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 Interview du Cardinal Müller à l'hebdomadaire "Die Zeit" journal allemand, le 27 décembre 2017

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AuteurMessage
Stan

Stan


Date d'inscription : 30/08/2010
Localisation : Québec, Canada

Interview du Cardinal Müller à l'hebdomadaire "Die Zeit" journal allemand, le 27 décembre 2017 Empty
MessageSujet: Interview du Cardinal Müller à l'hebdomadaire "Die Zeit" journal allemand, le 27 décembre 2017   Interview du Cardinal Müller à l'hebdomadaire "Die Zeit" journal allemand, le 27 décembre 2017 Icon_minitimeMar Jan 02 2018, 21:07

Citation :

Interview du Cardinal Müller
à l'hebdomadaire "Die Zeit"

journal allemand,
le 27 décembre 2017
Interview du Cardinal Müller à l'hebdomadaire "Die Zeit" journal allemand, le 27 décembre 2017 1443288121

(...)
ZEIT : Peu avant Noël, le pape a de nouveau sonné les cloches à la curie. S’il a fait l’éloge de ses collaborateurs fidèles et expliqué le sens spirituel profond de sa réforme de la curie, il a aussi fustigé ceux qui s’y opposaient. Il s’en est pris, entre autres, aux ecclésiastiques haut placés « qui se présentent comme des martyrs, lorsqu’ils ont été délicatement écartés du système ». – On a aussitôt fait le rapport avec vous. Vous êtes-vous senti visé ?

Müller :
Certainement pas. Parce que je ne me suis pas présenté comme un martyr et que je n’ai pas été « délicatement » éloigné du « système » – lequel et de qui ? Un chrétien devient martyr par l’assistance de l’Esprit-Saint et pas en se présentant lui-même comme tel. Par mon baptême et ma confirmation, j’appartiens à l’Eglise de Jésus-Christ et pas à un quelconque système fait par des hommes.

ZEIT : Après que le pape vous a fait savoir en juillet que votre mandat ne serait pas prolongé, vous auriez, dit-on, critiqué sa manière d’agir. Est-ce juste et, si oui, qu’est-ce qui vous a dérangé ?

Müller :
Il ne s’agissait pas de moi. J’ai voulu protéger trois des meilleurs collaborateurs de ma congrégation, qui ont été licenciés stante pede sans motif déclaré. Si on considère cela comme inacceptable ou imprudent, tant pis ! Je suis prêtre et pas courtisan. Basta !

ZEIT : Dans son discours de Noël à la curie, François a mis en garde contre les intrigues et a parlé d’« une logique du complot ». Etait-ce justifié ?

Müller : J’ignore, s’il était question de faits réels ou d’abstractions. En tout cas, intrigues et complots sont incompatibles avec l’honneur professionnel d’un ecclésiastique.

ZEIT : Plusieurs collaborateurs de la curie trouvent peu charitable que le pape les malmène avant la fête de Noël. Qu’avez-vous pensé du discours ?

Müller :
Qui suis-je pour tout commenter ? En aucun cas, je n’aimerais que la presse allemande fasse de moi le portrait d’un adversaire du pape. J’étais présent et je n’ai pas oublié le souhait du pape demandant que l’on prie pour lui.

ZEIT :Avez-vous été surpris lorsque le pape François, durant l’été 2017, au terme de votre mandat de cinq ans, ne l’ait pas prolongé ?


Müller :Oui,
vu l’absence d’indication de raisons tant objectives que subjectives.

ZEIT : Votre congrégation a été souvent âprement critiquée. N’y a-t-il pas aussi quelque chose que vous êtes soulagé d’avoir laissé derrière vous en même temps que votre charge de préfet ?

Müller : Dans une telle charge, le ressenti personnel ne compte pas ; ce qui importe c’est de remplir les devoirs liés à la charge. Que ce soit agréable ou pas, j’ai dirigé la Congrégation dans un esprit de service envers le magistère du pape. (...)

