2011-04-17 APIC
Jérusalem: des chrétiens de toutes traditions fêteront Pâques en Terre sainte
La ville de Jérusalem sera à nouveau placée sous haute surveillance en période de Pâques. Bien que le nombre de touristes soit en légère baisse en raison des heurts qui marquent certains pays voisins, le Ministère du tourisme israélien attend près de 100’000 visiteurs, soit le même chiffre que l’an dernier.
Les fêtes de la mort et de la résurrection du Christ tombent cette année le même jour dans les Églises chrétiennes orientales et occidentales. Et la fête juive de Pessah sera également célébrée durant la semaine sainte.
Les chrétiens établis à Jérusalem ont dénoncé, ces dernières années, les mesures de sécurité toujours plus strictes prises par les autorités israéliennes, qui entravent fortement l’accès aux célébrations dans les lieux saints. En particulier, les règles de limitation d’accès à la cérémonie du feu des orthodoxes à Pâques sont jugées dissuasives.
Les autorités empêchent ainsi d’anciennes traditions religieuses, qui remontent à bien avant la fondation de l’État d’Israël, affirme l’initiative chrétienne palestinienne "Kairos" dans un message de protestation. Leur appel lancé début avril s’adresse également à la communauté internationale, afin qu’elle s’engage en faveur de l’accès libre de tous les chrétiens aux lieux de célébrations de Pâques à Jérusalem.
Ces dernières années, la police avait limité à 10’000 personnes l’accès à l’église du Saint Sépulcre à Pâques, pour des motifs de sécurité. Des grands écrans seront dressés afin de permettre aux visiteurs restés à l’extérieur du lieu de culte de suivre les cérémonies. Huit lieux de transmission sont prévus en vieille ville de Jérusalem, a expliqué Cesar Margia, du Ministère israélien de l’Intérieur.
La période pascale débute dimanche 17 avril par la procession des Rameaux. Des catholiques, réformés et orthodoxes brandiront des branches parfois hautement décorées le long du parcours qu’a effectué le Christ sur un âne selon la tradition.
Le Jeudi saint se déroulera la cérémonie du Lavement des pieds. Les catholiques se rendront ensuite vers la salle, sur la Montagne de Sion, dans laquelle, selon la tradition, a eu lieu le dernier repas de Jésus. Les célébrations ne sont pas autorisées en cet endroit, qui est entre les mains de l’État. Les cérémonies du Jeudi saint se termineront par des prières nocturnes dans le Jardin de Gethsémani, au pied du Mont des Oliviers, là où s’est déroulée l’arrestation de Jésus.
Les célébrations du Vendredi saint débutent le matin tôt dans l’église du Saint Sépulcre. D’innombrables pèlerins, en groupe ou seuls, parcourront la Via Dolorosa jusqu’à l’église du Saint Sépulcre. Les franciscains y accomplissent depuis plusieurs siècles un rituel particulier. Le vendredi soir, une figure en bois de Jésus est descendue de croix sur la colline du Golgotha, ointe, puis portée au lieu de la sépulture du Christ.
C’est déjà le samedi matin que débutent les cérémonies de la Résurrection du Christ dans l’église du Saint Sépulcre, selon des règles établies au 19e siècle qui déterminent en détails le plan d’occupation des six confessions chrétiennes présentes.
Un des points forts des célébrations de Pâques est la liturgie du feu du samedi à midi, pratiquée depuis plus de 1’200 ans dans la liturgie orthodoxe. Selon la foi populaire, une flamme jaillit miraculeusement de la chapelle dans laquelle le tombeau de Jésus est vénéré. Les prêtres transmettent le feu de bougie à bougie aux fidèles qui se trouvent dans l’église bondé, puis à ceux qui attendent à l’extérieur et dans les ruelles de la vieille ville.
La vigile pascale des orthodoxes éthiopiens donne une touche exotique à ces cérémonies. Ils fêtent la résurrection du Christ sur le toit de l’église du Saint Sépulcre, avec des percussions et des chants africains.
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