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Photo: AFP/Marco Longari
Des manifestants pro et anti-Moubarak se sont à nouveau affrontés sur la place Tahrir. |
Les opposants au régime du président Hosni Moubarak se préparent à la manifestation de vendredi, baptisée « Jour du départ » en référence à un ultimatum lancé plus tôt cette semaine.
Selon Al-Jazira, 15 000 manifestants sont toujours dans les environs de la place Tahrir et continuent de réclamer le départ du raïs.
Sur la place de la Libération, l'armée égyptienne s'est finalement interposée jeudi entre les deux clans, 24 heures après le début des heurts sanglants entre manifestants pro et anti-Moubarak. L'armée ne disperse pas les manifestants, mais les maintient à bonne distance les uns des autres.
Selon le ministère de la Santé, les affrontements entre partisans du régime et opposants au président Moubarak, qui a dit jeudi
rester pour éviter le chaos, ont fait 13 morts et quelque 1200 blessés.
Réactions de dirigeantsLa secrétaire d'État américaine
Hillary Clinton a condamné les violentes agressions contre les journalistes. Selon elle, les responsables devraient être poursuivis.
Le secrétaire général des Nations unies,
Ban Ki-moon, a lui aussi appelé à la pleine protection de la liberté d'expression, jugeant « scandaleuse et totalement inacceptable » la répression en Égypte contre les médias et les défenseurs des droits de l'homme.
Se ralliant aux propos de la chancelière allemande
Angela Merkel et du premier ministre espagnol
José Luis Rodriguez Zapatero, Ban Ki-moon a demandé qu'une transition pacifique ait lieu « dès que possible ».
Le président russe,
Dmitri Medvedev, affirme pour sa part avoir parlé au président Moubarak, et lui avoir signifié l'importance de résoudre la crise de manière pacifique et légale.
Le premier ministre égyptien
Ahmad Chafic a tenu à préciser que le canal de Suez, point de passage important pour le pétrole, fonctionne toujours normalement.
Les manifestants antigouvernementaux et de nombreux correspondants de la presse internationale croient que les violences ont été orchestrées par le régime pour démontrer que le chaos guette le pays.
Un porte-parole du gouvernement, Magdy Rady, a nié une fois de plus jeudi que les partisans pro-Moubarak sont manipulés par le pouvoir, comme l'affirme notamment l'opposant Mohamed ElBaradei.
Les journalistes pris pour ciblesL'envoyée spéciale de Radio-Canada au Caire, Sophie Langlois, relate pour sa part que les nombreux journalistes qui logent dans un hôtel situé près du Musée de l'Égypte, à proximité de la place Tahrir, ne sont plus en mesure de sortir, sous peine d'être tabassés par des partisans de Moubarak. Les autorités voudraient évacuer les journalistes vers un autre hôtel.
L'ambulance qui devait venir chercher le caméraman Sylvain Castonguay pour qu'il subisse des examens de routine ne peut se rendre sur les lieux, explique Sophie Langlois. Sylvain Castonguay a été
agressé au moment où il filmait dans les rues de la capitale. L'armée est intervenue pour le soustraire aux griffes de ses agresseurs.
Le département d'État américain déplore cette situation. « Il y a une campagne concertée pour intimider les journalistes internationaux et les empêcher de rapporter la nouvelle. Nous condamnons ces actions », a commenté un porte-parole du département, P.J. Crowley, sur Twitter.
La chaîne Al-Arabiya rapporte elle aussi que des partisans d'Hosni Moubarak ont fait irruption dans des hôtels du Caire où ils traquent des journalistes.
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2011/02/03/006-egypte-affrontements-jeudi.shtml