’Église, que j’ai lu attentivement. C’est la totale destruction du prêtre comme signe de Jésus Christ, tête de l’Église. C’est la promotion d’un sacerdoce des fidèles laïcs ayant pour but de détruire le sacerdoce ministériel, c’est la promotion de l’égalité des baptisés du seul sacrement qui fait les chrétiens, c’est la suspicion du prêtre qui se voudrait supérieur aux fidèles parce qu’il célèbre l’Eucharistie. Bref, on croirait lire La captivité de Babylone, œuvre pilier de la Réforme ! Et c’est dans ce livre que l’on trouve que l’Église catholique est devenue le lieu propre du clerc agresseur d’enfants.
Le Conseil international des Foyers doit faire attention à ce qu’il fait. Les Pères de Foyers doivent étudier minutieusement le véritable rapport de la commission Gaussen, sans se laisser leurrer par l’apparente méthode scientifique. Les faits sont loin d’être établis. On ne peut interroger les morts, mais on doit juger l’arbre aux fruits qui demeurent ! À condition que les fruits demeurent.
_________________ "Une pieuse réserve sur ce qui nous échappe vaut mieux qu'une âpre discussion sur ce dont on est incertain" (Adam de Perseigne)
Lily-Anne membre
Date d'inscription : 01/09/2010 Localisation : France - Provence
Sujet: Re: La damnation des Élus – Réflexions sur les accusations portées contre le Père Georges Finet (Aline Lizotte) Ven Juin 19 2020, 18:28
Cher Stan, je m'abstiens de tout commentaire au sujet de cette énième "affaire ". Je retiens le conseil que m'a donnée mon ancien conseiller spirituel en retraite aujourd'hui et très âgé : " Apprenons à cultiver la juste distance ".
L-A
_________________
Dernière édition par Lily-Anne le Lun Juin 22 2020, 11:16, édité 1 fois
Stan
Date d'inscription : 30/08/2010 Localisation : Québec, Canada
Sujet: Re: La damnation des Élus – Réflexions sur les accusations portées contre le Père Georges Finet (Aline Lizotte) Sam Juin 20 2020, 15:45
Lily-Anne a écrit:
Cher Stan, je m'abstiens de tout commentaire au sujet de cette énième "affaire ". Je retiens le conseil que m'a donnée mon ancien conseiller spirituel en retraite aujourd'hui et très âgé : " Apprenons à cultiver la juste distance ".
L-A
Citation :
Chère Lily,
Le «Apprenons à cultiver la juste distance», de ton ancien conseiller spirituel, m'apparait comme un conseil général de sagesse et de prudence (à retenir). Et tout l'article d'Aline Lizotte m'a fait me ressouvenir spontanément la parole biblique suivante :
Citation :
Mais il me semble y avoir exceptions à la Règle de sagesse et de prudence de la "juste distance", dont t'a parlé ton ancien conseiller spirituel ? (C'est du moins l'expérience que j'en ai vécue)
Pour ma part, je garde un souvenir marquant du jour où, pendant une réunion de prière charismatique, un médecin présent (âgé + ou - de 35 ans ?), qui priait sur moi avec deux religieuses, m'a soudainement enlacé la taille de ses bras pour me faire une forte et brève étreinte qui n'avait plus rien à voir avec une "juste distance", et qui n'était pourtant pas un geste licencieux de sa part; il s'agissait plutôt d'un geste prophétique porteur de sens et d'une interpellation que Dieu me faisait à ce moment là; j'ai en effet tout de suite reconnu, en son geste d'étreinte, à travers donc les bras de ce médecin, les bras de mon père qui m'avait fait (quelques mois avant sa mort) ce même "solide câlin" lors de notre dernier échange de Voeux pour le Nouvel An; il s'agissait, de sa part, d'une étreinte d'affection et de réparation d'une blessure qu'il m'avait infligée en un temps où l'homme blessé qu'il était pouvait devenir blessant. Or je n'avais malheureusement pas réagi quand mon père m'avait pris dans ses bras... Mais je pense que Dieu, par l'intermédiaire du médecin en question, a voulu me signifier, lors de la soirée de prière charismatique, que je devais maintenant arrêter de ruminer les vieilles blessures du passé... et oublier (pardonner) le mal provenant d'un humain dont le coeur, (comme chez beaucoup d'autres humains) était «compliqué et malade. » (Jérémie 17,5-10)
Stan
_________________ "Une pieuse réserve sur ce qui nous échappe vaut mieux qu'une âpre discussion sur ce dont on est incertain" (Adam de Perseigne)
Lily-Anne membre
Date d'inscription : 01/09/2010 Localisation : France - Provence
Sujet: Re: La damnation des Élus – Réflexions sur les accusations portées contre le Père Georges Finet (Aline Lizotte) Lun Juin 22 2020, 11:27
Cher Stan,
Il peut exister en effet que selon certaines circonstances - comme celles que tu décris - il y ait eu un geste fraternel appuyé qui venait de notre Seigneur.
