Catholique mais pro-avortement ... cherchez l'erreur

CATHOLIQUE MAIS PRO-AVORTEMENT
…CHERCHEZ L’ERREUR.


Dans la série à rebondissements qui concerne le Parti Libéral canadien, une nouvelle étape vient d’être franchie. Pour se remettre dans le contexte de cette affaire, qui correspond si bien à ce qui se passe dans de nombreux partis politiques occidentaux et qui est symptomatique de la manière de penser des personnalités publiques, il faut savoir que :

Avant la grande marche pour la Vie, le chef du parti libéral, Justin Trudeau avait indiqué que tous les membres du parti devraient suivre la ligne de ce dernier et donc voter en faveur des lois sur l’avortement…

Face à cette violation de la liberté, le Cardinal Collins avait appelé Trudeau
à plus de modération et à ne pas empêcher une personne de suivre sa conscience.

Trudeau a contre attaqué lundi.

Dans un émail envoyé aux membres et partisans du parti, l’email se trouve maintenant sur le site officiel, il fait part de ses réflexions sur cette liberté de conscience :

«Mon père a été pour moi un modèle extraordinaire, qui avait des convictions profondes et éclairées par le fait qu’il fréquentait l’église tous les dimanches et nous lisait régulièrement la Bible, écrit-il. De plus, il nous a élevés très religieusement, en tant que catholiques. »

«Ce qui ne l’a pas empêché de légaliser le divorce, décriminaliser l’homosexualité, et mettre en place d’autres initiatives dans le respect des droits fondamentaux de la personne, poursuit-il. Lui-même restait fidèle à ses croyances personnelles, tout en reconnaissant qu’en tant que leaders, personnalités politiques, et représentants d’une communauté plus large, notre responsabilité première est de défendre les droits de la personne.»

La deuxième partie du mail fait état d’un autre problème que nous aborderons aussi mais arrêtons nous quelques instants sur ce premier passage…

Son Père était un très bon catholique, la preuve il allait à l’Eglise tous les dimanches, pourtant il a fait passer toutes les lois sociétales. Le père de monsieur Trudeau a dû louper une phase dans l’enseignement religieux de son fils, car comme l’enseigne l’Eglise ce n’est pas la forme qui fait le catholicisme (la forme seule n’est que pharisaïsme). Si son père a fait voter des lois qui sont contre ce qu’enseigne l’Eglise, alors il n’était pas catholique, point final. La fréquentation de l’Eglise ne modifie pas la qualification morale d’une action mauvaise. Deux choses émanent de cette intervention de Trudeau. La première est cette tentative de justifier l’injustifiable. L’avortement, le mariage homosexuel, ne sont et ne seront jamais moralement justifiables et tenables pour un catholique. Soutenir l’inverse revient à renoncer au droit de s’affirmer catholique.

Le deuxième point plus symptomatique de notre époque et qui est ici sous-jacent, tient à la distinction que font nombres d’hommes publics en s’affirmant catholiques dans le privé mais en expliquant que dans le domaine politique leurs convictions ne doivent pas interférer. Outre la schizophrénie future qu’ils se préparent, cela relègue la foi à une donnée de seconde zone qui relève du privé. C’est cette même propagande qui dénie aux hommes d’Eglise de parler des choses du monde…comme si l’homme ne vivait moralement que dans le cadre privé et comme si la foi n’avait aucune implication sur la société…

Pour en terminer avec Justin Trudeau, son mail se poursuit ainsi :

«Peu importe leurs points de vue, toutes les Canadiennes et tous les Canadiens sont les bienvenus au sein du Parti libéral du Canada. Toutefois, sous mon leadership, les nouveaux députés libéraux devront toujours voter en faveur des droits fondamentaux de la femme. Lorsqu’on parle d’appuyer les droits des femmes, notre Parti doit parler d’une seule et même voix.»

Et là, je dois reconnaître que je partage, plutôt le sentiment de Trudeau, j’espère que le cardinal Collins ne m’en tiendra pas rigueur… mais en rentrant dans un parti, une personne connaît les positions de ce dernier et donc y adhère. Qu’un dirigeant exige que l’on respecte la ligne directrice ne me choque pas. C’est l’éternelle question de savoir si l’on peut s’engager dans une formation qui prône des positions contraires à la Foi et aux moeurs. Vaste débat que nous ne referons pas ici. Mais la position de Trudeau se défend sur cette dernière partie.

Ce problème ne se limite pas au Canada, s’il est important pour les catholiques de s’engager en politique, il faut également prendre conscience que la foi dans son intégralité ne peut être laissée au vestiaire. C’est exigeant, surtout dans le monde actuel, mais sans cela l’engagement est vide de sens et se résume à une participation à la gestion économique d’un pays…

P. N. Harrister

Source : http://www.ihsnews.net/?p=4727