Voici le témoignage bouleversant de
Shahbaz BHATTI, ce ministre pakistanais des minorités, chrétien profondément convaincu depuis son enfance, et qui a donné sa vie en aidant les pauvres et les opprimés :
cet article est tiré du blog suivant :
http://laparousiedejesus.centerblog.net/1037-testament-spirituel-de-shahbaz-bhatti
Testament spirituel de Shahbaz Bhatti "Je m’appelle
Shahbaz Bhatti.
Je suis né dans une famille catholique. Mon père, enseignant à la retraite, et ma mère, femme au foyer, m’ont élevé selon les valeurs chrétiennes et les enseignements de la Bible, qui ont influencé mon enfance. Dès l’enfance, j’ai pris l’habitude d’aller à l’église et j’y ai trouvé une profonde inspiration dans les enseignements, dans le sacrifice et dans la crucifixion de Jésus. C’est son amour qui m’a conduit à offrir mes services à l’Église. Les terribles conditions de vie des chrétiens du Pakistan me bouleversaient. Je me souviens d’un vendredi de Pâques alors que je n’avais que treize ans : j’avais écouté un sermon sur le sacrifice de Jésus pour notre rédemption et pour le salut du monde. Et j’ai eu l’idée de répondre à cet amour en donnant de l’amour à nos frères et sœurs, en me mettant au service des chrétiens et en particulier à celui des pauvres, des nécessiteux et des persécutés qui vivent dans ce pays musulman.
"On m’a demandé de mettre fin à mon combat, mais j’ai toujours refusé, même
si cela doit mettre ma propre vie en danger. Ma réponse a toujours été la même. Je ne veux pas la popularité, je ne veux pas de positions de pouvoir. Je veux seulement une place aux pieds de Jésus. Je veux que ma vie, mon caractère, mes actions parlent de moi et disent que je marche à la suite de Jésus-Christ. Ce désir est si fort en moi que je me considérerais comme un privilégié au cas où – dans mon combat pour aider les nécessiteux, les pauvres, les chrétiens persécutés du Pakistan – Jésus voudrait bien accepter le sacrifice de ma vie. Je veux vivre pour
le Christ et je veux mourir pour Lui. Je ne ressens aucune peur dans ce pays. Très souvent les extrémistes ont souhaité me tuer, me mettre en prison ; ils m’ont menacé, persécuté, et ils ont terrorisé ma famille.
"Je dis que, tant que je vivrai, jusqu’à mon dernier souffle, je continuerai à servir Jésus et cette pauvre humanité souffrante, les chrétiens, les nécessiteux, les pauvres. Je crois que les chrétiens du monde qui ont tendu la main aux musulmans frappés par la tragédie du tremblement de terre de 2005 ont construit des ponts de solidarité, d’amour, de compréhension, de coopération et de tolérance entre les deux religions. Si ces efforts se poursuivent, je suis convaincu que nous
réussirons à gagner le cœur et l’esprit des extrémistes. Ce qui produira un changement positif : les gens n’auront plus de haine et ne tueront plus au nom de la religion, mais ils s’aimeront les uns les autres, ils apporteront l’harmonie, ils cultiveront la paix et la compréhension dans cette région du monde.
"Je crois que les nécessiteux, les pauvres, les orphelins, quelle que soit leur religion, doivent être considérés avant tout comme des êtres humains. Je pense que ces gens font partie de mon corps dans le Christ, qu’ils sont la partie persécutée et nécessiteuse du corps du Christ. Si nous conduisons cette mission à son terme, alors nous aurons gagné une place aux pieds de Jésus et je pourrai le regarder sans éprouver de honte".
Ce texte est le testament spirituel de
Shahbaz Bhatti, ministre fédéral des minorités religieuses au Pakistan, né le 9 septembre 1968 et assassiné le 2 mars dernier par un commando d’extrémistes à Islamabad, la capitale. Il était membre du principal parti du gouvernement, le PPP, Parti Pakistanais du Peuple. Quelques
semaines plus tôt, il avait demandé : "Priez pour moi. Je suis un homme qui a brûlé ses vaisseaux : je ne peux pas et je ne veux pas faire machine arrière dans cet engagement. Je combattrai l’extrémisme et je me battrai jusqu’à la mort pour défendre les chrétiens".
Bhatti vivait avec sa mère et d’autres familiers. Il avait décidé de ne pas se marier pour se consacrer à sa mission. Il n’avait pas choisi le
sacerdoce "parce qu’il voulait être au milieu des gens, en contact direct avec les personnes et leurs difficultés, ce que, bien souvent, les prêtres ne parviennent pas à faire dans son pays".