La seule chose que les gens heureux ne font pas...
Enfermés, contraints, malchanceux, on regarde les gens heureux avec jalousie. Qu’est-ce que c’est que ce sourire et cette aise ? Pourquoi je n’ai pas leur chance.
Parce qu’il y a cette évidence, qui ne m’a pas encore sauté à la figure et qui pourtant était si simple : les gens heureux n’essaient pas de changer les autres. Ils n’attendent pas que les autres changent. Ils travaillent uniquement sur eux-mêmes.
C’est si simple à dire et si difficile à appliquer.
Parce qu’on a tendance à croire que les gens heureux sont chanceux. Et que les malheureux ne le sont pas !
C’est plus simple de se contenter de cette explication que d’admettre qu’être heureux est un choix ou la conséquence d’une série de choix.
C’est plus facile de répondre à la question « pourquoi suis-je si malchanceux ? » qu’à la question « pourquoi suis-je si malheureux ? ». Parce que la seconde question demande une profonde introspection et une aptitude à la conscience de soi. Tandis que la première peut être laissée sans réponse facilement. Ou parce qu’on peut y répondre en évitant de se questionner soi-même. Parce que la chance, par définition, est hors de contrôle.
Intuitivement, quand on est confrontés à une question complexe, on cherche à répondre à une question plus simple. Sans même s’en rendre compte.
Les gens heureux ne semblent pas faire d’effort pour être heureux. Ca a l’air simple. Mais les gens heureux eux répondent toujours à la question la plus complexe. Celle qui demande du travail sur soi-même. Pendant que les gens malheureux s’en tiennent à la croyance – qui les prive de paix et de sérénité - que d’autres qu’eux doivent changer.
Plus vite on apprendra que les autres changent seulement lorsqu’ils le souhaitent, à leur rythme, selon leur programme, plus vite on peut commencer à s’occuper de nous-même. Le développement personnel peut être encouragé de l’extérieur, mais n’arrive que de l’intérieur.
En pensant que les autres doivent changer en premier, on se trompe encore quand on a confiance en notre pouvoir de les influencer. Et on fonce vers un mur de déception, berceau de la dépression, quand on échoue dans nos tentatives futiles de les changer.
Ca nous mène à l’ultime erreur: persévérer et essayer de forcer le changement. Avec la manipulation, puis la force, puis la menace. Parce que nous avons été entraînés à ne jamais abandonner, à lutter pour notre idée.
Y a-t-il une manière plus sûre d’être malheureux que celle-ci ?
Les gens heureux ne sont pas des gens brillants, chanceux, bénis à qui rien de mal n’arrive jamais. Ils sont ceux qui attaquent les problèmes de front, sans se cacher.
Ce n’est pas que les gens n’heureux n’échouent pas. Ils échouent, comme nous tous. Mais ils agissent plus rapidement pour continuer à vivre sereinement.
La prochaine fois que vous doutez, demandez vous: « Vers quoi dois-je diriger mon énergie pour le changement ? Vers les autres? Ou vers moi-même ? »
La réponse à cette question, c’est l’essentiel de ce qu’on doit savoir à propos du bonheur.
Sources et bibliographie
Thomas G. Fiffer, Thing happy people don’t do, Goodmenproject
Daniel Kahneman, Thinking, Fast and Slow, Allen Lane
Vincent Cespedes, Magique étude du Bonheur (Larousse, coll. « Philosopher », 2010).