Mais cultivercette juste distance dont mon conseiller m'a parlée, était pour le sacrement de confession et la manière dont nous devions nous comporter avec un prêtre et vice versa.
Je te donne un exemple. Je ne suis pas pour faire la bise à un prêtre sauf... si celui-ci le demande. En règle générale, je serre la main.
Un prêtre est d'abord un être humain et a besoin de témoignages d'amitié mais à la condition que ceux-ci soient sains.
L-A
_________________
Stan
Date d'inscription : 30/08/2010 Localisation : Québec, Canada
Sujet: Re: La damnation des Élus – Réflexions sur les accusations portées contre le Père Georges Finet (Aline Lizotte) Mar Juin 23 2020, 16:04
Lily-Anne a écrit:
Cher Stan,
Il peut exister en effet que selon certaines circonstances - comme celles que tu décris - il y ait eu un geste fraternel appuyé qui venait de notre Seigneur.
Mais cultivercette juste distance dont mon conseiller m'a parlée, était pour le sacrement de confession et la manière dont nous devions nous comporter avec un prêtre et vice versa.
Je te donne un exemple. Je ne suis pas pour faire la bise à un prêtre sauf... si celui-ci le demande. En règle générale, je serre la main.
Un prêtre est d'abord un être humain et a besoin de témoignages d'amitié mais à la condition que ceux-ci soient sains.
L-A
Citation :
Chère Lily,
Je pense que ce que tu as écris, ci-dessus, est une saine bienséance à propos de la "juste distance" qu'il est bon d'établir dans nos rapports avec des prêtres... et bien sûr qu'il y aura toujours moyen de leur manifester notre amitié.... mais une amitié qui m'apparaît quand même "plombée" par de malheureux scandales.
Ceci dit, je te raconte un exemple de recherche en discernement sur les difficultés que j'ai vécues en voulant initier une relation avec un diacre.
Voici le commencement de "l'histoire" :
Citation :
"La sainteté, c'est la grâce de faire les plus humbles choses sous le signe de l'éternité. "
Raoul Follereau
Cela se passait avant l'obligation du confinement sanitaire; alors que j'étais dans notre église paroissiale pour y vivre la messe; j'ai vu arriver dans la nef un africain en col romain (diacre ou prêtre?) qui, dans son banc d'église, a aussitôt pris une attitude de prière qui m'a "saisi"; il me semblait en effet qu'une vie surnaturelle rayonnait à travers lui. Et l'envie m'en prit de lui exprimer, au moment qui serait opportun, mon estime, ma reconnaissance et mon encouragement, pour le don qu'il faisait de sa vie comme diacre (ou comme prêtre) au service de Dieu et des fidèles que nous sommes. (Je te laisse, ci-dessous, la photo de ce diacre dont je te parle, une photo que j'ai trouvé sur le web et qui est pour moi un reflet de ce que j'ai vu de lui en prière dans l'église).
