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Des dissensions peu connues qui firent souffrir moralement Sainte Thérèse de Lisieux ?
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Stan
Date d'inscription : 30/08/2010 Localisation : Québec, Canada
Sujet: Des dissensions peu connues qui firent souffrir moralement Sainte Thérèse de Lisieux ? Dim Jan 24 2016, 15:05
Des dissensions peu connues qui firent souffrir moralement Sainte Thérèse de Lisieux ?
Beaucoup de bruit à cause d'un bisou du Dr Francis La Néelle à Thérèse qui était malade...
Quant la santé de Thérèse de Lisieux se trouva compromise par des signes de tuberculose, elle fut d'abord soignée par le médecin attitré au Carmel, le docteur de Cornière; mais ce dernier ayant dû s'absenter pour un voyage dans le Midi, la famille fit des réclamations afin que le le Dr La Néele, cousin germain de Thérèse, puisse ausculter celle-ci dont la santé déclinait; la supérieure du Carmel, Mère Marie de Gonzague permit alors au Dr La Néele d'examiner Thérèse. Soeur Geneviève, qui vivait alors au carmel de Lisieux raconte : « Le Dr La Néele entra une fois (dans le Carmel), mais il y eut après une telle scène qu'on ne voudrait pas y croire si on en racontait les détails ».
Citation :
Que s'est-il passé ?
Le Dr Francis La Néele
Le médecin habituel avait constaté (chez Thérèse), avant son départ dans le Midi, un état stationnaire. Mais il y a nette aggravation à partir du 15 août (1897), et mère Marie de Gonzague permet au Dr La Néele d'entrer, le 17 août, à l'infirmerie. Celui-ci l'estime « bien mal et ne lui donne guère que quinze jour avant de partir au Ciel »: « la tuberculose (est) arrivée au dernier degré ». (...)
Quand le Dr La Néele avait vu Thérèse le 17, sur l'invitation de la prieure, celle-ci était, bien sûr, présente pour cette visite, ainsi que soeur Geneviève. Il avait embrassé Thérèse, sur le front sans doute, mais c'était là un geste qui a dû heurter mère Marie de Gonzague : elle l'avait introduit comme médecin, et il n'était, de Thérèse, qu'un cousin par alliance; comment pouvait-il se permettre un geste de familiarité, alors qu'au parloir du carmel le rideau n'était retiré que pour le père, la mère, et le frères et soeurs d'une religieuse ? Avant d'accéder à l'infirmerie, Francis Le Néele n'avait même pas pu voir mais seulement « entendu » sa belle-soeur, Marie de l'Eucharistie, il le remarque lui-même dans sa lettre à M. Guérin (oncle de Thérèse) du 26 août. Or le docteur, dans cette lettre est conscient de son geste provocateur : « J'ai embrassé notre petite sainte au front pour vous et maman et toute la famille. J'ai demandé la permission, pour la forme, à la mère prieure et sans attendre la réponse que la règle défendait peut-être j'ai pris ce qui vous était dû. » Francis La Néele se considère donc, pour ce baiser, en service commandé pour toute la famille et impose ce qui lui semble « dû » : « Je l'ai embrassé encore en partant » dit-il à la fin de sa lettre.
Comment mère Marie de Gonzague aurait-elle pu ne pas trouver le jeune Dr la Néele plutôt cavalier ? Qu'a dit la prieure ? Peut-être, lors de la visite du 17 août, a-t-elle manifesté au docteur sa désapprobation de la voir embrasser Thérèse et en a-t-il été froissé ? Le ton de la lettre du docteur à son beau-père, le 26 août, pourrait permettre cette hypothèse. Quoi qu'il en soit, en cette fin d'après-midi du 30 août, la prieure fait à nouveau demander le Dr La Néele. (...) Devant ses réactions, voire sa brusquerie, peut-être même des paroles, la prieure comprend que le docteur est en froid avec elle. (...) ...il fut si mécontent qu'il lui dit des choses très dures : « Sachez, ma Mère, que cette pauvre petite soeur souffre un vrai martyre et que, dans son état, elle doit voir un médecin tous les jours. J'étais hier à Lisieux d'ailleurs, comment ne m'avez-vous pas appelé ? »
Selon un témoignage (tardif) de mère Agnès, en 1909, une scène aurait eu lieu après le départ du Dr La Néele, ce lundi 30 au soir. : « Lorsqu'il fut parti, la pauvre mère Prieure fit une scène, s'exaspéra, cria contre la famille de la malade, contre la malade aussi, mais Thérèse resta calme. » (...)
Enfin, la prieure permettra au Dr la Néele de visiter de nouveau Thérèse le 5 septembre; Jeanne La Néele écrira ce jour-là à Thérèse : « La bonne Mère Prieure a envoyé à Francis la photographie pour remercier, disait-elle.
