Saint-Félicien : changements climatiques et augmentation des feux de forêt

2011-03-28 Le Quotidien
Saint-Félicien : changements climatiques et augmentation des feux de forêt

Ceux qui espéraient que les feux de forêt diminuent devront se faire à l'idée : les changements climatiques pourraient faire doubler les superficies incendiées au cours des 50 prochaines années.

Martin Girardin, de Ressources naturelles Canada, en a fait la démonstration à Saint-Félicien, au colloque «Les feux de forêt : science et défis d'aménagement »

« Malgré un accroissement des efforts de suppression des feux, les aires brûlées ont augmenté de façon constante, depuis 1970. Le changement climatique d'origine humaine est un facteur important de cette tendance à la hausse, car la température pourrait s'accroître de 2 à 4 degrés Celsius », a-t-il mentionné devant une centaine de spécialistes du domaine forestier. Au Québec, environ 80 000 hectares de forêt brûlent annuellement. Cette superficie passerait à 160 000 en 2060.

Des études ont permis de constater que la forêt boréale, notamment celle située plus au nord, affiche un taux d'assèchement plus important que dans le passé, ce qui favorise la naissance de feu.

On dénombre environ 9000 brasiers par année au Canada, ce qui entraîne des coûts de 500 millions $ pour les combattre. Selon les évaluations du biologiste, environ 0,7 % du couvert forestier pourrait s'enflammer chaque année d'ici 50 ans.

Comme il y aura plus de bois brûlé dans le futur, les compagnies forestières auront intérêt à trouver des solutions efficaces pour récolter les arbres calcinés, surtout avec la réduction de la possibilité forestière.

Il s'agit d'une course contre la montre, car des insectes s'attaquent rapidement à l'arbre et s'infiltrent pour creuser des galeries qui rendent le bois moins attrayant. Le bois brûlé a 30 % moins de valeur qu'un arbre sain pour le bois d'oeuvre, mais pourrait servir à d'autres usages.

Les chercheurs vont se questionner aussi sur les répercussions que pourrait engendrer la récolte des arbres qui ne sont plus bons pour le bois d'oeuvre, mais qui pourraient être utilisés pour la cogénération ou la fabrication de biogaz.

Des recherches démontrent qu'une faune importante grouille dans les forêts brûlées même plusieurs années après le passage de l'élément destructeur. Est-ce que des espèces pourraient disparaître si on récupérait toute la fibre?

Des méthodes de récupération permettant de maintenir les écosystèmes et de répondre aux enjeux économiques devront donc être mises en place dans le futur pour assurer un développement harmonieux. Des enjeux qui seront discutés pour la suite de ce colloque.

http://www.radiovm.com/Nouvelles/Details.aspx?/=A&n=25912