Léandre Syrieix
Voici maintenant les 4 ou 5 options de moyens que je considérais dans le but de lui dire ma reconnaissance en question; des options que j'avais retenues (non sans un brin d'humour pour certaines), des options que je considérais comme des amorces de contact avec lui, des options que j'illustre ici par les questions et les photos ci-dessous...
Voici les questions que je me posais :
Vais-je donc ne lui donner qu'une poignée de main commerciale, simplement... et sans plus ?
Ou bien vais-je lui sauter au cou ?
Ou bien lui donner un baiser sur la main (à la manière des russes orthodoxes) ?
Ou bien poser (pendant une seconde) mon front sur son épaule, comme le fait ce lépreux qui rencontre saint François d'Assise, dans l'image ci-dessous ?
Ou bien serait-il préférable, pour lui et moi, que je renonce à toutes ces options, en ce temps où les scandales ne manquent pas dans l'Église; le risque me semblant ici accru qu'un geste maladroit de ma part puisse être mal interprété, bien que je me sente "nickel chrome" dans cette démarche que j'avais pensé faire auprès de lui ?
Quoi qu'il en soit, c'est par paresse, et dans le but de m'éviter (et de lui éviter) le risque d'une situation compliquée, que j'ai d'abord renoncé à mon projet de rencontre avec lui qui, le dimanche suivant, se tenait à l'arrière de l'église, pour saluer les gens qui en sortaient. « Eh bien, Seigneur Jésus, si vous voulez vraiment que je le rencontre, arrangez-vous S.V.P. pour que cela se fasse dans des conditions favorables », ai-je dis finalement à Jésus.
Et voilà que le dimanche suivant, alors que je m'avançais par une allée de côté dans l'église, j'ai vu le diacre en question venir vers moi, vêtu d'une dalmatique dorée; avec sa main tendue vers moi,... sa main que j'ai saisie volontiers; ce qui me donnait ainsi l'occasion de lui dire ma parole de sympathie et d'encouragement (sans avoir à poser mon front sur son épaule) : " Que le Bon Dieu vous bénisse; vous faites du bon travail ! ", lui ai-je dis. Mission accompli ! Je lui avais bien dit ce que je devais lui dire ...; et je n'ai vu, par la suite, rien d'autre que je pouvais lui apporter, à part l'aide de ma prière pour lui. Ce diacre que j'ai ainsi rencontré, sera ordonné prêtre, le 24 juin 2020, dans la Basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec; son nom est Léandre Syrieix. N'oublions pas de prier pour lui afin qu'il vive un heureux sacerdoce!
Tout ceci étant dit par moi afin d'illustrer comment il est devenu difficile, aujourd'hui, de sortir des sentiers battus et des conventions sociales (banalisées) quand vient le temps d'exprimer plus personnellement notre admiration, notre reconnaissance et notre tendresse, à des personnes qu'on estime; oui, je trouve difficile de manifester ces sentiments qui n'ont rien à voir avec un attendrissement déplacé; et qui n'ont pas affaire non plus avec une quelconque confusion des sentiments. N'est-il pas dommage que nos rapports humains avec les prêtres soient maintenant "plombés" (à cause des scandales), cela au point que nous sommes en train d'en perdre une limpidité relationnelle avec eux, une limpidité que je retrouve pourtant dans le comportement des personnes de la vidéo ci-dessous ?
