Sécurité renforcée en Italie et au Vatican
face aux menaces islamistes Le pape François dans une voiture
à Rome, le 18 février 2015Les autorités ont annoncé un renforcement des mesures de sécurité au Vatican et à travers toute l'Italie,
où la crainte d'attaques terroristes augmente après des menaces de jihadistes.Au lendemain de l'approbation par le gouvernement italien de mesures de sécurité supplémentaires,
le nouveau chef des Gardes suisses au Vatican a confirmé que les forces du micro-Etat étaient elles aussi sur le qui-vive.
"Ce qui s'est produit à Paris avec Charlie Hebdo peut se produire aussi au Vatican, et nous sommes prêts
à intervenir pour défendre François", a affirmé au quotidien "Il Giornale" le commandant de ce corps d'armée
de 110 hommes, chargés avec les 150 membres de la Gendarmerie vaticane la plus moderne de protéger le pape François.
"Nous demandons à tous les gardes suisses d'être plus attentifs, d'observer soigneusement les mouvements des personnes",
a-t-il ajouté, reconnaissant que cela ne remplaçait pas le travail en amont d'un service de renseignement.
Le goût du souverain pontife argentin pour les contacts directs ne facilite pas leur tâche, mais François
"n'aime pas quand les gens, et aussi le personnel de sécurité, sont trop près de lui. Nous respectons cette demande
et restons un peu à distance", a expliqué le commandant.Parallèlement, le comité de sécurité du gouvernement italien a encore élevé mardi soir le niveau d'alerte dans le pays
et a confirmé une décision annoncée la semaine dernière de faire passer de 3.000 à 4.800 le nombre de soldats déployés
dans les lieux publics pour tenter de prévenir d'éventuels attentats.
Selon les médias italiens mercredi, le site de l'Exposition universelle, qui attend des millions de visiteurs
à partir du 1er mai, le ministère des Affaires étrangères, le Vatican et les synagogues à travers le pays figurent
parmi les cibles privilégiées par les jihadistes.
"Le risque d'une attaque menée par un loup solitaire ou un déséquilibré est concret",
a assuré le sénateur Felice Casson, secrétaire de la commission parlementaire qui supervise les services secrets italiens.
"Plus il y a d'attaques réussies dans d'autres pays, plus il y a de risques que l'émulation pousse quelqu'un à faire
de même en Italie", a-t-il expliqué au quotidien La Repubblica.
- Protection rapprochée -Selon ce journal, des journalistes influents et des Juifs connus bénéficient désormais d'une protection rapprochée,
et les ministres peuvent plus facilement utiliser les avions de l'Etat pour leurs voyages privés.
Depuis les attaques de janvier en France, et surtout depuis l'assassinat de 21 chrétiens égyptiens
par des jihadistes se réclamant de l'organisation Etat islamique (EI) il y a quelques jours
dans l'ancienne colonie libyenne, les rumeurs alarmistes se multiplient en Italie.Sur la vidéo de l'assassinat des coptes,
l'EI fait d'ailleurs valoir que ses combattants sont "au sud de Rome".Des responsables de l'opposition, au premier rang desquels le chef de la Ligue du Nord, Matteo Salvini,
proche de Marine Le Pen (présidente du Front National, France), ont réclamé que l'Italie cesse de secourir
les milliers de migrants partant de Libye, assurant que des terroristes pouvaient se cacher parmi eux.
Le gouvernement a répliqué qu'aucun élément ne laissait penser à une telle tactique de la part de l'EI,
et que des mesures de détection étaient en place dans les procédures d'accueil des migrants.
Et alors que ces arrivées ont encore fortement augmenté en janvier et février par rapport à la même période
en 2014, déjà une année record, une rumeur affirme que 200.000 Africains sont actuellement prêts
à embarquer en Libye.
Bien qu'aucun élément précis ne vienne l'étayer, cette affirmation est largement relayée, en particulier
par M. Salvini, omniprésent dans les médias.
Le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, a expliqué mercredi qu'il y avait en Libye
des risques "évidents" de fusion entre l'EI et des milices locales, et que le temps était compté
pour une solution politique.L'Italie ne veut pas partir à "l'aventure" en Libye, mais le gouvernement est prêt à s'investir fortement
dans le désarmement des milices et la reconstruction d'un appareil d'Etat susceptible de rétablir l'ordre,
a-t-il assuré.
Source :
http://www-prod.lepoint.sdv.fr/monde/securite-renforcee-en-italie-et-au-vatican-face-aux-menaces-islamistes-18-02-2015-1906095_24.php