Message de carême de Mgr Di Falco :
« Je ne suis pas certain que, comme c’est le cas chaque année, les médias annoncent le début du carême pour les chrétiens comme ils annoncent le début du ramadan pour les musulmans. Je n’ai évidemment rien contre, au contraire. Je pose seulement une question : pourquoi y aurait-il deux poids, deux mesures ?
Après le mercredi des cendres, jour de l’entrée en carême où il nous est rappelé – car il nous arrive de l’oublier – que nous ne sommes que de passage sur cette terre, j’ai plutôt envie de parler de vie que de mort.
« Si vous ne redevenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. » dit le Christ. Voilà en quelque sorte un programme de Carême, non ?
Et si c’était l’occasion de réveiller l’enfant qui sommeille en chacun de nous ?
J’avoue être parfois plein d’admiration lorsque je vois la facilité avec laquelle certains enfants parviennent à évoluer au milieu des multiples influences qu’ils ont à subir. Tour à tour ou simultanément, la famille, l’école, la mode, la publicité, et j’en passe.
Tels des funambules de talent, ils avancent sur le fil de leur vie comme s’ils tenaient un balancier invisible leur permettant de garder leur équilibre. Plus que cela encore, quelquefois même ils deviennent nos maîtres et nous devrions nous mettre à leur écoute. Rien d’étonnant à ce que le Christ nous les donne en exemple : « Si vous ne redevenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. »
Mais de quel enfant s’agit-il ? De celui dont nous avons encore quelque souvenir au fond du cœur ?
Celui qui regarde les êtres et les choses, toujours comme si c’était la première fois, celui qui sait qu’il ne peut se suffire à lui-même, qu’il a besoin des autres et de Dieu, celui qui est avide de connaître, de savoir et de comprendre, celui qui aime sans désir de posséder, qui espère toujours et surtout qui pardonne – car seuls les enfants sont capables de pardonner comme Dieu pardonne –, oui, cet enfant-là est notre maître.
Alors, en ce début de Carême regardez vos enfants, il y a en eux quelque chose qui parle de Dieu. »