Mais je veux terminer ici mon commentaire en oubliant pas de dire qu'il peut aussi arriver qu'il y ait parfois des excès d'affection et de bisous qui font bien rigoler :
_________________ "Une pieuse réserve sur ce qui nous échappe vaut mieux qu'une âpre discussion sur ce dont on est incertain" (Adam de Perseigne)
Dernière édition par Stan le Mer Nov 11 2020, 21:27, édité 6 fois
Lily-Anne membre
Date d'inscription : 01/09/2010 Localisation : France - Provence
Sujet: Re: La damnation des Élus – Réflexions sur les accusations portées contre le Père Georges Finet (Aline Lizotte) Mer Juin 24 2020, 11:56
Stan a écrit:
Quoi qu'il en soit, c'est par paresse, et dans le but de m'éviter (et de lui éviter) le risque d'une situation compliquée, que j'ai d'abord renoncé à mon projet de rencontre avec lui qui, le dimanche suivant, se tenait à l'arrière de l'église, pour saluer les gens qui en sortaient. « Eh bien, Seigneur Jésus, si vous voulez vraiment que je le rencontre, arrangez-vous S.V.P. pour que cela se fasse dans des conditions favorables », ai-je dis finalement à Jésus.
Et voilà que le dimanche suivant, alors que je m'avançais par une allée de côté dans l'église, j'ai vu le diacre en question venir vers moi, vêtu d'une dalmatique dorée; avec sa main tendue vers moi,... sa main que j'ai saisie volontiers; ce qui me donnait ainsi l'occasion de lui dire ma parole de sympathie et d'encouragement (sans avoir à poser mon front sur son épaule) : " Que le Bon Dieu vous bénisse; vous faites du bon travail ! ", lui ai-je dis. Mission accompli ! Je lui avais bien dit ce que je devais lui dire ...; et je n'ai vu, par la suite, rien d'autre que je pouvais lui apporter, à part l'aide de ma prière pour lui.
Cher Stan,
Au fur et à mesure que je lisais tes interrogations, à la dernière me fut donnée la réponse : laissez venir le prêtre à toi car c'est toujours Dieu qui fait le premier pas, qui prend l'initiative.
Lorsque tu as demandé conseil à Jésus, Il t'a guidé vers l'essentiel : - le prier en premier, pour éviter de commettre un impair - c'est Lui qui a créé la rencontre - de ce fait, elle est saine et sans ambiguïté
Stan a écrit:
N'est-il pas dommage que nos rapports humains avec les prêtres soient maintenant "plombés" (à cause des scandales), cela au point que nous sommes en train d'en perdre une limpidité relationnelle avec eux
Je vais te présenter une analogie purement théorique pour illustrer mon point de vue. Retour en arrière... imaginons que tu sois à l'école et que tu rencontres (Sainte) Marie âgée de 14 ans. Tu la traites comme une camarade d'école et de jeux... Tu la vois 2 ans plus tard, elle porte dans ses bras Bébé Jésus qui est notre messie, Fils de Dieu et Dieu Lui-même ; aurais-tu avec elle, le même comportement qu'autrefois ? A l'Annonciation, l'Ange Gabriel s'agenouille devant la Vierge Marie. Il ne la touche pas.
Je pense que la fonction (divine) que donne Dieu dans le sacrement de l'Ordre ou la Sainteté, ne nous permet plus la même approche. C'est un peu comme au Mont Thabor où les disciples préférés restent à l'écart et observent la Lumière et la Gloire de Dieu qui se manifestent. Jésus en a fait des témoins. Ils contemplent.
L'Eglise est entrain de vivre, comme chacun de nous, une grande purification. Cela a comme conséquence une autre approche de nos comportements avec les prêtres en apprenant ou réapprenant la juste distance. Un prêtre a été choisi parmi les hommes pour être un envoyé spécial de Dieu, sans pour cela en faire un être d'exception. Jésus et Marie sont des êtres d'exception.
Un prêtre est le représentant de Jésus. C'est donc lui qui prend l'initiative de la distance ou pas. Nous parlons essentiellement des relations saines bien évidemment ! On ne tape pas sur l'épaule d'un prêtre comme sur celle de son frère. Ceci est mon point de vue bien sûr et notre discernement peut être différent.
