Nigeria: les évêques catholiques dénoncent l’usage "impie" de la religion pour accéder au pouvoir

2011-03-29 APIC
Nigeria: les évêques catholiques dénoncent l’usage "impie" de la religion pour accéder au pouvoir

La Conférence des évêques catholiques du Nigeria (CBCN) a exhorté les partis politiques du pays à éviter tout recours à la violence et à faire preuve de retenue, de sorte que les élections générales (présidentielle et législatives) du mois d’avril prochain soient un "succès". La CBCN met en garde dans un communiqué contre l’usage "impie" de la religion comme instrument pour accéder au pouvoir et pour la recherche du profit personnel.

Dans son communiqué publié à Abuja à l’issue de sa première assemblée plénière de l’année, portant sur le thème "L’Église au Nigeria et les défis de la mission et l’évangélisation dans le monde d’aujourd’hui", la CBCN interpelle les hommes politiques nigérians. Elle les invite à éviter "la médisance, les disputes, l’utilisation d’un langage abusif, le chantage et toutes les autres déclarations et actions susceptibles de porter atteinte à la paix".

La déclaration des évêques, relayée par le Service d’information catholique pour l’Afrique (CISA), dénonce la corruption dans le pays, la qualifiant de "poison". Cette corruption constitue un "terrain fertile pour un processus électoral frauduleux", estime la Conférence épiscopale du Nigeria.

"Les défis auxquels nous sommes confrontés, en tant que nation, ne peuvent pas être relevés sans un leadership crédible et compétent", poursuivent les membres de la CBCN. Ils estiment que les agents de police, les magistrats, les électeurs et les membres des commissions électorales sont tous exposés aux vices qui menacent le processus électoral.

La Conférence épiscopale a exprimé sa sympathie à toutes les populations touchées directement ou indirectement par la violence, sous quelque forme qu’elle soit, tout en félicitant les services de sécurité pour les mesures prises afin de surmonter les crises. Elle s’inquiète toutefois de l’augmentation des meurtres et vols à main armée, de plus en plus fréquents, alors que la vague d’enlèvements qui frappait le pays semble avoir diminué. "Dans certains endroits du pays, de nombreuses personnes continuent d’être abattues pour une simple appartenance religieuse, politique ou ethnique différente de celle de leurs assassins", déplorent les évêques nigérians.

Les évêques invitent les dirigeants nigérians à "redoubler d’efforts", en vue de la protection de l’ensemble des droits de l’homme dans le pays, en particulier, le droit à la liberté de culte. "Nous devons tous respecter le droit des autres citoyens à la vie, le droit de pratiquer leur religion et celui de poursuivre leurs aspirations légitimes dans une même nation", font-ils remarquer.