Lausanne: le futur évêque de LGF devra mieux prendre conscience des souffrances des victimes de prêtres pédophiles

2011-04-06 APIC
Lausanne: le futur évêque de LGF devra mieux prendre conscience des souffrances des victimes de prêtres pédophiles

Dans une lettre ouverte, adressée le 19 mars 2011 à Mgr Farine et rendue publique le 2 avril, l’Association du Groupe de Soutien aux abusé(e)s par des prêtres de l’Église catholique (SAPEC) accuse l’administrateur du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF) de "passer sous silence le vécu et le sentiment des victimes". La SAPEC espère que le prochain évêque du diocèse prenne mieux conscience des souffrances des victimes de prêtres pédophiles.

Fondée en automne 2010, la SAPEC a tenu sa première assemblée générale, le 19 mars 2011, à Lausanne. Elle a été précédée d’une rencontre entre des personnes ayant déposé devant la commission "SOS Prévention" et d’une autre réunissant des personnes ayant été abusées par des prêtres catholiques. Après avoir pris connaissance d’extraits de l’homélie prononcée par Mgr Martin, archevêque du Dublin, le 20 février 2011, l’assemblée a décidé d’envoyer une lettre ouverte à l’intention de Mgr Farine, "qui ne semble pas faire partie de la même Église catholique que Mgr Martin", a indiqué la SAPEC, dans un communiqué publié le 2 avril.

"Ses paroles (de Mgr Martin, ndlr) nous ont profondément touchés. Nous avons perçu que ce dignitaire de l’Église catholique s’approchait de ce qu’ont pu vivre les victimes et cherchait à prendre conscience de leurs souffrances, des humiliations subies, de l’atteinte à leur dignité, à leur amour-propre, de la peur et l’angoisse, de l’isolement et l’abandon qu’elles ont éprouvés. Il se met à l’écoute de nos cauchemars, de nos frustrations et notre aspiration à une conclusion, qui, craint-il, n’arrivera jamais", écrit la SAPEC.

Dans ce contexte, le Groupe SAPEC explique que beaucoup de ses membres ont été "choqués et blessés" par les propos tenus par Mgr Farine, dans l’interview de Patricia Briel, "La religion ne peut pas mourir", publiée dans le journal "Le Temps" du 11 octobre 2010. "L’Église a passé un mauvais moment, mais la clarté a été faite. Et maintenant, nous avons des armes pour lutter contre ce problème", avait alors déclaré l’administrateur diocésain.

"Tout le vécu et tous les sentiments des victimes, que Mgr Martin s’efforce d’appréhender, vous les passez sous silence", déplore la SAPEC, qui ajoute: "Nous osons attendre une attitude plus authentiquement évangélique de la part d’un représentant de la hiérarchie de l’Église".

La SAPEC espère aussi que le futur évêque de LGF "s’inscrira dans le sens de l’histoire que représente Mgr Martin". Pour ce faire, le Groupe prendra contact avec lui dès son entrée en fonction.

Au cours de l’assemblée du 19 mars, les objectifs de la SAPEC à court et à moyen termes ont été discutés. Il s’agit notamment pour le Groupe de faire le point de la situation dans les diocèses de Suisse et d’établir des contacts avec les personnes et associations de pays étrangers.

"La priorité est d’établir un dialogue constructif avec la Conférence des évêques suisses. Ces thèmes vont être repris et approfondis au mois de mai lors d’une journée de réflexions ouverte à tous les membres", a encore annoncé la SAPEC.

Fondée en automne 2010, le Groupe SAPEC œuvre pour que les mesures décidées par Benoît XVI soient appliquées en Suisse, pour que la vérité soit révélée et pour le soutien aux victimes de prêtres pédophiles.

Elle vise à amener les autorités de l’Église catholique à "passer des paroles de pardon à la reconnaissance de sa responsabilité, à la levée des secrets, à l’information et à la réparation par l’indemnisation des victimes".http://radiovm.com/Nouvelles/Details.aspx?n=26062