L-A
_________________
Stan
Date d'inscription : 30/08/2010 Localisation : Québec, Canada
Sujet: Re: La damnation des Élus – Réflexions sur les accusations portées contre le Père Georges Finet (Aline Lizotte) Jeu Juin 25 2020, 00:15
Lily-Anne a écrit:
Cher Stan,
Au fur et à mesure que je lisais tes interrogations, à la dernière me fut donnée la réponse : laissez venir le prêtre à toi car c'est toujours Dieu qui fait le premier pas, qui prend l'initiative.
Lorsque tu as demandé conseil à Jésus, Il t'a guidé vers l'essentiel : - le prier en premier, pour éviter de commettre un impair - c'est Lui qui a créé la rencontre - de ce fait, elle est saine et sans ambiguïté
Stan a écrit:
N'est-il pas dommage que nos rapports humains avec les prêtres soient maintenant "plombés" (à cause des scandales), cela au point que nous sommes en train d'en perdre une limpidité relationnelle avec eux
Je pense que la fonction (divine) que donne Dieu dans le sacrement de l'Ordre ou la Sainteté, ne nous permet plus la même approche. C'est un peu comme au Mont Thabor où les disciples préférés restent à l'écart et observent la Lumière et la Gloire de Dieu qui se manifestent. Jésus en a fait des témoins. Ils contemplent.
L'Eglise est entrain de vivre, comme chacun de nous, une grande purification. Cela a comme conséquence une autre approche de nos comportements avec les prêtres en apprenant ou réapprenant la juste distance. Un prêtre a été choisi parmi les hommes pour être un envoyé spécial de Dieu, sans pour cela en faire un être d'exception. Jésus et Marie sont des êtres d'exception.
Un prêtre est le représentant de Jésus. C'est donc lui qui prend l'initiative de la distance ou pas. Nous parlons essentiellement des relations saines bien évidemment ! On ne tape pas sur l'épaule d'un prêtre comme sur celle de son frère. Ceci est mon point de vue bien sûr et notre discernement peut être différent.
L-A
Tu fais de très utiles et intéressantes réflexions, Lily ! Merci pour ton commentaire qui met l'accent sur la sacralité qui doit être respectée chez le prêtre. Je comprends ton point de vue en ce temps difficile qu'affronte notre Église. Tu as raison! Il est en effet préférable d'éviter tout ce qui, à l'heure actuelle, peut faire des vagues par des gestes qui paraitraient familiers, ou qui, même en étant des plus honnêtes, pourraient avoir des apparences d'inconvenances et d'ambiguïté au regard de certains chrétiens, alors que les mêmes gestes dans d'autres cultures (du moyen- orient ?) sont considérés comme étant ordinaires et corrects du point de vue de la bienséance.
Je suppose, par exemple, que l'apôtre saint Jean ne pourrait pas avoir au Québec (ou en France) le comportement familier qu'il eût lors de la dernière Cène , quand il s'est permis d'appuyer sa tête sur le Christ... (?); puisque, selon les normes d'aujourd'hui, cette proximité de saint Jean avec Jésus enfreindrait, au regard de notre mentalité occidentale, la règle-barrière d'une "saine distance" qu'il est conseillé de garder devant la sacralité de la personne du Christ ....qui est le Dieu Saint par excellence.
Et je pense comprendre, maintenant, que personne au Québec (ou en France) ne répètera le geste du pape François que la photo ci-dessous nous montre en train de donner un baiser dans la paume des mains d'un nouveau prêtre (?) :
Merci, Lily, pour ton commentaire qui enrichie ma réflexion !
Stan
_________________ "Une pieuse réserve sur ce qui nous échappe vaut mieux qu'une âpre discussion sur ce dont on est incertain" (Adam de Perseigne)
Dernière édition par Stan le Mer Nov 11 2020, 21:29, édité 6 fois
Lily-Anne membre
Date d'inscription : 01/09/2010 Localisation : France - Provence
Sujet: Re: La damnation des Élus – Réflexions sur les accusations portées contre le Père Georges Finet (Aline Lizotte) Mer Juil 01 2020, 10:58
Stan a écrit:
Merci, Lily, pour ton commentaire qui enrichie ma réflexion !