Mais je crois que les rôles étaient changés; c'est à nous de remercier et du fond du coeur cette bonne Mère qui a tant de délicatesse et de bontés. » A propos de l'« imbroglio », Mme Guérin écrit à sa fille le 1er septembre : « Chacun a souffert sa petite part, et pourtant tout aurait pu s'expliquer facilement. »
Reste qu'il y a - on oublie presque à travers ce bruit qui est fait à son chevet - il y a Thérèse, qui souffre physiquement, et qui ne peut pas ne pas souffrir moralement de ces dissensions autour d'elle, à cause d'elle, tandis qu'elle est en train de mourir.
Source : Lumière dans la nuit, Jean-François Six, Seuil, 1995, p. 212- 219
Stan
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Stan
Date d'inscription : 30/08/2010 Localisation : Québec, Canada
Sujet: Re: Des dissensions peu connues qui firent souffrir moralement Sainte Thérèse de Lisieux ? Dim Jan 31 2016, 18:24
« Les beaux malaises » ? Il me semble que connaitre ce genre d'anecdote (ci-dessous), tiré de la vie de Thérèse de Lisieux, nous fait mieux comprendre que la sainteté peut exister au milieu même des pesanteurs (ordinaires ou triviales?) de nos vies.
Ci-dessous, un autre aspect peu connu des relations parfois difficiles que sainte Thérèse eut avec sa Mère Prieure, une autre particularité des circonstances de sa vie, qui m'encourage à faire comme elle... quand il m'arrive d'avoir, moi aussi, des relations parfois difficiles et tendues avec mon prochain :
Citation :
Mère Marie de Gonzague, la Mère Prieure de Thérèse
« Il faut souligner le caractère de Marie de Gonzague, qu'elle a vif, autoritaire et jaloux. Son goût du pouvoir est évident; (...) tout va bien, quand elle peut commander, diriger, imposer ses vues; mais c'est la tempête quand elle n'est pas en fonction ou quand on lui résiste. Il était difficile de « ménager les susceptibilités de la mère Marie de Gonzague et d'éviter les conséquence de son instabilité de caractère. Il fallait beaucoup de tact et de vertu »; (...) Le témoignage conclut que mère Marie de Gonzague était dominée par une « passion de jalousie (...) qui se développant avec les années, occasionna des heurts fréquents, des susceptibilités, et même des scènes terribles. »
Source : Thérèse de Lisieux au Carmel, Jean-François Six, Éditions du Seuil, 1973, p. 23-24
Stan
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Stan
Date d'inscription : 30/08/2010 Localisation : Québec, Canada
Sujet: Re: Des dissensions peu connues qui firent souffrir moralement Sainte Thérèse de Lisieux ? Mer Fév 03 2016, 20:17
Citation :
Une autre humiliation pour Thérèse, de la part de sa soeur Céline ?
Céline porte ici le voile blanc des novices
Faut-il que je m'excuse d'aborder ici un aspect trivial et malséant de ce qui fit sans doute souffrir moralement Thérèse de Lisieux, quand on sait que l'évènement (en citation ci-dessous) a été passé sous silence par bien des biographes de la Sainte ?
Citation :
« Thérèse, seule devant le Seigneur dans la nuit, mais seule aussi dans son monastère.
Les religieuses et mère Marie de Gonzague en tête ne saisissent pas ce que Thérèse vit à l'intime de son coeur. Que ses deux soeurs, Marie et Agnès, sont très loin de comprendre. Reste Céline. Or, fait capital, Céline va changer d'attitude au cours de la maladie de Thérèse. Elle qui avait été si prévenante au début, lorsque Thérèse avait été descendue à l'infirmerie, devient d'un seul coup odieuse envers Thérèse. Alors qu'elle est son infirmière, elle la laisse sans soins, omet de la nettoyer, n'hésite pas à oser un jeu de mots comme celui-ci » : « Ça ne sent pas la rose ici. »
Source : Thérèse de Lisieux au Carmel, Jean-François Six, Éditions du Seuil, 1973, p. 390.
Bon! Sans doute est-il bon de se rendre compte que les meilleures personnes, comme Céline, peuvent avoir des fléchissement d'humanité et de vertu, pour des raisons psychologiques parfois complexes... Il est humain de se tromper, n'est-ce pas ? Et puis ne sommes-nous pas tous finalement des pécheurs ?
Stan
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Sujet: Re: Des dissensions peu connues qui firent souffrir moralement Sainte Thérèse de Lisieux ?
Des dissensions peu connues qui firent souffrir moralement Sainte Thérèse de Lisieux ?