ZEIT : Vous étiez le gardien de la doctrine de la foi en un temps de rapides transformations sociales. La doctrine peut-elle se transformer ?

Müller : Toute la question est de savoir ce qu’on entend par « transformations ». Il y a une croissance de la foi et un approfondissement dans la manière dont on comprend la doctrine – parce que, au cours de l’histoire de l’Eglise, elle rencontre différentes cultures et philosophies. Ce que l’on ne peut pas entendre par « transformation », c’est une dilution de la confession de foi ou un rabais de l’éthique chrétienne. Le christianisme consiste à marcher à la suite du Seigneur crucifié et ressuscité. Il ne peut pas être réduit aux commodités d’une religion civile.

ZEIT: Le pape François utilise volontiers l’expression « Ecclesia semper reformanda », que les protestants revendiquent pour eux-mêmes. Rome deviendrait-elle aujourd’hui évangélique ?


Müller: En effet, l’expression vient du protestantisme et signifie la correction de la doctrine et des pratiques cultuelles que les réformateurs jugent en contradiction avec la parole de Dieu dans la Bible. Mais dans la conception catholique, au contraire, l’Esprit-Saint préserve l’Eglise de toute contradiction de sa doctrine avec la parole de Dieu. Cependant, nous, comme chrétiens, nous devons toujours, à titre individuel, nous laisser corriger dans notre vie spirituelle et morale. Nous devons toujours nous remettre sur le chemin de la conversion et du renouveau. L’Eglise, comme groupe humain, peut naturellement aussi faillir à sa tâche : devant les défis de le vie spirituelle et culturelle, les bouleversements sociaux, des développements politiques dangereux. Ici, un retour critique sur soi-même est nécessaire. Malheureusement, nous, les hommes, nous apprenons seulement de l’histoire profane et de l’histoire de l’Eglise à condamner l’échec de nos pères, pas à éviter nos propres erreurs.

ZEIT: Vous-même, sous le nouveau pontificat, avez souvent été attaqué en tant qu’antipode conservateur de François.
Voyez-vous les choses ainsi ?

Müller : Par principe, je ne suis pas un antipode du pape. Et je ne proviens absolument pas d’un courant idéologique, qu’on l’appelle conservateur ou progressiste, de droite ou de gauche. Cette division de l’humanité en deux camps, que ce soit en fonction de visions du monde, de religions ou de partis politiques, n’est rien d’autre qu’une offense à la raison. Nous avons l’intelligence pour distinguer, argumenter, échanger. Ce n’est qu’ainsi que nous arrivons finalement à un jugement droit. Le plus grand savant dans sa propre discipline peut aujourd’hui, malgré toute sa science, être facilement disqualifié, si l’un ou l’autre dilettante l’accule à droite ou à gauche. L’absurdité de ce classement en tiroirs se révèle aussi quand on fait du stalinisme un marxisme orthodoxe, alors que l’Eglise orthodoxe en était la victime. Le pape François n’est ni libéral ni conservateur et il n’a pas besoin d’adversaire, ni conservateur ni progressiste.

ZEIT :Etes-vous un proche des cardinaux qui ont envoyé au pape une lettre ouverte avec leurs « dubia », leurs doutes, concernant son document Amoris Laetitia ?


Müller :Ce sont là des spéculations superflues. La seule vraie question ici est de savoir comment il est possible que le magistère de l’Eglise garde une fidélité sans réserve à la parole de Dieu, sans interprétations et détours sophistiques, et que soient en même temps réintégrés pleinement à la vie de l’Eglise les catholiques en situations familiales difficiles et qui connaissent souvent aussi des destins tragiques dans leur vie conjugale.  Ici, il n’y a pas d’alternative « soit…soit » mais seulement un « en même temps ».

ZEIT :Que dites-vous à ceux qui insultent le pape François en le traitant d’hérétique  ?