Et bien cher Stan, nous nous enrichissons ensemble
Développons : en ce qui concerne la première photo de la Cène de Jésus avec ses apôtres, l'apôtre Jean pose sa tête contre le coeur de Jésus (Jean 13,23). C'est un geste sain en humanité et saint en divinité car très significatif dans le contexte et son symbolisme qui traverse les siècles. Mystiquement, nous avons tous au moins posé une fois notre tête sur le cœur de Jésus ou l'embrasser. Ce Sacré-Cœur est aussi notre salut et notre rédemption.
Seconde photo le Pape : Il se baisse pour embrasser la main du prêtre car celle-ci est consacrée. Je pense que le Saint Père, mystiquement, embrasse la Main de Jésus.
Le cœur et la main sont deux outils indispensables en spiritualité catholique et l'un ne va pas sans l'autre.
J'ignore si ce que je dis est juste mais c'est l'écho de ma compréhension.
L-A
_________________
Stan
Date d'inscription : 30/08/2010 Localisation : Québec, Canada
Sujet: Re: La damnation des Élus – Réflexions sur les accusations portées contre le Père Georges Finet (Aline Lizotte) Jeu Juil 02 2020, 00:49
Lily-Anne a écrit:
Et bien cher Stan, nous nous enrichissons ensemble
Développons : en ce qui concerne la première photo de la Cène de Jésus avec ses apôtres, l'apôtre Jean pose sa tête contre le coeur de Jésus (Jean 13,23). C'est un geste sain en humanité et saint en divinité car très significatif dans le contexte et son symbolisme qui traverse les siècles. Mystiquement, nous avons tous au moins posé une fois notre tête sur le cœur de Jésus ou l'embrasser. Ce Sacré-Cœur est aussi notre salut et notre rédemption.
Seconde photo le Pape : Il se baisse pour embrasser la main du prêtre car celle-ci est consacrée. Je pense que le Saint Père, mystiquement, embrasse la Main de Jésus.
Le cœur et la main sont deux outils indispensables en spiritualité catholique et l'un ne va pas sans l'autre.
J'ignore si ce que je dis est juste mais c'est l'écho de ma compréhension.
L-A
Citation :
Chère Lily,
Citation :
"On s'est trompé au sujet de Dieu.. De mauvaises traductions nous ont privé de la tendresse de Dieu...On nous a appris la crainte là où était proposé l'éblouissement" on a confondu "frémir d'amour " et "frémir de trouille" "L'essentiel d'une vie c'est d'apprendre à voir dans l'autre la divinité qui l'habite"
(Stan Rougier)
Il n'est pas assuré ici que je vais réussir à bien exprimer mes idées sur le sujet difficile des rapports interpersonnels, en ce qui concerne les "gestes sains en humanité" que ces rapports peuvent impliquer... Je crains ici de m'emmêler dans mes idées et de manquer de clarté en voulant te les exprimer
Ceci dit, je puis bien te dire, à prime abord, que "l'écho de ta compréhension essentiellement mystique" de l'image de saint Jean qui appuie sa tête sur Jésus, et celle du pape donnant un baiser dans la main d'un nouveau prêtre, me semble correcte. Mais j'ajoute que je reste quand même sous l'impression (une impression qui ne veut pas s'embarquer dans la polémique) que ta réflexion laisse un peu dans l'ombre le mystère de l'incarnation du Christ qui a assumé les complications de notre humanité blessée.
Le mieux que je pense pouvoir faire, pour essayer de te faire comprendre mon point de vue, est de te donner ci-dessous, trois exemples concrets et bien réels de rapports qui ont été... ou bien embarrassants, ...ou bien périlleux, ...ou bien corrects... alors même qu'était évacuée "la juste distance" entre les personnes concernées"; cette "juste distance" dont t'a parlé ton ancien conseiller spirituel.
1er exemple embarrassant de manque de juste distance : Un prêtre m'a raconté que, lors de son ordination sacerdotale, il est arrivé qu'une de ses tantes, très pieuse, a voulu donner un baiser à ses mains de prêtre.. après la bénédiction qu'il venait de lui faire; et le prêtre en question m'a précisé ceci, avec une émotion et un trouble encore évidents: « Ma tante Monique M'A MANGÉ les mains...! »
2ème exemple périlleux de manque de juste distance : le témoignage du jeune prêtre de la vidéo dont je te laisse le lien ci-dessous (vers la 42ème minute de la vidéo); le prêtre en question a pris le risque de perdre sa réputation, en tenant longuement la main d'un autre homme, au vu et au su de plusieurs personnes, alors que cet homme transpirait de peur dans l'avion qui se préparait à quitter la piste d'envol.
3ème exemple d'une absence de juste distance entre humains; ces deux hommes qui s'étreignent longuement (dans la vidéo ci-dessous), parce que l'un des deux porte le coeur transplanté de la fille décédée de l'autre homme; il s'agit ici de la relation d'un papa qui veut surtout étreindre le coeur de sa fille, qui bat dans l'autre homme en question .. Et c'est en ce 3ème exemple que je reconnais le désir ponctuel que j'ai eu aussi un jour d'étreindre le prêtre africain dont je voyais la prière rayonnante en l'église que je fréquente, cette prière du prêtre... qui me révélait le Coeur de Jésus présent en lui, le Sacré Coeur que je voulais moi aussi embrasser en posant mon front sur l'épaule de ce prêtre.... que je ne voulais pas accaparer... ni mettre dans le trouble.
Je ne sais pas si ce que je t'écris ici te fera comprendre que, pour moi, les relations humaines sont parfois difficiles à discerner et à gérer... cela se passant toujours dans l'épaisseur et les complications de notre nature humaine.
Stan
_________________ "Une pieuse réserve sur ce qui nous échappe vaut mieux qu'une âpre discussion sur ce dont on est incertain" (Adam de Perseigne)
Dernière édition par Stan le Mer Nov 11 2020, 21:32, édité 3 fois
Lily-Anne membre
Date d'inscription : 01/09/2010 Localisation : France - Provence
Sujet: Re: La damnation des Élus – Réflexions sur les accusations portées contre le Père Georges Finet (Aline Lizotte) Jeu Juil 02 2020, 10:26
Citation :
Je ne sais pas si ce que je t'écris ici te fera comprendre que, pour moi, les relations humaines sont parfois difficiles à discerner et à gérer... cela se passant toujours dans l'épaisseur et les complications de notre nature humaine.
Stan
Bien sûr Stan, tu as tout à fait raison. Rien n'est blanc, rien n'est noir, les couleurs ont des nuances.
Il y a toujours l'exception qui confirme la règle.
Je pense qu'entre le curé de mon enfance avec son col bien amidonné dans sa soutane et mon curé actuel, habillé comme tout le monde et une simple croix sur le vêtement, il y a 50 ans qui se sont passés, je n'ai pas la même approche même si je respecte pour les deux cette juste distance qui ne se manifeste pas de la même manière.
Les apôtres avaient essayé de tenir les enfants à l'écart de Jésus. Jésus leur a dit :
Citation :
Matthieu 19 13 Alors on lui amena des petits enfants, afin qu'il leur imposât les mains et priât pour eux. Mais les disciples les repoussèrent. 14 Et Jésus dit: Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent.15 Il leur imposa les mains, et il partit de là.
Interrogeons-nous sur l'esprit de l'enfant qui commet des erreurs mais le fait innocemment en sachant que : L'Esprit Saint sonde les cœurs et les reins. Apocalypse 2:23
L-A
_________________
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: La damnation des Élus – Réflexions sur les accusations portées contre le Père Georges Finet (Aline Lizotte)
La damnation des Élus – Réflexions sur les accusations portées contre le Père Georges Finet (Aline Lizotte)