Müller :
L’hérétique est un catholique qui, avec obstination, nie une des vérités de foi contenue dans la révélation et imposée par l’autorité de l’Eglise. Ce point devrait être strictement vérifié. En ce qui concerne les critiques du pape : on n’attend d’aucun catholique qu’il approuve toutes les déclarations, les mesures et le style des responsables de l’Eglise. A l’inverse, pour ceux qui critiquent ceux qui critiquent : celui qui vénère un haut dignitaire de l’Eglise comme une popstar n’a rien compris à la véritable nature de l’autorité dans l’Eglise. Toute espèce de culte de la personnalité ne pourrait être qu’une méchante caricature de la sympathie naturelle que tout catholique doit avoir pour le pape. Et d’ailleurs aussi pour son évêque et pour le curé de sa paroisse.

ZEIT :On peut aussi détourner cette sympathie, de façon très grave, par la violence et l’abus. Quand les cas d’abus dans l’Eglise catholique ont été rendus publics, les victimes vous ont reproché d’avoir favorisé l’étouffement de ces scandales. Rétrospectivement, qu’auriez-vous envisagé de faire autrement ?

Müller :
Votre question est non pertinente, parce que le reproche sur lequel elle repose est dénué de fondement. On a manié le mot « étouffement » de façon très imprudente et parfois même démagogique, pour diffamer des personnes impopulaires. En réalité, l’étouffement d’un délit aussi grave que l’abus sexuel commis sur des enfants ou des jeunes revient à soustraire un criminel à la justice. Cela vaut aussi bien pour la procédure d’un tribunal civil que – de manière complémentaire et pas comme substitut d’une procédure pénale ! – pour la sanction canonique contre un clerc qui est accusé. Pour ce qui relève de ma responsabilité, à Ratisbonne comme à Rome, toutes les accusations contre des membres du clergé ont été soumises à la justice civile, pour autant qu’elles n’étaient pas prescrites. Et elles ont toujours été traitées, abstraction faite de la prescription, selon les normes du droit canonique en vigueur

ZEIT :L’image de « hard-liner » (tenant de la ligne dure, n.d.t.) et d’adversaire des réformes que vous avez en Allemagne vous dérange-t-elle ?

Müller :Par réforme j’entends le renouvellement religieux et spirituel de l’Eglise dans le Christ et non pas la réalisation d’un programme, à force d’agitation plutôt que d’arguments. (...)

ZEIT : A l’intérieur de l’Eglise universelle, vous passez pour un progressiste, d’autant plus que vous avez étudié de près la théologie de Luther. Avez-vous déjà été attaqué comme trop progressiste ?

Müller :
Je ne me suis pas occupé de la théologie de Luther pour me faire décerner, au moins une fois dans ma vie, le titre flatteur de progressiste – mais parce que cela fait partie du programme standard de la dogmatique et de la théologie œcuménique. Aujourd’hui, on identifie volontiers le protestantisme avec la modernité, quoi que ce mot puisse recouvrir, et le catholicisme avec le moyen âge, quoi que ce mot puisse recouvrir. Cela a peu de rapport avec la réalité des confessions. Je tiens cela plutôt pour une projection. L’œcuménisme aujourd’hui ne peut en tout cas pas être une course pour arriver le premier à la modernité. Nous ne devons pas chercher à nous dépasser les uns les autres, mais nous retrouver dans le Christ et dans sa vérité, afin que devienne possible la pleine communion ecclésiale.

ZEIT :
Après la « Christusfest » célébrée en commun par les catholiques et les protestants allemands en 2017, êtes-vous satisfait de la situation actuelle de l’œcuménisme ? A-t-on atteint tout ce qui pouvait l’être ?

Müller : C’est une question trop vaste, à laquelle on peut difficilement répondre par oui ou par non. Je suis en tout cas heureux que, pour la première fois depuis 1517, ait eu lieu une fête jubilaire de l’affichage des thèses qui était une commune confession de Jésus Christ, le fils de Dieu et l’unique médiateur du salut. Tel est le point central qui nous liait et nous obligeait tous.

ZEIT : Depuis le début, vous vous êtes toujours résolument prononcé contre les tendances de droite radicale de la Fraternité-Pie-X. Pourquoi était-ce important pour vous ? Est-il vrai que le pape régnant soit plus tolérant sur ce point ?

Müller :Pour moi, il ne s’agissait pas d’abord de positions politiques peut-être douteuses, mais de la négation de l’holocauste par un représentant de cette communauté, un acte moralement monstrueux. Grâce à Dieu, il a été exclu depuis lors. Au-delà de cette question, voici qui me semble important : l’Eglise catholique, dans ses relations avec le judaïsme, ne peut revenir en-deçà de la position nouvelle décidée au concile Vatican II. Au contraire ! Nous devons continuer à développer tout le positif qui fut inauguré alors. Et cela en dépit d’un long et douloureux passé d’antisémitisme. Le pape partage cette vision.
(...)

ZEIT :
La Place-Saint-Pierre est, depuis quelque temps, protégée contre le terrorisme. Que dites-vous aux fondamentalistes religieux ?

Müller : Qu’ils ne sont pas religieux. Car la religion est un culte rendu à Dieu et, par-là, respect de l’homme, de sa liberté et de sa vie. C’est pourquoi le cinquième commandement dit : « Tu ne tueras pas ! » En langage chrétien, rendre un culte à Dieu signifie : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu de tout ton cœur et ton prochain comme toi-même ».

ZEIT :
A la fin de l’année, vous fêterez vos 70 ans. Le pape Benoît vous a félicité. Le voyez-vous encore souvent ?

Müller : Régulièrement, et aussi souvent que sa santé le permet. J’édite ses œuvres complètes en 16 volumes chez Herder. Il y a donc beaucoup à discuter ensemble.

ZEIT : Vous était-il plus facile d’être préfet sous le pontificat de Benoît ou sous celui de François ?

Müller : Le premier m’a appelé à cette charge, et le second a mis un terme à mon mandat.
(...)

ZEIT : Quel est l’aspect de votre mandat de préfet qui vous manque le plus ?

Müller : C’était un mandat temporaire. J’ai travaillé pour l’Eglise en tant que prêtre et évêque et continuerai à la faire. Je suis reconnaissant aux membres de la Congrégation, cardinaux et évêques, collaborateurs, théologiens, canonistes et aussi aux personnes de bonne volonté parmi le personnel non scientifique. Ensemble, nous avons fait un excellent travail.

ZEIT :
Vous avez d’étroits liens d’amitié avec le fondateur de la théologie de la libération [G. Gutierrez, n.d.t.]. N’était-ce pas là, pour vous, un pont vers François, le pape des pauvres ?

Müller : Mes contacts avec l’Amérique Latine ont commencé en 1988. Ainsi ne peut-on pas me soupçonner d’opportunisme quand je trouve très important le fait que le pape François place les pauvres au centre de la société universelle.

ZEIT : Quelle est la tâche la plus difficile que l’Eglise d’aujourd’hui aura à affronter ?

Müller : La mission de l’Eglise est la même à toute époque : gagner les hommes au Christ. Nous sommes convaincus que Dieu nous donne l’orientation décisive – dans la question du sens de la vie, dans la détresse de la mort mais aussi quand nous donnons forme, dans notre société, aux principes de liberté et de justice.

ZEIT : Qu’est ce qui peut, pour nous tous, chrétiens ou non, être signe d’espérance en 2018 ?

Müller : Le nouveau-né dans sa crèche de Bethléem avec la paix qui vient de lui.

Source : http://lesuisseromain.hautetfort.com/



Stan

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"Une pieuse réserve sur ce qui nous échappe vaut mieux qu'une âpre discussion sur ce dont on est incertain" (Adam de Perseigne)
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